XXXVIII.
Notre auteur soutient, au contraire, que le Père de la paix et de la charité, n'est pas le même que le Dieu de la guerre et de la fureur. Le Dieu de la paix, c'est Jésus-Christ ; l'auteur de la guerre, c'est le Dieu de la loi et des Prophètes. Mais alors pourquoi ne pas soutenir que Jésus-Christ se met en contradiction avec lui-même, ou plutôt qu'il y a deux Christs opposés l'un à l'autre; l'un disant « Je vous donne la paix1 » ; l'autre : « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive2 ? » Cette observation est d'autant plus juste que notre adversaire soutient qu'on ne doit pas chercher de figure dans les choses mauvaises, pour exprimer des choses bonnes en elles-mêmes. Il ajoute que dans ses deux dieux différents, l'un est coupable d'inceste et d'adultère, tandis que l'autre enseigne la chasteté et l'innocence; le premier c'est le démon ; quant au second, qu'il sache que le Dieu des Prophètes s'est montré aussi désireux que Jésus-Christ d'enseigner la chasteté et l'innocence. En effet, le Dieu des Apôtres n'est autre que le Dieu des Prophètes; ceux-ci sont venus les premiers dans l'ordre des temps, mais ils n'ont avec les Apôtres qu'une seule et même foi. C'est donc le même Dieu qui dans les deux Testaments est l'auteur des bonnes actions, des prières ferventes et des sacrifices religieux.