CHAPITRE XXXV. ÉLISÉE. LE FER DE LA HACHE, IMAGE DE LA PASSION ET DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST.
Des bêtes sauvages dévorent des enfants qui insultent Elisée et lui crient : « Tête chauve, tête chauve[^1] » ; ceux gui, dans leur puérile folie, raillent le Christ crucifié sur le Calvaire, sont envahis par les démons et périssent. Elisée envoie son serviteur poser son bâton sur un enfant mort, l'enfant ne revient pas à la vie, il vient lui-même, il se couche sur l'enfant, applique ses membres sur les siens et la vie reparaît[^2] ; Dieu a envoyé la loi par son serviteur, sans profit pour le genre humain, mort dans le péché; cependant elle n'a pas été envoyée sans raison, car celui qui l'a envoyée savait qu'elle devait l'être d'abord. Puis il est venu lui-même, il a pris notre forme, a participé à notre mort et nous avons été rendus à la vie. Pendant qu'on coupe du bois avec des haches, un fer échappe du manche et descend au fond du fleuve mais il revient s'emmancher au bois qu'Elisée a jeté sur l'eau[^3]; ainsi, quand la présence corporelle et les oeuvres du Christ abattaient les Juifs impies comme des arbres stériles (car Jean avait dit de lui : « Voilà que la cognée a été mise à la racine de l'arbre[^4] »), il abandonne son corps à la suite de la passion qu'ils lui font subir, il descend dans les profondeurs de l'enfer après que ce corps a été déposé dans la sépulture ; puis son esprit rentre dans le corps comme le fer dans son manche et il ressuscite. Obligé de me restreindre, que de choses je passe sous silence ! Ceux-là seuls le savent, qui lisent l'Écriture.
-
IV Rois, II, 23, 24.
-
Id. IV, 29-37.
-
Id. VI, 4-7.
-
Matt. III, 10.