CHAPITRE VII. LA LOI DE LA CONSERVATION EST UNIVERSELLE.
En effet, en prescrivant l'amour chaste, tel que le mari doit l'avoir pour sa femme, l'Apôtre en cherche le modèle dans l'amour que l'homme se porte à lui-même : « Celui », dit-il, « qui aime sa femme s'aime lui-même ; car personne n'a jamais haï sa chair, mais on la nourrit et on la soigne, comme le Christ l'Eglise[^1] ». Mais quoi ! vous avez sous les yeux toute substance charnelle : voyez comme la nature tient à maintenir cette loi de l'union et de la conservation chez tous les animaux, et fait que chacun aime sa chair. Et cela n'existe pas seulement chez les hommes, qui, quand ils vivent en règle, né se contentent pas de pourvoir à la santé de leur corps, mais en répriment les mouvements charnels et les assujétissent à l'empire de la raison; es animaux eux-mêmes fuient la douleur, craignent la mort : tout ce qui pourrait détruire l'harmonie de leurs membres, briser le lien qui unit leur âme à leur corps, ils l'évitent avec toute l'agilité possible, et nourrissent et soignent leur chair. « Car », dit l'Apôtre, « personne ne hait sa chair, mais on la nourrit et on la soigne, comme le Christ l'Eglise ». Considérez les choses du point de vue où Paul s'est placé ; voyez, Si vous le pouvez, quelle force la création tire du Créateur, à commencer par ces magnificences célestes et en descendant jusqu'à la chair et au sang, où elle se complète et se termine, embellie par la variété de ses formes et réglée par les espèces différentes des êtres qui la composent.
- Eph. V, 28, 29.