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De la trinité
CHAPITRE PREMIER.
CHACUNE DES TROIS PERSONNES DE LA TRINITÉ EST-ELLE SAGESSE PAR ELLE-MÊME? DIFFICULTÉ DE CETTE QUESTION ; MOYEN DE LA RÉSOUDRE.
- Approfondissons maintenant davantage autant que Dieu nous le donnera, la question dont nous avons différé la solution tout à l’heure, à savoir: si chacune des trois personnes de la Trinité peut, en elle-même, indépendamment des autres , être appelée Dieu grand, sage, vrai, tout-puissant, juste, possédant tous les attributs essentiels et non relatifs ; ou si ces expressions ne doivent s’employer que quand on parle de la Trinité tout entière. Cette question est soulevée par ces mots de l’Apôtre: « Le Christ vertu de Dieu et sagesse de Dieu ( I Cor., I, 24 )».Dieu est-il le Père de sa propre sagesse et de sa propre vertu, de manière à être sage de la sagesse qu’il a engendrée, et puissant de la vertu qu’il a engendrée: vertu et sagesse qu’il a toujours engendrées, puisqu’il est toujours puissant et sage ? Car, disions-nous, s’il en est ainsi, pourquoi ne serait-il pas le Père de la grandeur par laquelle il est grand, de la bonté par laquelle il est bon, de la justice par laquelle il est juste, et ainsi des autres attributs? Que si toutes ces choses exprimées par des noms divers sont renfermées dans la même sagesse et la même vertu, en sorte que la grandeur soit la même chose que la vertu, la bonté la même chose que la sagesse. et aussi la sagesse la même chose que la vertu comme nous l’avons déjà dit, souvenons-nom alors que, quand nous nommons un de ces attributs, c’est comme si nous les nommions tous.
On demande donc si le Père, pris en parti culier, est sage, s’il est à lui-même sa propre sagesse, ou s’il est sage seulement quand il parle: car il parle par le Verbe qu’il a engendré, non d’une parole qui se prononce, fait entendre un son et passe, mais de celle, dont il est dit que le Verbe était en Dieu, que le Verbe était Dieu et que par lui tout a été fait (1 Jean, I, 1, 3); Verbe égal à lui et par lequel il s’exprime lui-même toujours et sans changement. Car il n’est pas Verbe lui-même, pas plus qu’il n’est Fils, ni image. Or, quand il parle, — nous exceptons ici le langage temporel que Dieu a fait entendre à la créature, langage qui bruit et passe; quand il parle, dis-je, par ce Verbe coéternel, il ne doit pas être supposé seul, mais bien avec le Verbe hi-même, sans lequel il ne parlerait certainement pas. Mais est-il sage seulement parce qu’il parle, de manière à être sagesse comme son Verbe? Et être Verbe, et être sagesse, est-ce la même chose? En peut-on dire autant de la vertu, tellement que vertu, sagesse et Verbe soient la même chose, et que ces expressions soient seulement relatives, comme les mots Fils et image; de sorte que le Père pris en particulier, ne soit pas puissant ou sage, mais seulement avec la vertu et la sagesse qu’il a engendrées, tout comme il ne parle pas seul, mais par le Verbe et avec le Verbe qu’il a engendré ; et ainsi n’est-il grand que de la grandeur et avec la grandeur qu’il a engendrée? et s’il n’est pas grand par autre raison qu’il est Dieu, s’il n’est grand que parce qu’il est Dieu, vu que être grand et être Dieu sont pour lui la même chose; il s’ensuit que, pris en particulier, il n’est pas Dieu, mais seulement par et avec la divinité qu’il a engendrée, de telle sorte que le Fils est la divinité du Père, comme il est la sagesse et la vertu du Père, comme il est le Verbe et l’image du Père. Et comme être et être Dieu sont pour lui la même chose, ainsi le Fils est aussi l’essence du Père, comme il est son Verbe et son image. Par conséquent encore, excepté sa qualité de Père, le Père n’est quelque chose que parce qu’il a un Fils, en sorte que non-seulement en tant que Père, — et il est évident qu’il ne l’est point par (442) rapport à lui-même, mais par rapport à son Fils, puisqu’il n’est Père que parce qu’il a un Fils, — mais encore d’une manière absolue et par sa nature même, il n’existe que parce qu’il a engendré sa propre essence. En effet, comme il n’est grand que par la grandeur qu’il a engendrée, ainsi il n’existe que par l’essence qu’il a engendrée, puisque être et être grand sont en lui une même chose. Est-il donc le Père de son essence, comme il est le Père de sa grandeur, comme il est le Père de sa vertu et de sa sagesse ? car sa grandeur est la même chose que sa vertu, et son essence la même chose que sa grandeur.
