Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE XII.
AUTRES PASSAGES RELATIFS AUX DEUX NATURES.
Quant au jour et à l’heure du jugement dernier dont Jésus-Christ a dit que « nul ne les sait, non pas même les anges des cieux, ni le Fils, mais seulement le Père ( Marc, 16, 32 )», il faut observer qu’il ne les savait pas, par rapport à ses disciples, puisqu’il ne devait point les leur faire connaître. C’est ainsi que l’Ange dit à Abraham: « Je sais maintenant que tu crains Dieu », c’est-à-dire que cette épreuve m’a prouvé que tu craignais Dieu ( Gen., XXII, 12 ).Au reste, Jésus-Christ se proposait de révéler en temps opportun ce secret à ses apôtres, ainsi qu’il le leur insinue par ces paroles, où le passé est mis pour le futur : « Je ne vous appellerai plus serviteurs, mais je vous donnerai le nom d’amis. Car le serviteur ne sait pas ce que veut faire son maître. Or je vous ai appelés mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ( Jean, XV, 15 ) ». Il ne l’avait pas encore fait, mais parce qu’il devait certainement le faire, il en parle comme d’une chose accomplie : « J’ai encore, avait-il ajouté, beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter à présent ( Id., XVI, 12 ) » Parmi ces choses étaient sans doute compris le jour et l’heure du jugement.
L’Apôtre écrit également aux Corinthiens: « Je n’ai pas prétendu parmi vous savoir autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié n. C’est qu’en effet il écrivait à des fidèles qui étaient incapables de s’élever jusqu’aux sublimes mystères de la divinité du Christ. Aussi leur dit-il peu après : « Je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des personnes encore charnelles ( I Cor., II, 2, III, 1 ) ». Il ne savait donc point pour les Corinthiens ce qu’il ne pouvait leur apprendre, et il témoignait ne savoir que ce qu’il était nécessaire qu’ils apprissent. Au reste il savait bien pour les parfaits ce qu’il ne savait pas pour les enfants, car il dit lui-même: « Nous prêchons la sagesse aux parfaits ( I Cor., II, 6 )». Ainsi on dit qu’un homme ne sait pas une chose, quand il doit la tenir cachée; tout comme l’on affirme ne pas connaître le piége que l’on ne doit pas découvrir. Et en effet, l’Ecriture s’accommode à notre langage ordinaire, parce qu’elle s’adresse à des hommes.
- C’est comme Dieu que Jésus-Christ a dit: « Le Seigneur m’a engendré avant les collines», c’est-à-dire avant toutes les créatures, même les plus excellentes; « et il m’a enfanté avant l’aurore », c’est-à-dire avant tous les temps et tous les siècles ( Prov., VIII, 25 ). Mais c’est comme homme qu’il a dit: « Le Seigneur m’a créé au commencement de ses voies ( Prov., VIII, 22 ). En tant que Dieu, Jésus-Christ a dit : « Je suis la vérité », (360) et en tant qu’homme, il a ajouté : « Je suis la voie ( Jean, XIV, 6 ) ». Et en effet parce qu’il est « le premier-né d’entre les morts ( Apoc., I, 5) », il a tracé à son Eglise la route qui conduit au royaume de Dieu et à la vie éternelle. Ainsi on dit avec raison que le Christ qui est le Chef du corps des élus et qui les introduit en la bienheureuse immortalité, a été créé au commencement des voies et des oeuvres du Seigneur. Comme Dieu, Jésus-Christ « est le commencement, lui qui nous parle, et en qui au commencement Dieu a fait le ciel et la
terre ( Jean, VIII, 25 ; Gen., I, 1 ) », Mais comme homme, « il est l’époux qui s’élance de sa couche ( Ps., XVIII, 6 ) ». Comme Dieu, « il est né avant toutes les créatures; il est avant tout, et toutes choses subsistent par lui »; et comme homme, « il est le Chef du corps de l’Eglise ( Coloss., I, 15, 17, 18 ) ». Comme Dieu, « il est le Seigneur de la gloire », et nous ne pouvons
douter qu’il ne glorifie ses élus ( I Cor., II, 8 ), selon cette parole de l’Apôtre: « Ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés; ceux qu’il a appelés, il les a justifiés; ceux qu’il a justifiés, il les a glorifiés ( Rom., VIII, 30 ) ». C’est encore de lui, comme Dieu, que le même Apôtre dit « qu’il justifie l’impie, qu’il est le juste par excellence, et qu’il justifie le pécheur ( Rom., IV, 5, III, 26 ).» Et en effet celui qui glorifie ceux qu’il a justifiés, et qui les justifie et les glorifie par lui-même., n’est-il pas réellement, ainsi que je l’ai affirmé, le Seigneur de la gloire ?Et cependant, comme homme, il répondit à ses disciples qui l’interrogeaient sur la récompense qu’il leur réservait : « Il n’est pas en mon pouvoir de vous donner une place à ma droite ou à ma gauche, elle appartient à ceux à qui mon Père l’a préparée ( Matt., XX, 23 ) ».
