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De la trinité
CHAPITRE XII.
AUTRES PASSAGES RELATIFS AUX DEUX NATURES.
Quant au jour et à l’heure du jugement dernier dont Jésus-Christ a dit que « nul ne les sait, non pas même les anges des cieux, ni le Fils, mais seulement le Père ( Marc, 16, 32 )», il faut observer qu’il ne les savait pas, par rapport à ses disciples, puisqu’il ne devait point les leur faire connaître. C’est ainsi que l’Ange dit à Abraham: « Je sais maintenant que tu crains Dieu », c’est-à-dire que cette épreuve m’a prouvé que tu craignais Dieu ( Gen., XXII, 12 ).Au reste, Jésus-Christ se proposait de révéler en temps opportun ce secret à ses apôtres, ainsi qu’il le leur insinue par ces paroles, où le passé est mis pour le futur : « Je ne vous appellerai plus serviteurs, mais je vous donnerai le nom d’amis. Car le serviteur ne sait pas ce que veut faire son maître. Or je vous ai appelés mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ( Jean, XV, 15 ) ». Il ne l’avait pas encore fait, mais parce qu’il devait certainement le faire, il en parle comme d’une chose accomplie : « J’ai encore, avait-il ajouté, beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter à présent ( Id., XVI, 12 ) » Parmi ces choses étaient sans doute compris le jour et l’heure du jugement.
L’Apôtre écrit également aux Corinthiens: « Je n’ai pas prétendu parmi vous savoir autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié n. C’est qu’en effet il écrivait à des fidèles qui étaient incapables de s’élever jusqu’aux sublimes mystères de la divinité du Christ. Aussi leur dit-il peu après : « Je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des personnes encore charnelles ( I Cor., II, 2, III, 1 ) ». Il ne savait donc point pour les Corinthiens ce qu’il ne pouvait leur apprendre, et il témoignait ne savoir que ce qu’il était nécessaire qu’ils apprissent. Au reste il savait bien pour les parfaits ce qu’il ne savait pas pour les enfants, car il dit lui-même: « Nous prêchons la sagesse aux parfaits ( I Cor., II, 6 )». Ainsi on dit qu’un homme ne sait pas une chose, quand il doit la tenir cachée; tout comme l’on affirme ne pas connaître le piége que l’on ne doit pas découvrir. Et en effet, l’Ecriture s’accommode à notre langage ordinaire, parce qu’elle s’adresse à des hommes.
- C’est comme Dieu que Jésus-Christ a dit: « Le Seigneur m’a engendré avant les collines», c’est-à-dire avant toutes les créatures, même les plus excellentes; « et il m’a enfanté avant l’aurore », c’est-à-dire avant tous les temps et tous les siècles ( Prov., VIII, 25 ). Mais c’est comme homme qu’il a dit: « Le Seigneur m’a créé au commencement de ses voies ( Prov., VIII, 22 ). En tant que Dieu, Jésus-Christ a dit : « Je suis la vérité », (360) et en tant qu’homme, il a ajouté : « Je suis la voie ( Jean, XIV, 6 ) ». Et en effet parce qu’il est « le premier-né d’entre les morts ( Apoc., I, 5) », il a tracé à son Eglise la route qui conduit au royaume de Dieu et à la vie éternelle. Ainsi on dit avec raison que le Christ qui est le Chef du corps des élus et qui les introduit en la bienheureuse immortalité, a été créé au commencement des voies et des oeuvres du Seigneur. Comme Dieu, Jésus-Christ « est le commencement, lui qui nous parle, et en qui au commencement Dieu a fait le ciel et la
