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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra adversarium Legis et Prophetarum Contre un adversaire de la loi et des prophètes
LIVRE SECOND.

IV.

Et d'abord, comprenons jusqu'à quel point il faut pousser la fraude et le mensonge et en faire profession, pour oser dire que l'Apôtre est un menteur et pour l'en louer. Que pouvons-nous penser de l'audace avec laquelle il soutient qu'on ne doit voir qu'une détestable fourberie dans le langage de l'Apôtre, alors même que, saisi d'une immense compassion pour les âmes, et désireux d'apporter remède à leurs nombreuses maladies, Paul sait trouver dans son coeur généreux des accents de miséricorde et de pardon, comme il en aurait désiré pour lui-même, si comme eux il eût été victime de la faiblesse et de l'erreur? Je demande ensuite aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Colossiens, aux Philippiens, aux Thessaloniciens comment parlait l'Apôtre? Dans laquelle de ces cinq classes de personnes les rangeait-il ? Puisqu'ils étaient incirconcis, il ne devait pas les placer dans la circoncision israélite. Cependant il déclare qu'ils sont le but du ministère qui lui a été confié; ne dit-il pas que Pierre, Jacques et Jean lui ont confié, à lui et à Barnabé, la mission de prêcher aux Gentils, tandis qu'ils se sont réservé les peuples circoncis1? Ailleurs il affirme hautement : « Puisque je suis l'apôtre. des « Gentils »; enfin dans beaucoup d'autres,passages il déclare que par son propre ministère il est le docteur des nations. Or, toutes ces nations auxquelles il prêchait l'Evangile étaient absolument étrangères aux prescriptions de la loi; pourquoi, dès lors, invoquer en faveur de Jésus-Christ le témoignage de la loi et des Prophètes? pourquoi leur imposer un lien qu'ils ne connaissaient pas, le lien de l'erreur, quand au contraire il devait se glorifier de les voir jouir d'une liberté parfaite? Pourquoi débuter ainsi dans sa lettre aux Romains « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à l'apostolat pour annoncer l'Evangile de Dieu, qu'il avait promis auparavant par ses Prophètes dans les Ecritures saintes, touchant son Fils qui, selon la chair, lui est né du sang de David2?» Pourquoi ne se présente-t-il pas comme l'un d'entre eux? pourquoi se déclarer sous le joug de la loi, devant des hommes qui avaient été sans loi? pourquoi leur adresser un langage comme celui-ci : « C'est pourquoi je vous dis, à vous qui êtes gentils, que tant que je serai l'apôtre des Gentils, je travaillerai à illustrer mon ministère, afin d'exciter de l'émulation dans l'esprit de ceux qui me sont unis selon la chair, et d'en sauver quelques-uns. Car, si leur réprobation est devenue la réconciliation du monde, que sera leur rappel, sinon un retour de la mort à la vie ? Car, si les prémices des Juifs sont saintes, la masse l'est aussi; et si la racine est sainte, les rameaux le sont aussi ». Ces paroles s'adressent aux Juifs; dont il avait déjà dit précédemment : « Qui donc peut l'emporter sur le Juif, ou quelle est l'utilité de la circoncision? » Elle est grande, et sous beaucoup de rapports.

D'abord, c'est à eux que Dieu a confié ses oracles : « Qu'importe que plusieurs d'entre eux n'aient pas cru ? est-ce que leur incrédulité détruira la foi de Dieu? » Voici maintenant la suite des paroles que j'ai citées plus haut : « Si donc quelques-unes des branches ont été rompues, et si vous, qui n'étiez qu'un olivier sauvage, avez été enté parmi celles qui sont demeurées, et avez été fait participant de la sève qui sort de la racine de l'olivier, vous ne devez pas vous élever présomptueusement contre les branches naturelles. Si vous pensez vous élever au-dessus d'elles, considérez que ce n'est pas vous qui portez la racine, mais que c'est la racine qui vous porte. Vous direz peut-être : Ces branches ont été rompues afin que je fusse enté à leur place. Il est vrai, elles ont été rompues à cause de leur incrédulité, et pour vous, vous demeurez ferme par votre foi; mais prenez garde de vous élever et tenez-vous dans la crainte. Car si Dieu n'a point épargné les branches naturelles, tremblez qu'il ne vous épargne pas davantage. Considérez donc la bonté et la sévérité de Dieu; sa sévérité contre ceux qui sont tombés, et sa bonté envers vous, si toutefois vous demeurez ferme dans l’état où sa bonté vous a placé; autrement, vous aussi, vous serez retranché. S'ils ne demeurent pas eux-mêmes dans leur incrédulité, ils seront de nouveau entés sur leur tige, puisque Dieu est tout-puissant pour les enter encore. Car si vous avez été coupé de l'olivier sauvage qui était votre tige naturelle, pour être enté contre votre nature sur l'olivier franc, à combien plus forte raison ceux qui sont les branches naturelles de l'olivier même, seront-ils entés sur leur propre tronc. Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère (afin que vous ne soyez point sages à vos propres yeux), en vertu duquel une partie des Juifs est tombée dans l'aveuglement, jusqu'à ce que la plénitude des Gentils soit entrée dans l'Eglise; après quoi tout Israël sera sauvé, selon qu'il a est écrit : Il sortira de Sion un Libérateur qui bannira l'impiété de Jacob, et c'est là l'alliance que je ferai avec eux, lorsque j'aurai effacé leurs péchés3 ». Il serait trop long de rappeler et de réunir tous les témoignages que la sainte Ecriture renferme sur ce point. Mais enfin, quel besoin portait l'Apôtre à adresser aux Gentils un semblable langage? Puisqu'ils n'avaient aucune connaissance de la loi, pourquoi ne secouait-il pas à leurs yeux le joug de la loi ? pourquoi ne pas s'attacher de préférence à louer leurs dieux, à exalter leurs sacrifices, puisque, selon notre adversaire, c'est au démon que se rapportaient également et l'Ecriture donnée au peuple d'Israël, et les sacrifices célébrés par les Gentils? Est-ce que notre auteur ne soutient pas que le Dieu d'Israël non-seulement est un démon, mais le plus pervers de tous les démons? Nous savons que l'Apôtre se faisait tout à tous, et jusque-là, nous appuyant sur l'évidence même, nous croyions que c'était par un sentiment de compassion et de miséricorde ; mais voici qu'on nous apprend que c'était par ruse et pour mieux tromper; mais alors pourquoi donc ne se déclare-t-il pas l'adorateur de ces démons que servaient les Romains, et qu'on nous présente comme plus parfaits que le Dieu d'Israël; c'eût été un excellent moyen de se faire tout à eux et de les gagner plus facilement.


  1. Mat. II, 9.  ↩

  2. Rom. I, 1-3. ↩

  3. Rom. XI, 13-27. ↩

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Übersetzungen dieses Werks
Contre un adversaire de la loi et des prophètes

Inhaltsangabe

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