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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. NIER L'INCARNATION C'EST REJETER SAINT PAUL.
Ce passage de l'Epître de saint Paul, que nous opposons à votre doctrine impie, et selon lequel le Fils de Dieu est de la race de David selon la chair, se lit dans tous les exemplaires de toutes les langues, anciens et nouveaux, et dans toutes les églises. Jetez donc ce masque trompeur, sous lequel Fauste, se donnant un interlocuteur qui lui demande : Recevez-vous l'apôtre Paul, répond : Oui, je le reçois. Pourquoi ne pas dire : Non, sinon parce que sa fausseté ne pouvait donner qu'une réponse fausse ? Qu'admet-il de saint Paul ? Ce n'est pas le premier homme que cet Apôtre dit être terrestre et formé de la terre, et dont il dit ailleurs: « Adam le premier homme a été créé avec une âme vivante[^1] ». Fauste nous parle de je ne sais quel premier homme, non terrestre ni formé de la terre, ni créé avec une âme vivante, mais formé de la substance divine, Dieu lui-même, lequel unit ses membres, ou ses vêtements, ou ses armes, c'est-à-dire, les cinq éléments qui n'étaient autres que la substance divine, à la race des ténèbres, pour les enchaîner à la corruption. Ce qu'il reçoit de saint Paul, ce n'est pas non plus l'homme second que l'Apôtre dit être descendu du ciel, qu'il appelle le second Adam rempli d'un esprit vivificateur[^2], qu'il enseigne avoir été formé de la race de David selon la chair, formé de la femme, et assujéti à la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi a, dont il parle ainsi à Timothée : « Souvenez-vous que «Jésus-Christ, né de la race de David, est ressuscité d'entre les morts, selon l'Evangile que je prêché[^3]». C'est sur sa résurrection qu'il s'appuie pour annoncer la nôtre : « Je vous ai enseigné tout d'abord ce que j'avais moi-même reçu, savoir, que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les mêmes Ecritures[^4]».Un peu plus loin il donne la raison de cet enseignement : « Puis donc qu'on vous a prêché que le Christ est ressuscité d'entre les morts, comment se trouve-t-il parmi vous des personnes qui osent dire que les morts ne ressuscitent point[^5] ? » Or, Fauste, qui vous répond de la manière la plus affirmative, lorsque vous lui demandez s'il reçoit l'apôtre saint Paul, Fauste nie tout cela ; il ne croit pas à Jésus issu de la race de David et formé d'une femme que l'Apôtre désigne ainsi, non pour laisser entendre qu'elle ait perdu sa pureté dans l'union charnelle ou l'enfantement, mais pour se conformer à l'usage des Ecritures qui donnent toujours le nom de femme à ce sexe, ainsi que le fait la Genèse en parlant d'Eve, avant qu'elle fût connue d'Adam. « Il en forma la femme[^6] ». Il n'admet ni la mort, ni la sépulture, ni la résurrection du Christ; il prétend qu'il n'eut jamais de corps mortel sujet à une mort véritable ; que ces cicatrices qu'il montra à ses disciples, lorsqu'il leur apparut plein de vie après sa résurrection, ainsi que le rapporte saint Paul, n'étaient que des cicatrices apparentes[^7]; que notre chair ne ressuscitera point, pour devenir un corps spirituel, comme l'enseigne le même Apôtre: «Il est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel ». Distinguant ensuite entre le corps animal et le corps spirituel, l'Apôtre expose ce que j'ai rapporté plus haut du premier et du second Adam. Puis il en infère : « Je vous dis ceci, mes frères, parce que la chair et le sang ne peuvent pas posséder le royaume de Dieu ». On eût pu croire que la forme ni la substance de la chair ne peuvent ressusciter; il explique alors ce qu'il entend par la chair et le sang, c'est-à-dire la corruption elle-même, dont la résurrection des justes sera exempte ; il le déclare immédiatement : « La corruption ne possédera point cet héritage incorruptible ». Et dans la crainte que quelqu'un ne vienne à penser que ce n'est pas le corps même confié à la terre qui ressuscitera, et que nous ne faisons, pour ainsi dire, que déposer un vêtement pour en recevoir un autre meilleur, il s'attache à démontrer clairement que le corps même sera transformé en un état plus glorieux, de même que sur le Thabor, le Christ ne déposa point ses vêtements pour en prendre d'autres, mais fit resplendir ceux qu'il portait d'une lumière céleste. « Voici », dit l'Apôtre, « un mystère que je vais vous dévoiler : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés ». Et pour ne laisser aucun doute sur ceux qui seront ainsi transformés : « En un moment », poursuit-il, « en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, tous les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés ». On dira, peut-être, qu'à la résurrection, cette transformation s'opérera, non dans notre corps mortel et corruptible, mais dans notre âme. Mais l'Apôtre n'entendait pas ici parler de l'âme ; dès le début il montre qu'il est question du corps, car c'est ainsi qu'il entre en matière : « Mais, dira quelqu'un, comment les morts ressuscitent-ils? Quel sera le corps dans lequel ils reviendront ? » Il indique par là très-clairement ce dont il veut parler, et aussi il ajoute: « Il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité[^8] ». Or, quand Fauste nie toutes ces vérités, quand il soumet à la corruption Dieu lui-même, dont Paul a dit : « Honneur et gloire à Dieu seul, qui est immortel et incorruptible[^9] », quand, selon les abominables et sacrilèges rêveries de la secte, il enseigne que Dieu a craint de voir sa substance et sa nature tout entière souillée par là race des ténèbres, et qu'il en a livré une partie à la corruption pour préserver l'autre, comment ose-t-il encore essayer de tromper les ignorants, et les esprits moins familiarisés avec les divines Ecritures, et répondre, quand on lui demande s'il reçoit l'apôtre saint Paul, qu'il l'admet absolument, tandis qu'il n'en est rien ?