terre ( Jean, VIII, 25 ; Gen., I, 1 ) », Mais comme homme, « il est l’époux qui s’élance de sa couche ( Ps., XVIII, 6 ) ». Comme Dieu, « il est né avant toutes les créatures; il est avant tout, et toutes choses subsistent par lui »; et comme homme, « il est le Chef du corps de l’Eglise ( Coloss., I, 15, 17, 18 ) ». Comme Dieu, « il est le Seigneur de la gloire », et nous ne pouvons
douter qu’il ne glorifie ses élus ( I Cor., II, 8 ), selon cette parole de l’Apôtre: « Ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés; ceux qu’il a appelés, il les a justifiés; ceux qu’il a justifiés, il les a glorifiés ( Rom., VIII, 30 ) ». C’est encore de lui, comme Dieu, que le même Apôtre dit « qu’il justifie l’impie, qu’il est le juste par excellence, et qu’il justifie le pécheur ( Rom., IV, 5, III, 26 ).» Et en effet celui qui glorifie ceux qu’il a justifiés, et qui les justifie et les glorifie par lui-même., n’est-il pas réellement, ainsi que je l’ai affirmé, le Seigneur de la gloire ?Et cependant, comme homme, il répondit à ses disciples qui l’interrogeaient sur la récompense qu’il leur réservait : « Il n’est pas en mon pouvoir de vous donner une place à ma droite ou à ma gauche, elle appartient à ceux à qui mon Père l’a préparée ( Matt., XX, 23 ) ».
- Mais parce que le Père et le Fils ne sont qu’un, ils concourent également à préparer la même place. Et en effet j’ai déjà prouvé que par rapport à la Trinité ce que l’Ecriture énonce d’une seule personne doit être entendu de toutes trois en raison de l’unité de nature qui leur rend communes les oeuvres extérieures. C’est ainsi qu’en parlant de l’Esprit-Saint, Jésus-Christ dit : « Si je m’en vais, je vous l’enverrai (Jean, XVI, 7 ) ». II ne dit pas: Nous enverrons, mais j’enverrai, comme si cet Esprit divin ne devait recevoir sa mission que du Fils, à l’exclusion du Père. Mais dans un autre endroit, il dit : « Je vous ai dit ces choses lorsque j’étais encore avec vous. Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses ( Jean, XIV, 25, 26) ». Ne semble-t-il pas ici que le Père seul doit envoyer l’Esprit-Saint, et que le Fils n’y aura aucune part? Et de même, au sujet
de la place qui est réservée dans le ciel à ceux à qui le Père l’a préparée, Jésus-Christ veut
faire entendre que conjointement avec le Père il a préparé et réservé cette place.
- Mais peut-être m’objectera-t-on qu’en parlant de l’Esprit-Saint, il a bien dit qu’il l’enverrait, mais n’a pas nié que le Père ne puisse aussi l’envoyer, et qu’en affirmant ensuite la même chose du Père, il ne l’a pas niée de lui-même, tandis qu’ici il reconnaît qu’il ne lui appartient pas de donner cette place. C’est pourquoi il dit avec raison qu’elle est réservée à ceux à qui le Père l’a préparée. Je réponds, comme je l’ai déjà fait ailleurs, que dans cette circonstance Jésus-Christ s’exprime en tant qu’homme. « Il ne m’appartient pas, dit-il, de donner cette place », c’est-à-dire que cela surpasse en moi la puissance de l’homme. Mais c’est une raison pour que nous comprenions qu’étant comme Dieu égal à son Père, il la donne conjointement avec lui. Le sens de ces paroles est donc celui-ci : Je ne puis comme homme donner cette place, et elle est réservée à ceux à qui le Père l’a préparée : toutefois, parce que « tout ce qui est au Père est à moi», vous devez comprendre que conjointement avec le Père j’ai préparé et réservé cette place ( Id., XVI, 15 ).
