Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VIII. LES SEPT JOURS DE LA CRÉATION FIGURENT LES SEPT AGES DU MONDE. ADAM ET ÈVE, FIGURE DU CHRIST.
Dieu, d'après la Genèse, a achevé toute son oeuvre en six jours et s'est reposé le septième[^1]. Les opérations divines désignent les six âges que le genre humain doit parcourir dans la succession des siècles : le premier depuis Adam jusqu'à Noé; le second, de Noé à Abraham ; le troisième, d'Abraham à David; le quatrième, de David à la transmigration de Babylone ; le cinquième, de la transmigration de Babylone à l'humble avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ; le sixième, qui court maintenant, doit s'étendre jusqu'au jour où le Très-Haut viendra juger les hommes; mais le septième s'entend du repos des saints, non pendant cette vie, mais dans l'autre, là où le mauvais riche, tourmenté dans les enfers, a vu reposer le pauvre Lazare[^2]; là où le jour n'a plus de déclin, parce que rien n'y est imparfait. D'après la Genèse encore, l'homme est formé le sixième jour à l'image de Dieu[^3] : au sixième âge du monde apparaît notre restauration dans le renouvellement de l'esprit, selon l'image de celui qui nous a créés, ainsi que le dit l'Apôtre[^4]. L'homme s'est endormi et, de son côté, est formée la femme[^5]: le Christ meurt et l'Eglise est formée du sacrement du sang qui coule du flanc de la victime[^6]. Eve, qui a été formée du côté de son époux, est appelée vie et mère des vivants: et le Seigneur dit dans l'Evangile : « Si quelqu'un ne mange pas ma chair et ne boit pas mon sang, il n'aura pas la vie en lui[^7]». Tout ce qu'on lit là, étudié avec soin et en détail, parle par anticipation du Christ et de l'Eglise, soit dans les bons, soit dans les mauvais chrétiens. Ce n'est donc pas en vain que l'Apôtre a dit : « Adam qui est la figure de l'avenir[^8] » ; et encore : « L'homme laissera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils seront deux en une seule chair. Ce sacrement est grand », ajoute l'Apôtre, « je dis dans le Christ et dans l'Eglise[^9] ». Car qui ne voit que le Christ a ainsi laissé son Père, « lui qui, étant dans la forme de Dieu, n'a pas cru que ce fût une usurpation de se faire égal à Dieu; mais qui s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave[^10] » ; qu'il a aussi quitté sa mère, la synagogue des Juifs, charnellement attachée à l'Ancien. Testament et qu'il s'est uni à l'Eglise, son épouse, afin d'être deux en une seule chair, dans la paix du Nouveau Testament ? En effet, comme il est Dieu dans le Père par qui nous avons été faits, il est devenu, par l'Incarnation, participant à notre nature, afin que nous puissions être un corps l'ayant pour chef.
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Gen. II, l, 2.
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Luc, XVI, 23.
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Gen. I, 27.
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Col. III, 10.
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Gen. II, 22.
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Jean, XIX, 34.
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Jean, VI, 54.
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Rom. V, 14.
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Eph. V, 31, 32.
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Phil. II, 6, 7.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
8.
Sex diebus in genesi consummavit deus omnia opera sua, septimo requievit; sex aetatibus humanum genus hoc saeculo per successiones temporum dei opera insigniunt. Quarum prima est ab Adam usque ad Noe, secunda a Noe usque ad Abraham, tertia ab Abraham usque ad David, quarta a David usque ad transmigrationem in Babyloniam, quinta inde usque ad humilem adventum domini nostri Iesu Christi, sexta, quae nunc agitur, donec excelsus veniat ad iudicium. p. 336,14 Septima vero intellegitur in requie sanctorum non in hac vita, sed in alia, ubi vidit requiescentem pauperem dives ille, cum apud inferos torqueretur, ubi non fit vespera, quia nullus ibi rerum defectus est. Sexto die in genesi formatur homo ad imaginem dei: sexta aetate saeculi manifestatur reformatio nostra in novitate mentis secundum imaginem eius, qui creavit nos, sicut dicit apostolus; fit viro dormienti coniux de latere: fit Christo morienti ecclesia de sacramento sanguinis, qui de latere mortui profluxit; vocatur Eva vita et mater vivorum, quae de viri sui latere facta est: et dicit dominus in evangelio: Si quis non manducaverit carnem meam et biberit sanguinem meum, non habebit in se vitam. p. 336,26 Et omnia, quae illic [intel]leguntur, enucleate minutimque tractanda (tractata ?) Christum et ecclesiam praeloquuntur sive in bonis christianis sive in malis. Neque enim frustra dixit apostolus: Adam, qui est forma futuri, et illlud: Relinquet homo patrem et matrem et adhaerebit uxori suae, et erunt duo in carne una. Sacramentum inquit hoc magnum est, ego autem dico in Christo et in ecclesia. Quis enim non agnoscat Christum eo modo reliquisse patrem, qui cum in forma dei esset, non rapinam arbitratus est esse aequalis deo, sed semet ipsum exinanivit formam servi accipiens*, reliquisse etiam matrem, synagogam Iudaeorum veteri testamento carnaliter inhaerentem, et adhaesisse uxori suae sanctae ecclesiae, ut pace novi testamenti essent duo in carne una, quia cum sit deus apud patrem, per quem facti sumus, factus est per carnem particeps noster, ut illius capitis corpus esse possemus? p. 337,15