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I Cor. XV, 45.
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I Cor. XV, 47.
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Galat. IV, 4, 5.
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II Tim. II, 8.
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I Cor. XV, 3, 4, 12.
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Gen. II, 22.
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Luc, XXIV, 39, 40 ; I Cor. XV, 5.
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I Cor. XV, 35-53.
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I Tim. I, 17.
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Gegen Faustus
3.
Den Satz aber, der gegen eure Häresie aus dem Brief des Apostels Paulus zitiert wird (Röm. 1,3),dass der Sohn Gottes aus dem Samen Davids stamme dem Fleische nach, den enthalten alle Handschriften, sowohl die jüngeren wie auch die älteren, alle Gemeinden lesen ihn, alle Sprachen stimmen in ihm überein. Damit ist euch der Mantel des Betrugs abgenommen, mit dem sich Faustus bekleidete, als er einem fiktiven Fragesteller auf die Frage: Anerkennst du den Apostel Paulus? mit Sehr wohl! antwortete. Warum antwortete er denn nicht vielmehr mit Überhaupt nicht!? Doch nur, weil er als Betrüger mit nichts anderem als mit einer Lüge antworten konnte. Was hat er denn beim Apostel Paulus anerkannt? Nicht den ersten Menschen, den jener (cf. I Kor. 15,47) als von der Erde, als Irdischen bezeichnet, und von dem er ebenso sagt (I Kor. 15,45/Gen. 2,7): Es wurde der erste Mensch, Adam, zu einem belebten Seelenwesen; vielmehr verkündigt er, dass da ein nebulöser Erster Mensch, – nicht jener, der aus der Erde irdisch ist, und zu einem belebten Seelenwesen wurde, sondern der aus der Substanz Gottes dasselbe Sein wie Gott besitzt- seine Glieder oder seine Kleider, oder seine Waffen. d.h. die fünf Elemente, wobei auch dies nichts anderes als die Substanz Gottes war, in das Volk der Finsternis hineingeschleudert habe, damit sie dort schändlich besudelt gefangen blieben.
Auch den zweiten Menschen hat er nicht anerkannt, von dem Paulus sagt, dass er vom Himmel ist (cf. I Kor. 15,47), den er auch den letzten Adam nennt, der zum lebendigmachenden Geist wurde (I Kor. 15,45), von dem er sagte, dass er aus dem Samen Davids stammte dem Fleische nach(Röm. 1,3), dass er geschaffen wurde aus dem Weib, geschaffen wurde unter dem Gesetz, damit er die, die unter dem Gesetz waren, loskaufe (Gal. 4,4), über den er zu Timotheus sagt (II Tim. 2,8): Denk daran, dass Christus Jesus auferstanden ist von den Toten aus dem Samen Davids gemäss meinem Evangelium, in dessen Beispiel er auch unsere Auferstehung verkündet, indem er sagt (I Kor. 15,3 ff.): Denn ich habe euch vor allem mitgeteilt, was auch ich empfangen habe, dass Christus gestorben ist für unsere Sünden gemäss den Schriften; und dass er begraben wurde und dass er auferstanden ist am dritten Tag gemäss den Schriften, und wenig später (I Kor. 15,12) noch beifügt, warum er das gesagt habe: Wenn aber von Christus verkündet wird, dass er von den Toten auferstanden ist, warum sagen dann gewisse unter euch, dass es keine Auferstehung der Toten gibt? Doch der da, der auf die Frage, ob er den Apostel Paulus anerkenne, mit Sehr wohl! antwortete, leugnet dies alles; und er will nicht anerkennen, dass Jesus aus dem Samen Davids stamme (cf. Röm. 1,3), auch nicht, dass er aus dem Weib geschaffen wurde (cf. Gal. 4,4), - Paulus nennt die Frau nicht etwa deshalb Weib, weil sie durch Geschlechtsverkehr oder Geburt nicht mehr unberührt war, sondern er folgt dem Sprachgebrauch der Schriften, die das weibliche Geschlecht so zu benennen pflegen, wie es in der Genesis (cf. Gen. 2,22) von der Eva heisst: Er formte sie zum Weib, obwohl sie sich noch nicht mit dem Mann vereinigt hatte -; und auch den Tod Christi, seine Bestattung und Auferstehung