VI.
On trouve cette même vérité attestée par les écritures apocryphes que le canon catholique n'admet pas, mais qui ne vous en paraissent, à vous, que plus précieuses et plus dignes. Permettez que je vous en cite un passage ; je n'en reconnais pas l'autorité, mais il me suffira du moins pour vous convaincre. Dans les Actes composés par Lentius, sous le nom d'Actes des Apôtres, nous lisons : « Les fictions spécieuses, l'ostentation simulée, la coaction des choses visibles ne procèdent pas de leur propre nature, mais de l'homme qui, par lui-même, s'est avili parla séduction ». Remarquez ces mots: « Par lui-même, par la séduction ». Le séducteur de l'homme, c'est le démon, qui se rendit pécheur, non par sa propre nature, mais par la dépravation de sa volonté. Malgré ses ruses l'homme pouvait lui résister ; et c'est ce pouvoir que l'on a voulu signifier par ces mots : « Par lui-même, par la séduction». Par lui-même désigne le libre arbitre ; par la séduction, on doit entendre le démon dont le pouvoir ne va pas jusqu'à forcer la volonté ; il ne peut que la tenter et la séduire.