XXVII.
Il est certain que dans ces ombres de l'ancienne loi tous les Juifs ne voyaient pas Jésus-Christ; Moïse lui-même et les autres Prophètes n'avaient pas toujours l'intelligence parfaite de tout ce qu'ils annonçaient de la personne du Messie. En effet, dans cette même épître aux Corinthiens, d'où nous avons tiré les passages précédents que notre adversaire regarde comme une contradiction de l'Ancien Testament, nous lisons encore : « Parce que nous avons un même esprit de foi, selon qu'il est écrit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé; nous croyons aussi, nous autres, et c'est pourquoi nous parlons1 ». Où donc est-il écrit : « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé ? » C'est dans les Psaumes2, qui sont tout remplis des oracles divins confiés aux Juifs. « Parce que nous avons un même Esprit de foi », ce même Esprit, n'est-ce pas celui qui inspirait les Prophètes? Mais d'où vient donc que dans cette même épître, après ce prélude : « Que votre abondance supplée à leur pauvreté, afin que tout soit réduit à l'égalité », l'Apôtre ajoute aussitôt : « Selon qu'il est écrit : Celui qui en recueillit beaucoup, n'en eut pas plus que les autres, et celui qui en recueillit peu, n'en manqua pas3 ? » Pourquoi leur rappeler l'autorité de la loi dont il dit qu'elle fut un ministère de mort, s'il la comprend comme notre adversaire affecte lui-même de la comprendre?