VIII.
Ne nous étonnons pas qu'un tel excès d'impiété produise une sorte de délire dans ce malheureux qui se proclame le destructeur de la loi; l'Apôtre n'a-t-il pas dit de certains hommes qui se posaient, non pas comme les destructeurs, mais comme les docteurs de la loi, qu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment ? Nous pouvons parfaitement appliquer aux uns et aux autres la suite du texte. En effet, parce qu'on aurait pu conclure, qu'en disant de certains hommes qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils disent, l'Apôtre ne parlait que de ceux qui se font les docteurs d'une loi mauvaise, il ajoute aussitôt: « Nous savons que la loi est bonne quand on en use légitimement1 ». Cette maxime condamne tout à la fois, et ceux qui usent mal de la loi, et ceux qui la disent mauvaise. Si la loi est bonne, n'est-ce pas une insigne folie de soutenir que l'auteur de cette loi n'est pas bon ? Et comment échapperont à cette con. damnation ces hommes qui traitent de fables décrépites, cette loi que l'Apôtre couronne de ses éloges, et qui, pour mieux s'appliquer la sentence, se posent hardiment, non pas comme les docteurs, mais comme les blasphémateurs de la loi, prouvant ainsi qu'ils ne comprennent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment?
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I Tim. I, 7, 8. ↩