Et maintenant je demande à montrer comment Jésus-Christ a pu dire : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, je ne le juge pas ». Est-ce comme homme qu’il parle ici, et de la même manière qu’il avait dit précédemment : il ne m’appartient pas de donner cette place ? Non, sans doute, car il poursuit en ces termes « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde» ; et encore: « Celui qui me méprise et qui ne reçoit pas ma parole, a un juge qui doit le juger». Peut-être comprendrions-nous qu’il veut parler de son Père, s’il n’ajoutait: « La parole que j’ai annoncée, le jugera au dernier jour ». Eh bien! le Fils
ne jugera donc point, puisqu’il a déclaré qu’il ne jugerait pas ; et le Père ne jugera point, ( 361) puisque ce sera la parole que le Fils aura annoncée. Mais écoutez la suite de ce passage : « Je n’ai point parlé de moi-même: mais mon Père qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire, et comment je dois parler. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Or ce que je dis, je le dis selon que mon Père m’a ordonné ( Jean, XII, 47, 50 ) ». Ainsi ce n’est pas le Fils qui juge, mais c’est la parole que le Fils a prononcée ; et cette parole n’est elle-même investie de ce pouvoir que parce que le Fils n’a point parlé de lui-même, -mais selon l’ordre et le commandement de Celui qui l’a envoyé. Le jugement est donc réservé au Père dont le Fils nous a transmis la parole. Or ce Verbe, ou cette parole du Père, n’est autre que le propre Fils de Dieu. Car il ne faut point ici distinguer deux commandements, l’un du Père, et l’autre du Fils, et c’est uniquement le Fils qui est désigné par le terme de commandement ou de parole.
Mais examinons si par ces mots : « Je n’ai point parlé de moi-même », J.-C. ne voudrait pas dire : je ne me suis pas donné l’être à moi-même. Et en effet quand le Verbe de Dieu s’énonce au dehors, il ne peut que s’énoncer lui-même, puisqu’il est le Verbe de Dieu. Aussi dit-il souvent que « son Père lui a donné », pour nous faire entendre qu’il tire de lui sa génération éternelle. Car le Fils n’existait point avant que le Père lui donnât, et le Père ne lui a pas donné parce qu’il manquait de quelque chose, mais il lui a adonné d’être, et en l’engendrant il lui a donné d’avoir toutes choses. Il ne faut pas en effet raisonner ici du Fils de Dieu, comme nous le faisons des créatures. Avant le mystère de l’Incarnation, et avant qu’il eût pris la nature humaine, le Fils unique de Dieu, par qui tout a été fait, réunissait en lui l’être divin et la plénitude divine, Il était, et parce qu’il était, il avait. C’est ce qu’exprime clairement ce passage de saint Jean, si nous savons le comprendre: « Comme le Père, dit Jésus-Christ, a la vie en soi, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir en soi la vie (Id., V, 26 ) ». Mais le Fils n’existait point avant qu’il eût reçu du Père d’avoir la vie en soi, puisque par cela seul qu’il est, il est la vie. Ainsi cette parole «Le Père adonné au Fils d’avoir la vie en soi», signifie que le Père a engendré un Fils qui est la vie immuable et éternelle. Et en effet le Verbe de Dieu n’est pas autre que le Fils de Dieu, et le Fils de Dieu est lui-même « le Dieu véritable et la vie éternelle », ainsi que nous le dit saint Jean dans sa première épître ( Jean, V, 20 ). Pourquoi donc ne pas reconnaître ici ce même Verbe, dans « cette parole que Jésus-Christ a «annoncée, et qui jugera le pécheur au dernier «jour?» Au reste tantôt il se nomme lui-même la parole du Père, et tantôt le commandement du Père, en ayant soin de nous avertir que ce commandement est la vie éternelle. « Et je sais, dit-il, que son commandement est la vie éternelle ( Jean, XII, 50 ) ».
