XXXVI.
Après cette multiplicité de matières, notre auteur intitule ainsi le chapitre suivant : « Discernement des esprits de malice et de bonté »; puis, à l'aide de courtes sentences, il distribue largement les louanges à Jésus-Christ, et les accusations au Dieu de la loi. Voici ses paroles : « Pourquoi donc, mon frère, ne quitterions-nous pas l'iniquité de nos anciennes erreurs? pourquoi ne fixerions-nous pas nos regards sur Jésus-Christ, le Dieu véritable et suprême, au lieu de les fixer sur le prince de ce siècle, sur le Créateur de ce monde, où on nous a si souvent enseigné que nous sommes comme en pèlerinage ? Contemplons ce Dieu pieux et doux qui, pour nous montrer que nous sommes de sa race, nous a appelés la lumière du monde ; mais couvrons de mépris ce Dieu qui, selon les Ecritures judaïques, ne nous assigne qu'une origine terrestre, et nous fixe notre fin sur la terre. Contemplons Celui qui, nous appelant ses frères, nous invite à comprendre et à goûter les choses divines, et non pas Celui qui ne nous permet pas même le sens de la connaissance et du discernement ». Il continue encore longtemps sur ce ton.