CHAPITRE V. C'EST BIEN LA VIE DES PATRIARCHES QUI EST LOUÉE DANS L'ÉCRITURE.
J'ai déjà dit tout ce que je croyais devoir dire sur la vie des Patriarches, en réponse aux calomnies de Fauste. Evidemment ce n'était point aux Patriarches corrigés à la mort, ou justifiés après sa passion, que le Christ rendait témoignage, quand il disait aux Juifs que, s'ils étaient enfants d'Abraham, ils devaient faire les oeuvres d'Abraham; que ce même Abraham avait désiré voir son jour, qu'il l'avait vu et s'était réjoui[^1], et que c'était dans son sein, c'est-à-dire dans je ne sais quelle grande et mystérieuse profondeur du repos bienheureux, que les anges avaient transporté ce pauvre, affligé, méprisé par un riche orgueilleux[^2]. Que dirai-je de l'apôtre Paul ? Est-ce Abraham justifié après sa mort qu'il loue d'avoir cru avant d'être circoncis, ce qui lui fut imputé à justice[^3], et qu'il estime, lui, au point de dire que c'est pour cela seulement, pour avoir suivi les traces de sa foi, que nous sommes devenus ses enfants, nous qui n'étions point sa postérité selon la chair ?
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Jean, VIII, 39, 56.
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Luc, XVI, 23.
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Rom. IV, 3.