- Cette discussion est occasionnée par ces paroles : « Le Christ est la vertu de Dieu et la « sagesse de Dieu ». C’est pourquoi, voulant traiter des choses insondables, nous sommes arrêtés, à cette difficulté: ou de dire que le Christ n’est pas la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu , ce qui serait la négation insolente et impie des paroles de l’Apôtre; — ou de reconnaître que le Christ est bien la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu, mais que son Père n’est point le Père de sa propre vertu et de sa propre sagesse, — impiété qui ne serait pas moindre, puisqu’il ne serait-pas le Père du Christ, vu que le Christ est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu; ou que le Père n’est pas puissant par sa propre vertu, ni sage par sa propre sagesse — et qui oserait proférer ce blasphème?; ou que, dans le Père, autre chose est d’être, autre chose d’être sage, en sorte qu’il ne serait pas sage par le seul fait qu’il existe — ce qui est vrai de l’âme humaine, laquelle est tantôt insensée, tantôt sage, parce qu’elle est de nature changeante et ne possède pas la simplicité absolue et parfaite; ou que le Père n’est point par lui-même, et que non-seulement sa qualité de Père, mais son existence même, est relative à son Fils, — comment donc le Fils sera-t-il de la même essence que le Père, si le Père par lui-même n’est pas l’essence, qu’il n’existe point par lui-même, mais ne possède l’être que par rapport à son Fils? Mais, dira-t-on, il faut bien plutôt dire qu’il est d’une seule et même essence, puisque le Père et le Fils ne sont qu’une seule et même essence; vu que le Père n’est pas par lui-même, mais seulement par rapport au Fils qu’il a engendré comme essence, essence par laquelle il est tout ce qu’il est. Donc ni l’un ni l’autre n’est par soi, et tous les deux ne sont que relativement l’un à l’autre; ou bien, dira-t-on du Père seul que non-seulement il n’est Père, mais qu’il n’est rien que par rapport à son Fils, tandis qu’on dira du Fils qu’il est par lui-même? Si cela est, comment nommera-t-on le Fils en lui-même ? l’appellera-t-on essence? mais le Fils est l’essence du Père, comme il est la vertu et la sagesse du Père, comme il est le Verbe du Père et l’image du Père.
Ou si l’on dit que le Fils est essence par lui-même, tandis que le Père n’est point essence, mais qu’il a engendré l’essence; qu’il n’existe point par lui-même, mais par l’essence qu’il a engendrée, comme il est grand par la grandeur qu’il a engendrée: donc le Fils sera aussi par lui-même la grandeur, donc il sera aussi par lui-même la vertu, la sagesse, le Verbe et l’image. Or, quoi de plus absurde que de dire qu’une image est sa propre image? Ou bien si l’image et le Verbe ne sont pas la même chose que la vertu et la sagesse, que ces deux premiers termes s’entendent dans le sens relatif, et ces deux derniers dans le sens absolu: voilà que le Père ne sera plus sage de la sagesse qu’il a engendrée, puisqu’il ne peut pas être dit sagesse par rapport à elle, ni elle par rapport à lui. En effet, tout rapport suppose deux termes. Reste donc à dire que le Fils est essence par rapport au Père; d’où ce résultat bien inattendu : que l’essence n’est pas l’essence, ou du moins que quand on dit essence, on entend dire rapport. Donnons un exemple:
L’expression « maître » indique non une essence, mais un rapport vis-à-vis d’un serviteur: mais quand on dit «homme» ou quelque autre chose de ce genre, on indique une essence et non une relation. Ainsi quand on dit d’un homme qu’il est maître, le mot « homme » désigne l’essence, le mot « maître » la relation; car l’homme est homme en lui-même, et maître par rapport à son serviteur: et la raison de ce langage est que si l’essence est prise dans le sens relatif, elle n’est plus proprement essence. Ajoutons que toute essence prise dans le sens relatif est encore quelque chose en dehors de ce relatif; ainsi l’homme maître, l’homme serviteur, le cheval animal de somme, la pièce de monnaie arrhes, sont homme, cheval, pièce de monnaie en eux-mêmes, et sont des substances ou des essences; et ce n’est que dans le sens relatif qu’on les appelle maître, serviteur, animal de somme, arrhes. Mais si l’homme n’existait