- Il nous faut maintenant chercher en quel sens Jésus-Christ a dit : « Je ne le jugerai point, mais la parole que j’ai annoncée « le jugera». D’après le contexte de ce passage, c’est comme si le Sauveur disait : je ne le jugerai point, mais ce sera le Verbe du Père qui le jugera. Or le Verbe du Père n’est autre que le Fils de Dieu, et par conséquent nous devons comprendre que Jésus-Christ dit en même temps : je ne jugerai point et je jugerai. Mais comment cela peut-il être vrai, si ce n’est dans ce sens : je ne jugerai point parla puissance de l’homme, et en tant que je suis Fils de l’homme, mais je jugerai par la puissance du Verbe, et en tant que je suis Fils de Dieu? Si au contraire vous ne voyez que répugnance et contradiction dans ces paroles : je jugerai, et je ne jugerai pas ; je vous demanderai de m’expliquer celles-ci: « Ma doctrine n’est pas ma doctrine ( Id., 16 ). Comment Jésus-Christ peut-il dire que sa doctrine n’est pas sa doctrine? car observez qu’il ne dit point : cette doctrine n’est pas une doctrine, mais : « Ma doctrine n’est pas ma doctrine ». Il affirme donc tout ensemble que sa doctrine est sienne, et qu’elle n’est pas sienne. Or, cette proposition ne peut être vraie que si on en prend le premier membre dans un sens, et le second dans un autre sens. Comme Dieu la doctrine de Jésus-Christ est sienne, et comme homme elle n’est pas sienne ; et c’est ainsi qu’en disant : « Ma doctrine n’est pas ma doctrine, mais elle est la doctrine de Celui qui m’a envoyé », il fait remonter nos pensées jusqu’au Verbe lui. même.
Je cite encore un autre passage qui tout d’abord ne paraît pas moins difficile. « Celui, dit Jésus-Christ, qui croit en moi, ne croit pas en moi ( Id., XII, 44 ) » . Comment croire en lui est-il ne pas (362) croire en lui ? Et comment comprendre cette proposition en apparence si contradictoire : « Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en Celui qui m’a envoyé? » En voici le sens: Celui qui croit en moi, ne croit point en ce qu’il voit, autrement son espérance s’appuierait sur la créature; mais il croit en Celui qui a pris la formé humaine afin de se rendre sensible aux yeux de l’homme. Et en effet le Fils de Dieu ne s’est fait homme que pour purifier le coeur de l’homme, et l’amener par la foi à le considérer comme égal à son Père. C’est pourquoi il élève jusqu’à son Père la pensée de ceux qui croient en lui, et en disant qu’ «on ne croit pas en lui, mais en Celui qui l’a envoyé», il prouve qu’il ne se sépare point du Père qui l’a envoyé, et il nous avertit de croire en lui, comme nous croyons au Père auquel il est égal. C’est ce qu’il dit ouvertement dans cet autre passage : « Croyez en Dieu, et croyez aussi en moi ( Jean, XIV, 1 ) » ; c’est-à-dire, croyez en moi de la même manière que vous croyez en Dieu, parce que le Père et moi ne sommes qu’un seul et même Dieu. Ainsi lorsque Jésus-Christ dit que « celui qui croit en lui, ne croit pas en lui, mais en Celui qui l’a envoyé », et dont il ne se sépare point, il transporte notre foi de sa personne à celle de son Père. Et de même quand il dit: « Il n’est pas en mon pouvoir de vous donner cette place et elle est réservée à ceux à qui mon Père l’a préparée », il s’exprime clairement selon le double sens que l’on attache à ses paroles. Cette observation s’applique également à cette autre parole:
« Je ne jugerai point ». Et en effet comment serait-elle vraie , puisque, selon l’Apôtre Jésus-Christ doit juger les vivants et les morts ( II Tim., IV, 1)? Mais parce qu’il n’exercera point ce jugement comme homme, il en rapporte l’honneur et le pouvoir à la divinité, et il élève ainsi nos pensées jusqu’à ces mystères sublimes qui sont le but de son incarnation.
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The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity
Chapter 12.--In What Manner the Son is Said Not to Know the Day and the Hour Which the Father Knows. Some Things Said of Christ According to the Form of God, Other Things According to the Form of a Servant. In What Way It is of Christ to Give the Kingdom, in What Not of Christ. Christ Will Both Judge and Not Judge.
