CHAPITRE XXVIII. JOSEPH, LA VERGE DE MOÏSE, SYMBOLES DU CHRIST.
C'est lui-même qui s'offre à moi dans la personne de Joseph, présenté et vendu par ses frères, puis, après les heures d'épreuve, honoré en Egypte[^1]. Nous avons vu, en effet, les épreuves du Christ dans ce monde (dont l'Egypte était le symbole), par les diverses souffrances des martyrs ; et maintenant nous voyons le Christ honoré dans ce même monde, et amenant tout à ses pieds par la distribution de son froment. C'est le Christ que je vois dans la verge de Moïse, qui, jetée à terre, devient serpent, et figure la mort de la terre, causée par le serpent. Mais le serpent, saisi par la queue, redevient verge[^2], pour nous apprendre qu'à la fin, après avoir achevé son oeuvre, le Christ reprend sa première forme en ressuscitant, quand, la mort étant détruite par la réparation de la vie, il ne reste plus rien du serpent. Nous aussi, qui sommes son corps, nous suivons dans cette même mortalité la pente glissante du temps ; mais à la fin, la queue du siècle, pour ainsi dire, étant saisie par la main, c'est-à-dire par la puissance du jugement, pour ne plus retomber, nous serons restaurés, et la mort, le dernier ennemi, étant détruite, nous ressusciterons[^3] et nous serons la verge royale dans la droite de Dieu.
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Gen. XXVII-XLVII.
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Ex. IV, 2-4.
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I Cor. XV, 26.