pas, c’est-à-dire n’était pas (443) une substance, on ne pourrait le nommer maître relativement; si le cheval n’était pas une essence, on ne pourrait lui donner la qualification relative d’animal de somme; et si la pièce de monnaie n’était pas une substance, on ne pourrait l’appeler relativement arrhes. Si donc le Père n’est pas quelque chose en lui-même, il est absolument impossible de lui attribuer un rapport. Il n’en est pas ici comme d’un objet coloré, auquel la couleur se rapporte, cette couleur n’existant point par elle-même, mais appartenant toujours à l’objet coloré, tandis que l’objet lui-même, bien qu’on ne l’appelle coloré que par rapport à sa couleur, est cependant corps en lui-même. Il ne faut donc pas s’imaginer que le Père n’est point dans un sens absolu, mais simplement par rapport à son Fils ; tandis que ce même Fils aurait tout à la fois une existence propre et une existence relative à son Père : étant appelé par lui-même grandeur vraie et vertu puissante, et de plus grandeur et vertu du Père grand-et puissant, par laquelle le Père est grand et puissant. Non, il n’en est pas ainsi: mais l’un et l’autre sont substance, et l’un et l’autre sont la même substance.
Or, comme il est absurde de dire que la blancheur n’est pas blanche, de même il est absurde de dire que la sagesse n’est pas sage; et comme la blancheur est dite blanche par elle-même, ainsi la sagesse est dite sage par elle-même. Mais la blancheur du corps n’est pas une essence, puisque c’est le corps lui-même qui est essence, et la blancheur sa qualité : qualité qui le fait nommer corps blanc, bien que pour lui exister et être blanc ne soient pas la même chose. Car là, autre chose est la forme, autre chose la couleur; et ni l’une ni l’autre n’existent par elles-mêmes, mais seulement dans un corps quelconque, lequel corps n’est ni forme, ni couleur, mais seulement formé et coloré. La vraie sagesse est sage et elle est sage par elle-même. Et comme toute âme devient sage par participation à la sagesse, si cette âme redevient insensée, la sagesse n’en subsiste pas moins en elle-même: elle ne change pas, parce que l’âme a changé en passant à la folie. Mais il n’en est pas de même de celui qui devient sage par elles comme le corps devient blanc par la blancheur. En effet, quand ce corps prend une autre couleur, la blancheur ne subsiste plus, elle a tout à fait cessé d’être. Que si le Père qui a engendré la sagesse est sage par elle, et que, pour lui, être ne soit pas être sage, dès lors son Fils est sa qualité et non plus son Fils; la simplicité a cessé d’être parfaite. Mais loin de nous cette pensée ! car là l’essence est vraiment et souverainement simple, et l’existence et la sagesse y sont une même chose. Or, si être et être sage y sont une même chose, le Père n’est donc pas sage par la sagesse qu’il a engendrée; autrement il ne l’engendrerait pas, mais ce serait elle qui l’engendrerait lui-même. En effet, qu’entendons-nous quand nous disons que être et être sage sont pour lui la même chose, sinon qu’il existe par ce qui le fait sage? Donc, la raison pour laquelle il est sage, est aussi la raison pour laquelle il existe; et, par conséquent, si la sagesse qu’il a engendrée est la raison pour laquelle il est sage, elle est aussi la raison pour laquelle il existe : ce qui ne peut avoir lieu que si elle l’engendre ou le crée. Or, personne n’a jamais dit que la sagesse ait engendré ou créé le Père en aucune façon. Ne serait-ce pas là la plus grande des folies? Donc, le Père lui-même est aussi sagesse; et le Fils est appelé sagesse du Père, comme il est appelé lumière du Père; c’est-à-dire que, comme il est lumière de lumière et que les deux ne sont qu’une même lumière, ainsi doit-on entendre qu’il est sagesse de sagesse et que tous les deux sont une même sagesse, et, par conséquent, une seule essence, puisque là, être et être sage c’est la même chose. En effet, s’il est de la sagesse d’être sage, de la puissance de pouvoir, de l’éternité d’être éternelle, de la justice d’être juste, de la grandeur d’être grande, il est de l’essence d’exister. Et comme, dans cette simplicité, la sagesse n’est pas autre chose que l’être, la sagesse n’est pas non plus autre chose que l’essence.