anerkennt er nicht, da er ja behauptet, Christus habe keinen sterblichen Leib besessen, in dem jener echte Tod seinen Platz hätte, und auch jene Narben seien nicht echt gewesen, die er seinen Jüngern nach der Auferstehung zeigte (cf. Luk. 24,39 ff.), als er ihnen, wie es auch Paulus erwähnt (cf. I Kor. 15,5ff.), lebendig erschien; und er anerkennt auch nicht, dass unser Fleisch, verwandelt in einen geistigen Leib, auferstehen werde, so wie es derselbe Apostel ganz unverhüllt sagt (I Kor. 15,44 ff.): Gesät wird ein sinnlicher Leib, auferweckt wird ein geistiger Leib, woran er, den Unterschied zwischen sinnlichem und geistigem Leib verdeutlichend, die Aussage über den ersten und den letzten Adam anfügte, die ich oben (p. 316,19. 27) bereits erwähnt habe, und schliesslich noch die Worte zitierte (I Kor. 15,50): Das aber sage ich, Brüder, dass Fleisch und Blut das Reich Gottes nicht in Besitz nehmen können. Und damit niemand glaubte, es sei das Fleisch in seiner äusseren Erscheinung und in seiner Substanz, das nicht auferstehen könne, wollte er deutlich machen, wofür er den Ausdruck Fleisch und Blut jetzt verwendet hatte, – er wollte ja darunter die Vergänglichkeit verstanden wissen, die später bei der Auferstehung der Gerechten nicht da sein wird –, und fügte deshalb hinzu: Und die Verderblichkeit wird die Unverderblichkeit nicht besitzen. Und damit ferner niemand meinen könnte, dass nicht derselbe Leib auferstehen werde, der begraben worden war, sondern dass man gleichsam das eine Gewand ablege und dafür ein anderes, besseres bekomme, wollte er ganz klar zeigen, dass derselbe Leib in grösserer Vollkommenheit auferstehen wird, – so wie auch Christus auf dem Berg seine Gewänder nicht ablegte und sich andere anzog, sondern die bisherigen anbehielt, die aber in grösserem Glanz erschienen (cf. Mt. 17,2) – und er fuhr deshalb fort und sagte anschliessend (I Kor. 15,51): Seht, ich sage euch ein Geheimnis: wir werden zwar alle auferstehen, aber nicht alle werden wir verwandelt werden. Und damit es ferner nicht ungewiss bleibt, wer es ist, der dann verwandelt wird, sagte er (I Kor. 15,52): Im Nu, in einem Augenblick, beim letzten Posaunenschall; es wird nämlich die Posaune erschallen, und die Toten werden zur Unvergänglichkeit auferstehen und wir werden verwandelt werden. Ferner mag jemand behaupten, dass wir bei der Auferstehung nicht an unserem sterblichen und verderblichen Leib Verwandlung erfahren, sondern an unserer Seele, weil ja der Apostel nicht thematisiert habe, was er als Ausgangspunkt der Verwandlung annehme, sondern gleich von Beginn seiner Abhandlung an einfach vom Leib gesprochen habe, so wie es dieser Satz von ihm klar zeigt (I Kor. 15,35): Aber es könnte einer sagen, wie stehen die Toten auf? In welchem Leib werden sie kommen? Er hat aber in der Fortsetzung gleichsam mit dem Finger darauf gezeigt, was er als Ausgangspunkt der Verwandlung ansieht und die Worte folgen lassen (I Kor. 15,53): Denn dieses Vergängliche muss sich mit der Unvergänglichkeit bekleiden, und dieses Sterbliche mit Unsterblichkeit. Da nun also dieser Mensch all das leugnet, und sogar Gott, von dem Paulus sagt (I Tim. 1,17): Dem ewigen, dem unvergänglichen, dem einzigen Gott Ehre und Herrlichkeit. Amen, als vergänglich verkündigt, da ja der abscheuliche und verabscheuungswürdige Mythos der Manichäer davon faselt, wie sich die Substanz und Natur Gottes zum einen davor fürchtet, dass sie in ihrer Gesamtheit vom Volk der Finsternis verdorben werde, zum andern, dass diese einen Teil von ihr der Verderbnis auslieferte, um den Rest rein zu bewahren, was soll man da dazu sagen, dass er auch noch in dieser Frage die Unerfahrenen und in den Heiligen Schriften weniger gründlich Unterwiesenen zu täuschen sucht und so auf die Frage, ob er den Apostel Paulus anerkenne, mit Sehr wohl! antwortet, obwohl sich klar herausstellt, dass die richtige Antwort Überhaupt nicht! wäre.