- Mais parce que le Père et le Fils ne sont qu’un, ils concourent également à préparer la même place. Et en effet j’ai déjà prouvé que par rapport à la Trinité ce que l’Ecriture énonce d’une seule personne doit être entendu de toutes trois en raison de l’unité de nature qui leur rend communes les oeuvres extérieures. C’est ainsi qu’en parlant de l’Esprit-Saint, Jésus-Christ dit : « Si je m’en vais, je vous l’enverrai (Jean, XVI, 7 ) ». II ne dit pas: Nous enverrons, mais j’enverrai, comme si cet Esprit divin ne devait recevoir sa mission que du Fils, à l’exclusion du Père. Mais dans un autre endroit, il dit : « Je vous ai dit ces choses lorsque j’étais encore avec vous. Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses ( Jean, XIV, 25, 26) ». Ne semble-t-il pas ici que le Père seul doit envoyer l’Esprit-Saint, et que le Fils n’y aura aucune part? Et de même, au sujet
de la place qui est réservée dans le ciel à ceux à qui le Père l’a préparée, Jésus-Christ veut
faire entendre que conjointement avec le Père il a préparé et réservé cette place.
- Mais peut-être m’objectera-t-on qu’en parlant de l’Esprit-Saint, il a bien dit qu’il l’enverrait, mais n’a pas nié que le Père ne puisse aussi l’envoyer, et qu’en affirmant ensuite la même chose du Père, il ne l’a pas niée de lui-même, tandis qu’ici il reconnaît qu’il ne lui appartient pas de donner cette place. C’est pourquoi il dit avec raison qu’elle est réservée à ceux à qui le Père l’a préparée. Je réponds, comme je l’ai déjà fait ailleurs, que dans cette circonstance Jésus-Christ s’exprime en tant qu’homme. « Il ne m’appartient pas, dit-il, de donner cette place », c’est-à-dire que cela surpasse en moi la puissance de l’homme. Mais c’est une raison pour que nous comprenions qu’étant comme Dieu égal à son Père, il la donne conjointement avec lui. Le sens de ces paroles est donc celui-ci : Je ne puis comme homme donner cette place, et elle est réservée à ceux à qui le Père l’a préparée : toutefois, parce que « tout ce qui est au Père est à moi», vous devez comprendre que conjointement avec le Père j’ai préparé et réservé cette place ( Id., XVI, 15 ).
Et maintenant je demande à montrer comment Jésus-Christ a pu dire : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, je ne le juge pas ». Est-ce comme homme qu’il parle ici, et de la même manière qu’il avait dit précédemment : il ne m’appartient pas de donner cette place ? Non, sans doute, car il poursuit en ces termes « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde» ; et encore: « Celui qui me méprise et qui ne reçoit pas ma parole, a un juge qui doit le juger». Peut-être comprendrions-nous qu’il veut parler de son Père, s’il n’ajoutait: « La parole que j’ai annoncée, le jugera au dernier jour ». Eh bien! le Fils
ne jugera donc point, puisqu’il a déclaré qu’il ne jugerait pas ; et le Père ne jugera point, ( 361) puisque ce sera la parole que le Fils aura annoncée. Mais écoutez la suite de ce passage : « Je n’ai point parlé de moi-même: mais mon Père qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire, et comment je dois parler. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Or ce que je dis, je le dis selon que mon Père m’a ordonné ( Jean, XII, 47, 50 ) ». Ainsi ce n’est pas le Fils qui juge, mais c’est la parole que le Fils a prononcée ; et cette parole n’est elle-même investie de ce pouvoir que parce que le Fils n’a point parlé de lui-même, -mais selon l’ordre et le commandement de Celui qui l’a envoyé. Le jugement est donc réservé au Père dont le Fils nous a transmis la parole. Or ce Verbe, ou cette parole du Père, n’est autre que le propre Fils de Dieu. Car il ne faut point ici distinguer deux commandements, l’un du Père, et l’autre du Fils, et c’est uniquement le Fils qui est désigné par le terme de commandement ou de parole.
