Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. LES MANICHÉENS ET LE NOUVEAU TESTAMENT.
Fauste prétend que nous serions fort embarrassés si les Juifs venaient nous dire Comment admettez-vous l'Ancien Testament dont vous ne gardez pas les préceptes ? Notre réponse est dans la vénération et la soumission que nous professons pour l'autorité de cette partie de l'Ecriture. Mais vous, qu'avez. vous à répondre, quand on vous dit : Comment admettez-vous l'Evangile dont vous feignez d'être les ardents sectateurs pour tromper les ignorants, tandis que, non-seulement vous ne croyez pas ce qui y est écrit, et que même vous l'attaquez de toutes vos forces? Certes, l'objection est plus insoluble pour vous relativement au Nouveau Testament, que pour nous par rapport à l'Ancien. Car nous professons que tout ce que renferme l'Ancien Testament est vrai, prescrit par Dieu, et établi selon l'opportunité des temps. Et quand on vous objecte les oracles du Nouveau, vous les récusez sans pouvoir répondre; pressés par l'évidence de la vérité, vous essayez péniblement de soutenir qu'ils sont falsifiés. Quelle autre raison peut-on attendre d'esprits fourbes à qui on a fermé la bouche? Ou plutôt, quelle autre exhalaison peut s'échapper de cadavres que l'on transperce ? Et cependant Fauste avoue que ce n'est pas seulement le Nouveau Testament, mais encore l'Ancien qui lui a enseigné à ne pas convoiter le bien d'autrui, maxime qu'il ne pourrait recevoir de son Dieu. Si ce Dieu, en effet, n'a pas désiré le bien d'autrui, pourquoi a-t-il formé des siècles nouveaux sur la terre des ténèbres, où ils n'avaient jamais existé? Dira-t-il: La race des ténèbres la première a convoité mon royaume qui lui était étranger? Il l'a donc imitée, en désirant lui-même ce qui ne lui appartenait pas? Le royaume de la lumière était-il donc trop resserré ? La guerre était donc à désirer, pour trouver dans la victoire le moyen de reculer les bornes de son empire? Si la chose est bonne, elle était d'abord l'objet d'un légitime désir; mais on attendait que la race adversaire commençât elle-même les hostilités, pour l'attaquer avec une plus grande apparence de justice. Si elle est mauvaise, pourquoi votre Dieu a-t-il voulu, après la victoire, étendre son règne sur une terre étrangère, quand auparavant, content de ses limites, il jouissait d'une félicité parfaite ? Que les Manichéens ne veulent-ils apprendre de l'Ancien Testament les préceptes de vie pratique, dont fait partie celui-là même qui nous défend de convoiter le bien d'autrui ! Revenus à des sentiments plus calmes et plus modérés, ils comprendraient que l'observation des préceptes symboliques, qu'ils décrient avec tant d'amertume, avait sa raison d'être dans ces temps antérieurs. Pour nous, l'Ancien Testament est-il un bien étranger, puisque nous y lisons « les choses qui leur arrivaient en figure, et qui ont été écrites pour nous, qui vivons à la fin des temps? » Est-ce désirer le bien d'autrui que de lire ce qui est écrit pour soi ?
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
3.
Certe Faustus dixit turbari nos posse, si nobis Iudaei dixerint: quare tenetis vetus testamentum, cuius praecepta non observatis? Quibus nos eiusdem scripturae venerata atque servata auctoritate respondemus. Vos quid respondetis, cum vobis dicitur: Quare tenetis evangelicos libros, quorum vos ad decipiendos imnperitos confingitis sectatores, et quae ibi scripta sunt, non solum non creditis, sed etiam quantis potestis viribus oppugnatis? p. 311,23 Certe videtis vos potius de novo testamento quam nos de vetere obiectis respondere non posse. Omnia enim quae in vetere scripta sunt, nos et vera esse dicimus et divinitus mandata et congruis temporibus distributa. Vos autem, cum vobis obiecta fuerint, quae in libris novi testamenti scripta sunt nec accipiuntur a vobis, deficientes in respondendo et manifesta veritate faucibus pressis anhelitu saucio dicitis esse falsata. Quid aliud possent exspirare praefocata ora fallacium? Vel potius quid aliud possent putere confossa cadavera mortuorum? Et tamen confessus est Faustus non concupiscere aliena non solum se ex novo testamento, sed etiam ex vetere didicisse, quod certe a suo deo non posset discere. p. 312,7 Ille quippe, si non concupivit aliena, quare super terram tenebrarum, ubi numquam fuerunt, nova saecula construxit? An dicturus est: Prior ipsa gens tenebrarum regnum meum concupivit, quod ab illa erat alienum? Ergo imitatus est gentem tenebrarum, ut et ipse concupisceret aliena! An angustum antea fuerat regnum lucis, optandum igitur erat bellum, ut adquireretur de victoria latitudo regnandi? Quod si bonum est, et ante potuit concupisci, sed exspectabatur, ut gens hostilis in bellum prior erumperet, quo quasi iustius expugnaretur; si autem non est bonum, quare inimico victo super alienam terram crescere voluit regnum suum, cum prius contentus suis finibus plena felicitate vixisset? p. 312,19 Sed utinam vere isti haec ipsa praecepta vitae agendae, quorum est unum, ne concupiscamus alienum, vellent ex illis litteris discere: profecto mansuescerent et mites intellegerent etiam illa praecepta vitae significandae, quibus eorum oblatrat offensio, et illi tunc tempori observanda congruisse et huic nunc tempori intellegenda congruere. Nos autem quomodo vetus testamentum tamquam alienum concupiscimus, cum ea legamus, quae in figura contingebant illis; scripta sunt autem propter nos, in quos finis saeculorum obvenit? Puto, quod non concupiscit alienum, qui hoc legit, quod scriptum est propter ipsum.