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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit
1. Kapitel. Augustinus nimmt die Frage wieder auf, ob jede Person für sich Weisheit sei, und gibt den Grundsatz an, nach dem sie zu beantworten ist
S. 232 1. Nun wollen wir, soweit Gott es gibt, gründlicher untersuchen, was wir vorhin aufschoben, ob nämlich auch jede einzelne Person in der Dreieinigkeit auch für sich allein ohne die übrigen zwei Gott, groß, weise, wahr, allmächtig, gerecht genannt werden oder ob eine andere, nicht beziehentliche, sondern absolute Aussage von ihr gemacht werden könne, die sich von Gott machen läßt, oder ob man alle diese Bestimmungen nur von der Dreieinigkeit aussagen könne. Anlaß zu der Frage gibt das Schriftwort, Christus sei die Kraft und Weisheit Gottes.1 Ist der Vater in der Weise Vater seiner Weisheit und Kraft, daß er durch die von ihm gezeugte Weisheit weise und durch die von ihm gezeugte Kraft kräftig ist, und daß er deshalb Kraft und Weisheit immer S. 233 zeugte, weil er immer kräftig und weise ist? Wir hatten vorher gefragt, warum er dann nicht auch Vater seiner Größe ist, durch die er groß ist, der Güte, durch die er gut ist, der Gerechtigkeit, durch die er gerecht ist. Wenn das alles nur verschiedene Bezeichnungen für eine und dieselbe Wirklichkeit sind, die mit den Worten Weisheit und Kraft ausgedrückt wird, so daß die Größe mit der Kraft, die Güte mit der Weisheit, diese wiederum mit der Kraft zusammenfällt, wie wir schon gezeigt haben, dann wollen wir daran denken, daß mit einer einzigen Eigenschaft alle anderen mitbezeichnet werden. Die Frage ist also, ob der Vater auch für sich allein weise ist und ob er auch für sich selber Weisheit ist, oder ob er in dem Sinne weise ist, wie er sprechend ist. Er spricht nämlich durch das Wort, das er zeugte, nicht durch das Wort, das ausgesprochen wird, erklingt und vergeht, sondern durch das Wort, das bei Gott war, und Gott war, und durch das alles geworden ist,2 durch ein ihm gleiches Wort, durch welches er immer und unwandelbar sich selbst ausspricht. Er ist nicht selbst Wort, so wenig wie Sohn oder Bild. Wenn er aber spricht — nicht durch jene zeitlichen Worte, die in der Schöpfung entstehen, die erklingen und vergehen —, wenn er also durch das ihm gleichewige Wort spricht, dann kann man nicht an ihn allein denken, ohne zugleich an das Wort zu denken, ohne das er nicht sprechen kann. Ist er also in der Weise weise, wie er sprechend ist, so daß die Weisheit in derselben Weise Bestand hat wie das Wort, und daß Wort sein soviel ist wie Weisheit sein, soviel auch wie Kraft sein, so daß Kraft, Weisheit und Wort ein und dasselbe ist und eine Beziehung besagt wie Sohn und Bild? In diesem Falle wäre der Vater nicht für sich allein mächtig oder weise, sondern nur in Verbindung mit der Kraft und Weisheit, die er zeugt, wie er nicht für sich allein spricht, sondern nur durch das Wort und mit dem Worte, das er S. 234 zeugt. Ebenso wäre er nur groß durch die Größe, die er zeugt. Und weil für ihn groß sein und Gott sein nicht Verschiedenes besagen, sondern ein und dieselbe Wirklichkeit bedeuten, da für ihn nicht etwas anderes ist groß sein, etwas anderes Gott sein, so ergibt sich, daß er auch nicht für sich allein Gott sein kann, sondern nur durch die Gottheit und mit der Gottheit, die er selbst zeugte, so daß also der Sohn ebenso die Gottheit des Vaters wäre, wie er die Weisheit und Kraft des Vaters ist und wie er das Wort und Bild des