Mais examinons si par ces mots : « Je n’ai point parlé de moi-même », J.-C. ne voudrait pas dire : je ne me suis pas donné l’être à moi-même. Et en effet quand le Verbe de Dieu s’énonce au dehors, il ne peut que s’énoncer lui-même, puisqu’il est le Verbe de Dieu. Aussi dit-il souvent que « son Père lui a donné », pour nous faire entendre qu’il tire de lui sa génération éternelle. Car le Fils n’existait point avant que le Père lui donnât, et le Père ne lui a pas donné parce qu’il manquait de quelque chose, mais il lui a adonné d’être, et en l’engendrant il lui a donné d’avoir toutes choses. Il ne faut pas en effet raisonner ici du Fils de Dieu, comme nous le faisons des créatures. Avant le mystère de l’Incarnation, et avant qu’il eût pris la nature humaine, le Fils unique de Dieu, par qui tout a été fait, réunissait en lui l’être divin et la plénitude divine, Il était, et parce qu’il était, il avait. C’est ce qu’exprime clairement ce passage de saint Jean, si nous savons le comprendre: « Comme le Père, dit Jésus-Christ, a la vie en soi, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir en soi la vie (Id., V, 26 ) ». Mais le Fils n’existait point avant qu’il eût reçu du Père d’avoir la vie en soi, puisque par cela seul qu’il est, il est la vie. Ainsi cette parole «Le Père adonné au Fils d’avoir la vie en soi», signifie que le Père a engendré un Fils qui est la vie immuable et éternelle. Et en effet le Verbe de Dieu n’est pas autre que le Fils de Dieu, et le Fils de Dieu est lui-même « le Dieu véritable et la vie éternelle », ainsi que nous le dit saint Jean dans sa première épître ( Jean, V, 20 ). Pourquoi donc ne pas reconnaître ici ce même Verbe, dans « cette parole que Jésus-Christ a «annoncée, et qui jugera le pécheur au dernier «jour?» Au reste tantôt il se nomme lui-même la parole du Père, et tantôt le commandement du Père, en ayant soin de nous avertir que ce commandement est la vie éternelle. « Et je sais, dit-il, que son commandement est la vie éternelle ( Jean, XII, 50 ) ».
- Il nous faut maintenant chercher en quel sens Jésus-Christ a dit : « Je ne le jugerai point, mais la parole que j’ai annoncée « le jugera». D’après le contexte de ce passage, c’est comme si le Sauveur disait : je ne le jugerai point, mais ce sera le Verbe du Père qui le jugera. Or le Verbe du Père n’est autre que le Fils de Dieu, et par conséquent nous devons comprendre que Jésus-Christ dit en même temps : je ne jugerai point et je jugerai. Mais comment cela peut-il être vrai, si ce n’est dans ce sens : je ne jugerai point parla puissance de l’homme, et en tant que je suis Fils de l’homme, mais je jugerai par la puissance du Verbe, et en tant que je suis Fils de Dieu? Si au contraire vous ne voyez que répugnance et contradiction dans ces paroles : je jugerai, et je ne jugerai pas ; je vous demanderai de m’expliquer celles-ci: « Ma doctrine n’est pas ma doctrine ( Id., 16 ). Comment Jésus-Christ peut-il dire que sa doctrine n’est pas sa doctrine? car observez qu’il ne dit point : cette doctrine n’est pas une doctrine, mais : « Ma doctrine n’est pas ma doctrine ». Il affirme donc tout ensemble que sa doctrine est sienne, et qu’elle n’est pas sienne. Or, cette proposition ne peut être vraie que si on en prend le premier membre dans un sens, et le second dans un autre sens. Comme Dieu la doctrine de Jésus-Christ est sienne, et comme homme elle n’est pas sienne ; et c’est ainsi qu’en disant : « Ma doctrine n’est pas ma doctrine, mais elle est la doctrine de Celui qui m’a envoyé », il fait remonter nos pensées jusqu’au Verbe lui. même.