Again, "Of that day and that hour knoweth no man, no, not the angels which are in heaven; neither the Son, but the Father." 1 For He is ignorant of this, as making others ignorant; that is, in that He did not so know as at that time to show His disciples: 2 as it was said to Abraham, "Now I know that thou fearest God," 3 that is, now I have caused thee to know it; because he himself, being tried in that temptation, became known to himself. For He was certainly going to tell this same thing to His disciples at the fitting time; speaking of which yet future as if past, He says, "Henceforth I call you not servants, but friends; for the servant knoweth not what his Lord doeth: but I have called you friends; for all things that I have heard of my Father I have made known unto you;" 4 which He had not yet done, but spoke as though He had already done it, because He certainly would do it. For He says to the disciples themselves, "I have yet many things to say unto you; but ye cannot bear them now." 5 Among which is to be understood also, "Of the day and hour." For the apostle also says, "I determined not to know anything among you, save Jesus Christ, and Him crucified;" 6 because he was speaking to those who were not able to receive higher things concerning the Godhead of Christ. To whom also a little while after he says, "I could not speak unto you as unto spiritual, but as unto carnal." 7 He was "ignorant," therefore, among them of that which they were not able to know from him. And that only he said that he knew, which it was fitting that they should know from him. In short, he knew among the perfect what he knew not among babes; for he there says: "We speak wisdom among them that are perfect." 8 For a man is said not to know what he hides, after that kind of speech, after which a ditch is called blind which is hidden. For the Scriptures do not use any other kind of speech than may be found in use among men, because they speak to men.
24. According to the form of God, it is said "Before all the hills He begat me," 9 that is, before all the loftinesses of things created and, "Before the dawn I begat Thee," 10 that is, before all times and temporal things: but according to the form of a servant, it is said, "The Lord created me in the beginning of His ways." 11 Because, according to the form of God, He said, "I am the truth;" and according to the form of a servant, "I am the way." 12 For, because He Himself, being the first-begotten of the dead, 13 made a passage to the kingdom of God to life eternal for His Church, to which He is so the Head as to make the body also immortal, therefore He was "created in the beginning of the ways" of God in His work. For, according to the form of God, He is the beginning, 14 that also speaketh unto us, in which "beginning" God created the heaven and the earth; 15 but according to the form of a servant, "He is a bridegroom coming out of His chamber." 16 According to the form of God, "He is the first-born of every creature, and He is before all things and by him all things consist;" according to the form of a servant, "He is the head of the body, the Church." 17 According to the form of God, "He is the Lord of glory." 18 From which it is evident that He Himself glorifies His saints: for, "Whom He did predestinate, them He also called; and whom He called, them He also justified; and whom He justified, them He also glorified." 19 Of Him accordingly it is said, that He justifieth the ungodly; 20 of Him it is said, that He is just and a justifier. 21 If, therefore, He has also glorified those whom He has justified, He who justifies, Himself also glorifies; who is, as I have said, the Lord of glory. Yet, according to the form of a servant, He replied to His disciples, when inquiring about their own glorification: "To sit on my right hand and on my left is not mine to give, but [it shall be given to them] for whom it is prepared by my Father." 22
25. But that which is prepared by His Father is prepared also by the Son Himself, because He and the Father are one. 23 For we have already shown, by many modes of speech in the divine Scriptures, that, in this Trinity, what is said of each is also said of all, on account of the indivisible working of the one and same substance. As He also says of the Holy Spirit, "If I depart, I will send Him unto you." 24 He did not say, We will send; but in such way as if the Son only should send Him, and not the Father; while yet He says in another place, "These things have I spoken unto you, being yet present with you; but the Comforter, which is the Holy Ghost, whom the Father will send in my name, He shall teach you all things." 25 Here again it is so said as if the Son also would not send Him, but the Father only. As therefore in these texts, so also where He says, "But for them for whom it is prepared by my Father," He meant it to be understood that He Himself, with the Father, prepares seats of glory for those for whom He will. But some one may say: There, when He spoke of the Holy Spirit, He so says that He Himself will send Him, as not to deny that the Father will send Him; and in the other place, He so says that the Father will send Him, as not to deny that He will do so Himself; but here He expressly says, "It is not mine to give," and so goes on to say that these things are prepared by the Father. But this is the very thing which we have already laid down to be said according to the form of a servant: viz., that we are so to understand "It is not mine to give," as if it were said, This is not in the power of man to give; that so He may be understood to give it through that wherein He is God equal to the Father. "It is not mine," He says, "to give;" that is, I do not give these things by human power, but "to those for whom it is prepared by my Father;" but then take care you understand also, that if "all things which the Father hath are mine," 26 then this certainly is mine also, and I with the Father have prepared these things.