Vaters ist. Und weil für ihn nicht etwas anderes ist das Gottsein, etwas anderes das Sein (Wesen), deshalb wäre der Sohn auch das Wesen des Vaters, wie er sein Wort und sein Bild ist. Deshalb hätte der Vater, abgesehen von seinem Vatersein, auch sein ganzes Sein nur daher, daß er einen Sohn hat. Klar ist, daß das Vatersein keine absolute, sondern eine beziehentliche Bestimmung und daher eine Beziehung zum Sohne besagt, und daß er daher Vater ist, weil er einen Sohn hat. Unter der angegebenen Voraussetzung hätte er aber auch sein absolutes Sein nur, weil er sein Wesen zeugte. Wie er nämlich groß ist durch die von ihm gezeugte Größe, so hätte er auch sein Sein nur durch das von ihm gezeugte Sein (Wesen), da bei ihm nicht etwas anderes ist das Sein, etwas anderes das Großsein. Ist er also in derselben Weise der Vater seines Wesens, wie er der Vater seiner Größe, wie er der Vater seiner Kraft und Weisheit ist? Größe und Kraft, Wesen und Größe sind ja bei ihm ein und dasselbe.
2. Unsere Erörterung ging aus von dem Schriftwort, daß Christus die Kraft und Weisheit Gottes ist. Durch dieses Wort nun wird unser Reden, wenn wir das Unaussprechliche aussprechen wollen, in die Verlegenheit versetzt, entweder zu behaupten, daß Christus nicht die Kraft und Weisheit Gottes ist, und so sich verwegen und gottlos gegen den Apostel zu stellen, oder zuzugeben, daß Christus die Kraft und Weisheit Gottes ist, S. 235 aber zu verneinen, daß sein Vater der Vater seiner Kraft und Weisheit ist — keine geringere Gottlosigkeit. In diesem Falle wäre er nämlich auch nicht der Vater Christi, da ja Christus die Kraft Gottes und Weisheit Gottes ist. Oder wir müßten annehmen, daß der Vater nicht mächtig ist durch seine Kraft und nicht weise durch seine Weisheit — wer möchte das behaupten? — oder daß im Vater etwas anderes das Sein, etwas anderes das Weisesein ist, so daß Sein und Weisesein bei ihm nicht zusammenfallen — für die Seele trifft das zu, da sie bald töricht, bald weise ist, weil sie ein veränderliches, nicht im höchsten und vollkommensten Grade einfaches Wesen ist —, oder daß der Vater keine in sich ruhende Wirklichkeit sei, und daß nicht nur das Vatersein, sondern die ganze Wirklichkeit des Vaters eine Beziehung zum Sohne bedeute. Wie könnte jedoch im letzteren Fall der Sohn von demselben Wesen sein wie der Vater, wenn auch sein Wesen und seine gesamte Wirklichkeit nichts in sich Ruhendes ist, wenn vielmehr auch sein gesamtes Sein eine Beziehung zum Sohne darstellt? Man kann darauf erwidern, daß der Sohn erst recht eines und desselben Wesens ist wie der Vater, weil doch Vater und Sohn ein und dasselbe Wesen sind, wenn das gesamte Sein des Vaters nicht eine in sich ruhende Wirklichkeit, sondern eine Beziehung zum Sohne darstellt, der eben das vom Vater gezeugte, die ganze Fülle des väterlichen Seins begründende Wesen ist. Keiner von beiden ist sonach eine in sich ruhende Wirklichkeit, beide besagen eine gegenseitige Beziehung. Oder soll etwa nur der Vater nicht nur in seinem Vatersein, sondern im ganzen Umfang seines Seins eine Beziehung zum Sohne besagen, der Sohn aber eine in sich ruhende Wirklichkeit sein? In welchem Bereiche seines Seins würde denn dann der Sohn diese in sich ruhende Wirklichkeit bedeuten? Im Bereiche des Wesens? Das ist unmöglich. Denn der Sohn ist das Wesen des Vaters, wie er die Kraft und Weisheit des Vaters ist, wie er das S. 236 Wort und Bild des Vaters ist. Wäre wirklich das Wesen die in sich ruhende Wirklichkeit des