Je cite encore un autre passage qui tout d’abord ne paraît pas moins difficile. « Celui, dit Jésus-Christ, qui croit en moi, ne croit pas en moi ( Id., XII, 44 ) » . Comment croire en lui est-il ne pas (362) croire en lui ? Et comment comprendre cette proposition en apparence si contradictoire : « Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en Celui qui m’a envoyé? » En voici le sens: Celui qui croit en moi, ne croit point en ce qu’il voit, autrement son espérance s’appuierait sur la créature; mais il croit en Celui qui a pris la formé humaine afin de se rendre sensible aux yeux de l’homme. Et en effet le Fils de Dieu ne s’est fait homme que pour purifier le coeur de l’homme, et l’amener par la foi à le considérer comme égal à son Père. C’est pourquoi il élève jusqu’à son Père la pensée de ceux qui croient en lui, et en disant qu’ «on ne croit pas en lui, mais en Celui qui l’a envoyé», il prouve qu’il ne se sépare point du Père qui l’a envoyé, et il nous avertit de croire en lui, comme nous croyons au Père auquel il est égal. C’est ce qu’il dit ouvertement dans cet autre passage : « Croyez en Dieu, et croyez aussi en moi ( Jean, XIV, 1 ) » ; c’est-à-dire, croyez en moi de la même manière que vous croyez en Dieu, parce que le Père et moi ne sommes qu’un seul et même Dieu. Ainsi lorsque Jésus-Christ dit que « celui qui croit en lui, ne croit pas en lui, mais en Celui qui l’a envoyé », et dont il ne se sépare point, il transporte notre foi de sa personne à celle de son Père. Et de même quand il dit: « Il n’est pas en mon pouvoir de vous donner cette place et elle est réservée à ceux à qui mon Père l’a préparée », il s’exprime clairement selon le double sens que l’on attache à ses paroles. Cette observation s’applique également à cette autre parole:
« Je ne jugerai point ». Et en effet comment serait-elle vraie , puisque, selon l’Apôtre Jésus-Christ doit juger les vivants et les morts ( II Tim., IV, 1)? Mais parce qu’il n’exercera point ce jugement comme homme, il en rapporte l’honneur et le pouvoir à la divinité, et il élève ainsi nos pensées jusqu’à ces mystères sublimes qui sont le but de son incarnation.
Edition
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De Trinitate
XII.
[XII] Et: De die et hora nemo scit neque angeli in caelo neque filius nisi pater. Hoc enim nescit quod nescientes facit, id est quod non ita sciebat ut tunc discipulis indicaret, sicut dictum est ad Abraham: Nunc cognovi quia times deum, id est nunc feci ut cognosceres, quia et ipse sibi in illa temptatione probatus innotuit. Nam et illud utique dicturus erat discipulis tempore opportuno, de quo futuro tamquam praeterito loquens ait: Iam non dicam vos servos sed amicos. Servus enim nescit voluntatem domini sui; vos autem dixi amicos quia omnia quae audivi a patre meo nota vobis feci; quod nondum fecerat, sed quia certo facturus erat quasi iam fecisset locutus est. Ipsis enim ait: Multa habeo vobis dicere, sed non potestis illa portare modo. Inter quae intellegitur et: De die et hora. Nam et apostolus: Neque enim iudicavi me, inquit, scire aliquid in vobis nisi Christum Iesum et hunc crucifixum. Eis enim loquebatur qui capere altiora de Christi deitate non poterant. Quibus etiam paulo post dicit: Non potui loqui vobis quasi spiritalibus sed quasi carnalibus. Hoc ergo inter illos nesciebat quod per illum scire non poterant. Et hoc solum se scire dicebat quod eos per illum scire oportebat. Denique sciebat inter perfectos quod inter parvulos nesciebat; ibi quippe ait: Sapientiam loquimur inter perfectos. Eo namque genere locutionis nescire quisque dicitur quod occultat quo dicitur fossa caeca quae occulta est. Neque enim aliquo genere loquuntur scripturae quod in consuetudine humana non inveniatur quia utique hominibus loquuntur.