26. For I ask again, in what manner this is said, "If any man hear not my words, I will not judge him?" 27 For perhaps He has said here, "I will not judge him," in the same sense as there, "It is not mine to give." But what follows here? "I came not," He says, "to judge the world, but to save the world;" and then He adds, "He that rejecteth me, and receiveth not my words, hath one that judgeth him." Now here we should understand the Father, unless He had added, "The word that I have spoken, the same shall judge him in the last day." Well, then, will neither the Son judge, because He says, "I will not judge him," nor the Father, but the word which the Son hath spoken? Nay, but hear what yet follows: "For I," He says, "have not spoken of myself; but the Father which sent me, He gave me a commandment, what I should say, and what I should speak; and I know that His commandment is life everlasting: whatsoever I speak therefore, even as the Father said unto me, so I speak." If therefore the Son judges not, but "the word which the Son hath spoken;" and the word which the Son hath spoken therefore judges, because the Son "hath not spoken of Himself, but the Father who sent Him gave Him a commandment what He should say, and what He should speak:" then the Father assuredly judges, whose word it is which the Son hath spoken; and the same Son Himself is the very Word of the Father. For the commandment of the Father is not one thing, and the word of the Father another; for He hath called it both a word and a commandment. Let us see, therefore, whether perchance, when He says, "I have not spoken of myself," He meant to be understood thus,--I am not born of myself. For if He speaks the word of the Father, then He speaks Himself, 28 because He is Himself the Word of the Father. For ordinarily He says, "The Father gave to me;" by which He means it to be understood that the Father begat Him: not that He gave anything to Him, already existing and not possessing it; but that the very meaning of, To have given that He might have, is, To have begotten that He might be. For it is not, as with the creature so with the Son of God before the incarnation and before He took upon Him our flesh, the Only-begotten by whom all things were made; that He is one thing, and has another: but He is in such way as to be what He has. And this is said more plainly, if any one is fit to receive it, in that place where He says: "For as the Father hath life in Himself, so hath He given to the Son to have life in Himself." 29 For He did not give to Him, already existing and not having life, that He should have life in Himself; inasmuch as, in that He is, He is life. Therefore "He gave to the Son to have life in Himself" means, He begat the Son to be unchangeable life, which is life eternal. Since, therefore, the Word of God is the Son of God, and the Son of God is "the true God and eternal life," 30 as John says in his Epistle; so here, what else are we to acknowledge when the Lord says, "The word which I have spoken, the same shall judge him at the last day," 31 and calls that very word the word of the Father and the commandment of the Father, and that very commandment everlasting life?" "And I know," He says, "that His commandment is life everlasting."
