IX.
« Mais, dit notre adversaire, il n'a pas été possible aux Prophètes des Juifs d'annoncer la venue de notre Sauveur ». Pourquoi donc cette impossibilité, quand l'Apôtre déclare formellement que les oracles de Dieu leur ont été confiés1 ? — C'est parce que, dit-il, avant la venue du Sauveur, le Saint-Esprit n'était pas sur la terre». Une telle réponse est simplement de l'absurdité. N'est-ce donc pas de son Esprit que Dieu remplit les Prophètes dont il est dit, au début de l'épître aux Romains : « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à l'apostolat, séparé pour prêcher l'Evangile de Dieu, qu'il avait promis par les Prophètes, dans les saintes Ecritures, touchant son Fils qui, selon la chair, nous est né de la race de David2? » Notre auteur a lui-même cité ce passage, en ajoutant que, parmi les Prophètes qui ont parlé de Jésus-Christ, on ne doit croire qu'à ceux dont l'Apôtre fait mention dans son épître aux Romains; sans doute qu'il n'admet pas qu'il s'agisse ici des Prophètes juifs. Libre à lui de les croire de quelle nation il lui plaira, mais du moins pourquoi donc ne fait-il aucune attention à ces paroles : « L'Evangile que Dieu avait promis auparavant par ses Prophètes? » Si, par ses Prophètes quels qu'ils soient, Dieu avait promis l'Evangile touchant son Fils, comment oser soutenir qu'avant la venue du Sauveur, le Saint-Esprit n'était pas sur la terre ? Comment ces Prophètes ont-ils pu annoncer que le Messie naîtrait, selon la chair, de la race de David, s'ils ne connaissaient pas la nation de David, dans la famille duquel ils annonçaient que le Sauveur prendrait naissance ?