[24] Secundum formam dei dictum est: Ante omnes colles genuit me, id est ante omnes altitudines creaturarum, et: Ante luciferum genuit te, id est ante omnia tempora et temporalia; secundum formam autem servi dictum est: dominus creavit me in principio viarum suarum. Quia secundum formam dei dixit: Ego sum veritas, et secundum formam servi: Ego sum via. Quia enim ipse est primogenitus a mortuis, iter fecit ecclesiae suae ad regnum dei ad vitam aeternam, cui caput est ad immortalitatem etiam corporis, ideo creatus est in principio viarum dei in opera eius. Secundum formam enim dei principium est quod et loquitur nobis, in quo principio fecit deus caelum et terram; secundum formam autem servi: Sponsus procedens de thalamo suo. Secundum formam dei: Primogenitus omnis creaturae, et ipse est ante omnes et omnia in illo constant; secundum formam servi: Ipse est caput corporis ecclesiae. Secundum formam dei dominus gloriae. Unde manifestum est quod ipse glorificet sanctos suos. Quos enim praedestinavit, ipsos et vocavit; et quos vocavit, ipsos et iustificavit; quos autem iustificavit, ipsos et glorificavit. De illo quippe dictum est quod iustificet impium; de illo dictum est quod sit iustus et iustificans. Si ergo quos iustificavit, ipsos et glorificavit, qui iustificat ipse et glorificat, qui est, ut dixi, dominus gloriae. Secundum formam tamen servi satagentibus discipulis de glorificatione sua respondit: Sedere ad dexteram meam aut ad sinistram non est meum dare vobis, sed quibus paratum est a patre meo.
[25] Quod autem paratum est a patre eius et ab ipso filio paratum est quia ipse et pater unum sunt. Iam enim ostendimus in hac trinitate per multos locutionum divinarum modos etiam de singulis dici quod omnium est propter inseparabilem operationem unius eiusdemque substantiae. Sicut et de spiritu sancto dicit: Cum ego iero, mittam illum ad vos. Non dixit, ‚mittemus,‘ sed ita quasi tantum filius eum missurus esset, non et pater; cum alio loco dicat: Haec locutus sum vobis apud vos manens; advocatus autem ille spiritus sanctus quem mittet pater in nomine meo, ille vobis declarabit omnia. Hic rursus ita dictum est quasi non eum missurus esset et filius sed tantum pater. Sicut ergo ista ita et illud quod ait, sed quibus paratum est a patre meo; cum patre se intellegi voluit parare sedes gloriae quibus vellet. Sed dicit aliquis: ‚Illic cum de spiritu sancto loqueretur, ita se missurum ait ut non negaret patrem missurum, et alio loco ita patrem ut non negaret se missurum; hic vero aperte ait: Non est meum dare, atque ita secutus a patre dixit praeparata.‘ Sed hoc est quod praestruximus secundum formam servi dictum, ut ita intellegeremus: Non est meum dare vobis, ac si diceretur: ‚Non est humanae potestatis hoc dare,‘ ut per illud intellegatur hoc dare per quod deus et aequalis est patri. Non est meum, inquit, dare, id est non humana potestate ista do, sed quibus paratum est a patre meo; sed iam tu intellege quia si omnia quae habet pater mea sunt, et hoc utique meum est, et cum patre ista paravi.
[26] Nam et illud quaero quomodo dictum sit: Si quis non audit verba mea, ego non iudicabo illum. Fortassis enim ita hoc dixit, ego non iudicabo illum, quemadmodum ibi, non est meum dare. Sed quid hic sequitur? Non enim veni, inquit, ut iudicem mundum, sed ut salvum faciam mundum. Deinde adiungit et dicit: Qui me spernit et non accipit verba mea, habet qui se iudicet. Hic iam intellegeremus patrem nisi adiungeret et diceret: Verbum quod locutus sum, ipsum iudicabit illum in novissima die. Quid igitur iam nec filius iudicabit quia dixit: Ego non iudicabo illum, nec pater, sed verbum quod locutus est filius? Immo audi adhuc quod sequitur: Quia ego, inquit, non ex me locutus sum, sed ille qui me misit pater, ille mandatum mihi dedit quid dicam et quid loquar; et scio quia mandatum eius vita aeterna est. Quae ego loquor, ita ut dixit mihi pater, sic loquor. Si ergo non iudicat filius sed verbum quod locutus est filius, ideo autem iudicat verbum quod locutus est filius quia non ex se locutus est filius, sed qui misit eum pater mandatum ei dedit quid dicat et quod loquatur. Pater utique iudicat cuius verbum est quod locutus est filius, atque ipsum verbum patris idem ipse est filius. Non enim aliud est mandatum patris, aliud verbum patris; nam et verbum hoc appellavit et mandatum.
