XIX.
En faveur de son opinion il invoque encore ces paroles que Jésus-Christ adresse aux Juifs : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père; aussi bien la parole de Dieu n'habite point en vous1 ». Ce langage exprime la même pensée que nous avons déjà trouvée formulée dans ces autres paroles : « Vous avez pris la clé de la science, mais vous n'êtes point entrés et vous empêchez les autres d'entrer2 ». Ils n'avaient pas en eux la parole de Dieu, mais ils l'avaient dans les Ecritures qu'ils lisaient. S'ils l'avaient eue en eux-mêmes, ils seraient entrés et ils auraient permis aux autres d'entrer. Ne pas entrer, c'est ne pas comprendre. Si donc ils ne connaissaient ni Jésus-Christ ni son Père, c'est qu'ils ne comprenaient pas ce qu'ils lisaient; mais on ne peut dire que ceux dont ils lisaient les écrits n'avaient parlé ni de Dieu ni de Jésus-Christ. Entrer, ce n'est pas se contenter de la superficie de la lettre, mais c'est pénétrer jusqu'à l'intérieur avec le flambeau de l'intelligence.