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Reply to Faustus the Manichaean
9.
Those evangelical precepts of peculiar sublimity which you make people who know no better believe that you obey, are really obeyed by multitudes in our communion. Are there not among us many of both sexes who have entirely refrained from sexual intercourse, and many formerly married who practise continence? Are there not many others who give largely of their property, or give it up altogether, and many who keep the body in subjection by fasts, either frequent or daily, or protracted beyond belief? Then there are fraternities whose members have no property of their own, but all things common, including only things necessary for food and clothing, living with one soul and one heart towards God, inflamed with a common feeling of charity. In all such professions many turn out to be deceivers and reprobates, while many who are so are never discovered; many, too, who at first walk well, fall away rapidly from willfulness. Many are found in times of trial to have adopted this kind of life with another intention than they professed; and again, many in humility and steadfastness persevere in their course to the end, and are saved. There are apparent diversities in these societies; but one charity unites all who, from some necessity, in obedience to the apostle's injunction, have their wives as if they had them not, and buy as if they bought not, and use this world as if they used it not. With these are joined, in the abundant riches of God's mercy, the inferior class of those to whom it is said, "Defraud not one another, except it be with consent for a time, that ye may give yourselves to prayer; and come together again, that Satan tempt you not for your incontinency. But I speak this by permission, and not of commandment." 1 To such the same apostle also says, "Now therefore there is utterly a fault among you, that ye go to law one with another;" while, in consideration of their infirmity, he adds, "If ye have judgments of things pertaining to this life, set them to judge who are least esteemed in the Church." 2 For in the kingdom of heaven there are not only those who, that they may be perfect, sell or leave all they have and follow the Lord; but others in the partnership of charity are joined like a mercenary force to the Christian army, to whom it will be said at last, "I was hungry, and ye gave me meat," and so on. Otherwise, there would be no salvation for those to whom the apostle gives so many anxious and particular directions about their families, telling the wives to be obedient to their husbands, and husbands to love their wives; children to obey their parents, and parents to bring up their children in the instruction and admonition of the Lord; servants to obey with fear their masters according to the flesh, and masters to render to their servants what is just and equal. The apostle is far from condemning such people as regardless of gospel precepts, or unworthy of eternal life. For where the Lord exhorts the strong to attain perfection, saying, "If any man take not up his cross and follow me, he cannot be my disciple," He immediately adds, for the consolation of the weak, "Whoso receiveth a just man in the name of a just man shall receive a just man's reward; and whoso receiveth a prophet in the name of a prophet, shall receive a prophet's reward." So that not only he who gives Timothy a little wine for his stomach's sake, and his frequent infirmities, but he who gives to a strong man a cup of cold water only in the name of a disciple, shall not lose his reward. 3
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IX. VERTUS RÉELLES PARMI LES CATHOLIQUES.
Combien au contraire dans notre communion qui accomplissent véritablement ces sublimes préceptes de l'Evangile, dont vous ne prenez que l'apparence pour en imposer aux ignorants? Combien de chrétiens de l'un et de l'autre sexe, entièrement purs de tout commerce charnel ! combien qui, après avoir goûté les satisfactions de la chair, embrassent la continence ! combien qui abandonnent et distribuent leurs biens ! combien qui réduisent leur corps en servitude par des jeûnes fréquents de chaque jour ou prolongés d'une manière incroyable ! Que d'associations fraternelles ne possèdent rien en propre, où tout est en commun, n'ayant d'ailleurs que le nécessaire pour la nourriture et le vêtement, et dont les membres, embrasés du feu de la charité, ne forment qu'un coeur et qu'une âme en Dieu? Et encore, dans ces diverses professions, combien d'esprits hypocrites et pervers qui se découvrent ! combien d'autres en qui ces vices restent cachés ! combien qui, après les plus louables débuts, s'abandonnent bientôt aux désirs dépravés de leur coeur ! combien pour qui l'épreuve de la tentation fait voir que ce genre de vie n'était qu'un masque qui voilait d'autres desseins ! Mais aussi combien qui, humblement et inébranlablement attachés à leur sainte résolution, persévèrent jusqu'à la fui et arrivent au salut ! A leur suite viennent, dans une condition différente, mais unis par les liens de la même charité, ceux qui, eu égard à quelque nécessité, fidèles aux conseils de l'Apôtre, ont des femmes comme n'en ayant point, qui achètent comme ne possédant pas, et qui usent de ce monde comme n'en usant pas. A dette catégorie se rattachent aussi, par un effet de la miséricorde divine, dont le trésor est inépuisable, ceux à qui il est dit : « Ne vous refusez point l'un à l'autre le devoir conjugal, si ce n'est d'un consentement mutuel, pour un temps, afin de vous adonner à l'oraison ; et ensuite vivez ensemble comme auparavant, de peur que la difficulté que vous avez de garder la continence ne donne lieu à Satan de vous tenter. Je vous dis ceci par condescendance et non par commandement[^6] ». C'est à ces chrétiens que l'Apôtre adresse encore ces paroles: « C'est déjà certainement un péché parmi vous que vous ayez des procès les uns contre les autres ». Et prenant sur lui leur infirmité, il ajoute : « Si donc vous avez des différends au sujet des choses de cette vie, prenez pour juges les moindres personnes de l'Eglise[^7] ». Car ceux qui, pour pratiquer la perfection, vendent ou abandonnent tous leurs biens, et suivent le Seigneur, ne sont pas les seuls pour être appelés au royaume des cieux; à cette milice chrétienne se relie par les liens mystérieux d'une mutuelle charité, cette foule tributaire à qui il sera dit au dernier jour : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger[^1], etc. » Autrement il faudrait regarder comme voués à la damnation ceux dont l'Apôtre s'attache avec tant de soin et de sollicitude à régler la maison, recommandant aux femmes d'être soumises à leurs maris; aux maris d'aimer leurs femmes ; aux parents de bien élever leurs enfants, les instruisant et les corrigeant dans le Seigneur; aux serviteurs d'obéir avec crainte à leurs maîtres selon la chair; aux maîtres de donner à leurs serviteurs ce qui est juste et raisonnable[^2]. Assurément ces chrétiens, au jugement de l'Apôtre, sont loin d'être étrangers aux préceptes évangéliques, et indignes de la vie éternelle; car après cette sentence par laquelle le Seigneur exhorte les plus courageux à la perfection : « Si quelqu'un ne porte pas sa croix et ne me suit, il ne peut être mon disciple », il adresse immédiatement à ceux dont je parle ces consolantes paroles : « Celui qui recevra le juste en qualité de juste, recevra la récompense du juste; et celui qui recevra un prophète en qualité de prophète, recevra la récompense du prophète[^3] ». Non-seulement donc celui qui donnera à Timothée un peu de vin à cause de la faiblesse de son estomac et de ses fréquentes maladies[^4], mais même celui qui, à l'homme le plus sain et le plus robuste, procurera un verre d'eau froide, parce qu'il est mon disciple, ne perdra pas sa récompense[^5]».
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I Cor. VII, 5, 6.
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Id. VI, 7, 4.
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Matt. XXV, 35.
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Coloss. III, 18; IV, l.
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Matt. X, 38-41.
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I Tim. V, 23.
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Matt. X, 42.