Videamus ergo ne forte quod ait, Ego non ex me locutus sum, hoc intellegi voluerit, ‚Ego non ex me natus sum.‘ Si enim verbum patris loquitur, se ipsum loquitur quia ipse est verbum patris. Plerumque enim dicit: Dedit mihi pater, in quo vult intellegi quod eum genuerit pater, ut non tamquam iam exsistenti et non habenti dederit aliquid, sed ipsum dedisse ut haberet, genuisse est ut esset. Non enim sicut creatura ita dei filius ante incarnationem et ante assumptam creaturam, unigenitus per quem facta sunt omnia, aliud est et aliud habet, sed hoc ipsum est quod est id quod habet. Quod illo loco manifestius dicitur si quis ad capiendum sit idoneus ubi ait: Sicut habet pater vitam in semet ipso, ita dedit filio habere vitam in semet ipso. Neque enim iam exsistenti et vitam non habenti dedit ut haberet vitam in semet ipso, cum eo ipso quod est vita sit. Hoc est ergo, dedit filio habere vitam in semet ipso, genuit filium esse incommutabilem vitam, quod est vita aeterna. Cum ergo verbum dei sit filius dei, et filius dei sit verus deus et vita aeterna sicut in epistula sua dicit Iohannes, etiam hic quid aliud agnoscimus cum dicit dominus: Verbum quod locutus sum, ipsum iudicabit eum in novissima die? Et ipsum verbum patris verbum esse dicit et mandatum patris ipsumque mandatum vitam aeternam. Et scio, inquit, quia mandatum eius vita aeterna est.
[27] Quaero itaque quomodo intellegamus: Ego non iudicabo, sed verbum quod locutus sum iudicabit, quod ex consequentibus apparet ita dictum ac si diceret: ‚Ego non iudicabo, sed verbum patris iudicabit.‘ Verbum autem patris est ipse filius dei. Siccine intellegendum est: ‚Ego non iudicabo, sed ego iudicabo‘? Quomodo istud potest esse verum nisi ita: ‚Ego‘ scilicet ‚non iudicabo ex potestate humana, quia filius hominis sum, sed ego iudicabo ex potestate verbi quoniam filius dei sum.‘ Aut si contraria et repugnantia videtur ‚Ego non iudicabo, sed ego iudicabo,‘ quid illic dicemus ubi ait: Mea doctrina non est mea? Quomodo mea, quomodo non mea? Non enim dixit: ‚Ista doctrina non est mea,‘ sed: Mea doctrina non est mea; quam dixit suam, eandem dixit non suam. Quomodo istud verum est nisi secundum aliud suam dixerit, secundum aliud non suam; secundum formam dei, suam; secundum fomam servi, non suam? Cum enim dicit: Non est mea sed eius qui me misit, ad ipsum verbum nos facit recurrere. Doctrina enim patris est verbum patris, qui est unicus filius.
Quid sibi et illud vult: Qui in me credit, non in me credit? Quomodo in ipsum, quomodo non in ipsum? Quomodo tam contrarium sibique adversum potest intellegi - Qui in me credit, inquit, non in me credit sed in eum qui me misit - nisi ita intellegas: ‚Qui in me credit, non in hoc quod videt credit,‘ ne sit spes nostra in creatura, sed in illo qui suscepit creaturam in qua humanis oculis appareret ac sic ad se aequalem patri contemplandum per fidem corda mundaret? Ideoque ad patrem referens intentionem credentium et dicens: Non in me credit sed in eum qui me misit, non utique se a patre, id est ab illo qui eum misit, voluit separari, sed ut sic in eum crederetur quomodo in patrem cui aequalis est. Quod aperte alio loco dicit: Credite in deum et in me credite; id est sicut creditis in deum, sic et in me quia ego et pater unus deus. Sicuti ergo hic tamquam abstulit a se fidem hominum et in patrem transtulit dicendo: Non in me credit sed in eum qui me misit, a quo tamen se non utique separavit; sic etiam quod ait: Non est meum dare, sed quibus paratum est a patre meo, puto clarere secundum quid utrumque accipiendum sit. Tale est enim et illud: Ego non iudicabo, cum ipse iudicaturus sit vivos et mortuos; sed quia non ex potestate humana, propterea recurrens ad deitatem sursum erigit corda hominum propter quae sublevanda descendit.