27. I ask, therefore, how we are to understand, "I will not judge him; but the Word which I have spoken shall judge him:" which appears from what follows to be so said, as if He would say, I will not judge; but the Word of the Father will judge. But the Word of the Father is the Son of God Himself. Is it to be so understood: I will not judge, but I will judge? How can this be true, unless in this way: viz., I will not judge by human power, because I am the Son of man; but I will judge by the power of the Word, because I am the Son of God? Or if it still seems contradictory and inconsistent to say, I will not judge, but I will judge; what shall we say of that place where He says, "My doctrine is not mine?" How "mine," when "not mine?" For He did not say, This doctrine is not mine, but "My doctrine is not mine:" that which He called His own, the same He called not His own. How can this be true, unless He has called it His own in one relation; not His own, in another? According to the form of God, His own; according to the form of a servant, not His own. For when He says, "It is not mine, but His that sent me," 32 He makes us recur to the Word itself. For the doctrine of the Father is the Word of the Father, which is the Only Son. And what, too, does that mean, "He that believeth on me, believeth not on me?" 33 How believe on Him, yet not believe on Him? How can so opposite and inconsistent a thing be understood--"Whoso believeth on me," He says, "believeth not on me, but on Him that sent me;"--unless you so understand it, Whoso believeth on me believeth not on that which he sees, lest our hope should be in the creature; but on Him who took the creature, whereby He might appear to human eyes, and so might cleanse our hearts by faith, to contemplate Himself as equal to the Father? So that in turning the attention of believers to the Father, and saying, "Believeth not on me, but on Him that sent me," He certainly did not mean Himself to be separated from the Father, that is, from Him that sent Him; but that men might so believe on Himself, as they believe on the Father, to whom He is equal. And this He says in express terms in another place, "Ye believe in God, believe also in me:" 34 that is, in the same way as you believe in God, so also believe in me; because I and the Father are One God. As therefore, here, He has as it were withdrawn the faith of men from Himself, and transferred it to the Father, by saying, "Believeth not on me, but on Him that sent me," from whom nevertheless He certainly did not separate Himself; so also, when He says, "It is not mine to give, but [it shall be given to them] for whom it is prepared by my Father," it is I think plain in what relation both are to be taken. For that other also is of the same kind, "I will not judge;" whereas He Himself shall judge the quick and dead. 35 But because He will not do so by human power, therefore, reverting to the Godhead, He raises the hearts of men upwards; which to lift up, He Himself came down.
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Mark xiii. 32 ↩
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[The more common explanation of this text in modern exegesis makes the ignorance to be literal, and referable solely to the human nature of our Lord, not to his person as a whole. Augustin's explanation, which Bengel, on Mark xiii. 32, is inclined to favor, escapes the difficulty that arises from a seeming division of the one theanthopic person into two portions, one of which knows, and the other does not. Yet this same difficulty besets the fact of a growth in knowledge, which is plainly taught in Luke i. 80. In this case, the increase in wisdom must relate to the humanity alone.--W.G.T.S.] ↩
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Gen. xxii. 12 ↩
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John xv. 15 ↩
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John xvi. 12 ↩
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1 Cor. ii. 2 ↩
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1 Cor. iii. 1 ↩
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1 Cor. ii. 6 ↩
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Prov. viii. 25 ↩
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Ps. cx. 3. Vulgate. ↩
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Prov. viii. 22 ↩
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John xiv. 6 ↩
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Apoc. i. 5 ↩
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John viii. 25 ↩
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Gen. i. 1 ↩
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Ps. xix. 5 ↩
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Col. i. 15, 17, 18 ↩
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1 Cor. ii. 8 ↩
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Rom. viii. 30 ↩
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Rom. iv. 5 ↩
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Rom. iii. 26 ↩
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Matt. xx. 23 ↩
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John x. 30 ↩
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John xvi. 7 ↩
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John xiv. 25, 26 ↩
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John xvi. 15 ↩
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John xii. 47-50 ↩
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Seipsum loquitur ↩
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John v. 26 ↩
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1 John v. 20 ↩
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John xii. 48 ↩
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John vii. 16 ↩
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John xii. 44 ↩
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John xiv. 1 ↩
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2 Tim. iv. 1 ↩