Sohnes, der Vater aber nicht das Wesen, sondern der Erzeuger des Wesens, und eben deshalb für ihn das im Wesen gründende Sein keine in sich ruhende Wirklichkeit, sondern hätte er vielmehr das Sein durch das von ihm gezeugte Wesen, wie er groß ist durch die von ihm gezeugte Größe, dann ist auch Größe, Kraft, Weisheit, Wort, Bild für den Sohn eine absolute, in sich ruhende Wirklichkeit. Gibt es aber etwas Törichteres, als das Bild eine absolute, in sich ruhende Wirklichkeit zu heißen? Wenn man aber zwischen Bild und Wort einerseits und Kraft und Weisheit andererseits einen Unterschied macht, jene als beziehentliche, diese als absolute Wirklichkeiten bezeichnet, dann hört der Vater auf, durch die gezeugte Weisheit weise zu sein, da es unmöglich ist, daß das Vatersein eine Beziehung besage zur Weisheit, die Weisheit aber keine zum Vater. Alle Beziehungen müssen nämlich gegenseitig sein. Infolgedessen muß auch das Wesen, das der Sohn ist, eine Beziehung zum Vater besagen. Daraus ergibt sich nun der Unsinn, daß das Wesen nicht Wesen ist, oder daß wenigstens mit dem Begriff Wesen nicht das Wesen, sondern eine Beziehung gemeint ist. So ist mit dem Ausdruck Herr nicht das Wesen, sondern eine Beziehung zum Diener gemeint. Mit dem Ausdruck Mensch hingegen oder mit einem anderen eine in sich ruhende, nicht eine beziehentliche Wirklichkeit bezeichnenden Ausdruck ist das Wesen gemeint. Wenn sonach ein Mensch Herr genannt wird, so bezeichnet das Wort Mensch das Wesen, das Wort Herr eine Beziehung. Mensch drückt nämlich eine in sich ruhende Wirklichkeit aus, Herr hingegen eine Beziehung zum Diener. Wenn nun in unserem Falle Wesen als eine beziehentliche Wirklichkeit verstanden wird, dann hört es auf, Wesen zu sein. Dazu kommt noch folgendes: Jedes Wesen, das eine Beziehung in sich schließt, stellt auch über die Beziehung hinaus noch eine Wirklichkeit dar. S. 237 Wenn ich sage: Der Mensch ist Herr, der Mensch ist Diener, das Pferd ist ein Zugtier, das Geld ist ein Kaufpreis, so stellen Mensch, Pferd, Geld in sich ruhende absolute Wirklichkeiten dar, sind Substanzen oder Wesen. Herr hingegen, Diener, Zugtier, Kaufpreis sind beziehentliche Wirklichkeiten. Gäbe es jedoch nicht die Wirklichkeit Mensch, das heißt eine in sich ruhende Wirklichkeit, dann gäbe es kein Sein, welchem die beziehentliche Bezeichnung Herr zukommen könnte. Gäbe es nicht die absolute, in sich ruhende Wirklichkeit Pferd, dann gäbe es keine Wirklichkeit, von der man die im Worte Zugtier liegende Beziehung aussagen könnte. Wäre das Geld nicht eine Substanz, dann gäbe es keine Wirklichkeit, von der man die im Ausdruck Kaufpreis liegende Beziehung aussagen könnte. So ist es auch mit der Wirklichkeit Vater. Besagt sie nicht ein in sich ruhendes Sein, dann fehlt die Wirklichkeit, von der man eine Beziehung aussagen kann. Man darf nicht etwa, wie die Farbe sich auf einen gefärbten Gegenstand bezieht und keine in sich ruhende Wirklichkeit ist, sondern immer Farbe an einem Ding ist, während man den gefärbten Gegenstand auf Grund seines Gefärbtseins zwar auf die Farbe bezieht, sofern man sein Gegenstandsein für sich jedoch ins Auge faßt, als eine in sich ruhende Wirklichkeit bezeichnet — man darf nicht in dieser Weise etwa annehmen, daß der Vater zwar keine in sich ruhende Wirklichkeit besage, sondern im ganzen Umfange seines Seins nur eine Beziehung zum Sohne darstelle, daß aber wohl der Sohn sowohl eine in sich ruhende Wirklichkeit als auch eine Beziehung zum Vater besage, da er sowohl die große Größe als auch die mächtige Kraft ist — eine in sich ruhende Wirklichkeit —, wie auch die Größe und Kraft des großen und mächtigen Vaters, durch die der Vater groß und mächtig ist. So also ist die Sachlage nicht. Vielmehr ist jeder eine Substanz, und beide sind eine einzige Substanz. Wie es aber dumm wäre, zu behaupten, die weiße Farbe sei S. 238 nicht weiß, so wäre es dumm, zu behaupten, die Weisheit sei nicht weise; und wie die weiße Farbe für sich selber ohne Beziehung zu einem anderen weiß ist, so ist die Weisheit für sich selber ohne Beziehung zu einem anderen weise. Doch ist die weiße Farbe des Körpers nicht sein Wesen, da der Körper selbst sein Wesen ist und die weiße Farbe seine Eigenschaft. Von der weißen Farbe empfängt ja der Körper, für den Sein und Weißsein nicht dasselbe ist, das Weißsein. Gestalt und Farbe sind ja hier verschieden. Und beides existiert nicht in sich selbst, sondern in einer körperlichen Masse, die eben körperliche Masse und nicht Gestalt und nicht Farbe, sondern gestaltet und gefärbt ist. Die Weisheit hingegen ist weise, und zwar in sich selbst. Deshalb verharrt auch die Weisheit in ihrem Sein, wenn eine Seele, die durch Teilnahme an ihr weise ist, wieder aufhört, weise zu sein. Sie erfährt keine Wandlung, wenn eine weise Seele sich zur Torheit wendet. Bei jemandem, der durch die Weisheit weise wird, liegt daher die Sache anders als bei einem Körper, der durch die weiße Farbe weiß ist. Wenn nämlich der Körper eine andere Farbe erhält, dann bleibt die weiße Farbe nicht, sondern hört überhaupt zu sein auf. Wenn also der Vater auf Grund der von ihm gezeugten Weisheit weise wird und sein und weise sein bei ihm nicht ein und dasselbe ist, dann ist der Sohn seine Eigenschaft, nicht sein Kind, und es herrscht in Gott nicht mehr die höchste Einfachheit. Ferne sei uns eine solche Behauptung! Gott ist wirklich das höchst einfache Wesen. Daher ist dort sein und weise sein ein und dasselbe. Wenn aber sein und weise sein ein und dasselbe ist, dann ist der Vater nicht durch die von ihm gezeugte Weisheit weise. Sonst hätte ja nicht er die Weisheit, sondern die Weisheit hätte ihn gezeugt. Was wollen wir denn mit dem Ausdruck: Sein und weise sein ist für ihn ein und dasselbe, anderes sagen als: Der Grund seines Seins ist der Grund seines Weiseseins? Daher ist die Ursache seines Weiseseins auch die S. 239 Ursache seines Seins. Wenn daher die gezeugte Weisheit die Ursache seines Weiseseins ist, dann ist sie auch die Ursache seines Seins. Das kann sich jedoch nur vollziehen durch Zeugung oder durch Schöpfung. Niemand aber wird auch nur von ferne die Weisheit die Erzeugerin oder Schöpferin des Vaters nennen wollen. Gäbe es einen größeren Unsinn? Daher ist auch der Vater für sich selbst Weisheit, und der Sohn heißt im gleichen Sinne die Weisheit des Vaters, wie er das Licht des Vaters heißt. Der letztere Ausdruck will sagen: Licht vom Lichte. Das heißt: Wie der Sohn Licht vom Lichte ist und beide ein Licht sind, so ist er Weisheit von Weisheit, und beide sind eine Weisheit; also sind sie auch ein Wesen, weil dort sein und weise sein ein und dasselbe ist. Was nämlich für die Weisheit das Weisesein, für die Kraft das Können, für die Ewigkeit das Ewigsein, für die Gerechtigkeit das Gerechtsein, für die Größe das Großsein, das ist für das Wesen das Sein. Weil nun in der göttlichen Einfachheit das Weisesein nicht etwas anderes ist als das Sein, deshalb ist auch Weisheit und Wesen ein und dasselbe.