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De la trinité
CHAPITRE VI.
COMMENT IL FAUT ENTENDRE LE REPOS ET LE TERME DE LA VOLONTÉ DANS LA VISION.
- Nous pouvons peut-être appeler la vision terme et repos de la volonté, mais à ce point de vue seulement. Car, parce que la volonté voit quelque chose qu’elle voulait voir, il ne s’ensuit pas qu’elle ne voudra plus autre chose. Ce n’est donc pas la volonté entière de l’homme, dont le bonheur est la fin, mais un acte accidentel de la volonté voulant voir, qui a son terme dans cette vision, soit qu’elle la rapporte à autre chose, soit qu’elle (489) ne l’y rapporte pas. En effet, si elle ne rapporte pas la vision à autre chose, mais qu’elle ait simplement voulu voir, il n’est pas nécessaire de démontrer que la vision est la fin de la volonté : car la chose parle d’elle-même. Si, au contraire, elle la rapporte à autre chose, elle veut évidemment cette autre chose, et alors ce n’est plus la volonté de voir, ou tout au moins de voir ceci. C’est ainsi que quelqu’un voudra voir une cicatrice, pour prouver qu’il y a eu blessure; on veut aussi voir une fenêtre pour examiner par là les passants. Toutes ces volontés et autres de ce genre ont leurs fins propres qui se rapportent au but de cette volonté supérieure, en vertu de laquelle nous voulons vivre heureux, et parvenir à la vie qui ne se rapporte plus à autre chose, mais suffit par elle-même à l’amour.
La volonté de voir a donc la vision pour fin, et la volonté devoir telle chose a la vision de cette chose pour terme. Ainsi la volonté de voir une cicatrice atteint sa fin, c’est-à-dire la vision de la cicatrice, et ne va pas au delà; car la volonté de prouver qu’il y a eu blessure, est une autre volonté, bien qu’elle se rattache à celle-là, et ait aussi pour fin la preuve de la blessure. De même la volonté de voir une fenêtre a pour fin la vision de la fenêtre; mais il y a une autre volonté qui se rattache à elle, celle de voir les passants, et qui a pour fin la vision des passants. Or, leurs volontés sont droites et toutes se relient ensemble, si celle à laquelle elles se rapportent toutes est bonne; mais si elle est mauvaise, toutes sont mauvaises. Voilà pourquoi l’entraînement des volontés droites est comme le chemin par où l’on monte d’un pas ferme; tandis que la série des mauvaises volontés est comme le lien avec lequel le coupable sera jeté dans les ténèbres extérieures (Matt., XXII, 13 ). Heureux donc ceux qui chantent par leurs actions et leur conduite le cantique des degrés; et malheur à ceux qui traînent leurs péchés, comme une longue chaîne (Is., V, 18 )! Or, le repos de la volonté que nous appelons sa fin, peut, s’il se rapporte à autre chose, être Comparé au repos du pied dans la marche, quand on le pose à terre afin de donner à l’autre le point d’appui nécessaire pour continuer le chemin. Que si un objet plaît assez pour que la volonté s’y repose avec quelque satisfaction, ce n’est cependant pas encore là le but où l’on tend, car on le rapporte à autre chose; ce n’est pas encore la patrie du citoyen, mais le repos ou le séjour du voyageur à l’hôtellerie.
Edition
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De Trinitate
VI.
[VI] Non itaque omnino ipsa voluntas hominis cuius finis non est nisi beatitudo, sed ad hoc unum interim voluntas videndi finem non habet nisi visionem sive id referat ad aliud sive non referat. Si enim non referat ad aliud visionem sed tantum voluit ut videret, non est disputandum quomodo ostendatur finem voluntatis esse visionem; manifestum est enim. Si autem referat ad aliud, vult utique aliud nec iam videndi voluntas erit, aut si videndi, non hoc videndi. Tamquam si velit quisque videre cicatricem ut inde doceat vulnus fuisse, aut si velit videre fenestram ut per fenestram videat transeuntes; omnes istae atque aliae tales voluntates suos proprios fines habent qui referuntur ad finem illius voluntatis qua volumus beate vivere et ad eam pervenire vitam quae non referatur ad aliud sed amanti per se ipsa sufficiat. Voluntas ergo videndi finem habet visionem, et voluntas hanc rem videndi finem habet huius rei visionem. Voluntas itaque videndi cicatricem finem suum expetit, hoc est visionem cicatricis, et ad eam ultra non pertinet; voluntas enim probandi vulnus fuisse alia voluntas est, quamvis ex illa religetur, cuius item finis est probatio vulneris. Et voluntas videndi fenestram finem habet fenestrae visionem; altera est enim quae ex ista nectitur voluntas per fenestram videndi transeuntes, cuius item finis est visio transeuntium. Rectae autem sunt voluntates et omnes sibimet religatae si bona est illa quo cunctae referuntur; si autem prava est, pravae sunt omnes. Et ideo rectarum voluntatum conexio iter est quoddam ascendentium ad beatitudinem quod certis velut passibus agitur; pravarum autem atque distortarum voluntatum implicatio vinculum est quo alligabitur qui hoc agit ut proiciatur in tenebras exteriores. Beati ergo qui factis et moribus cantant canticum graduum, et vae his qui trahunt peccata sicut restem longam. Sic est autem requies voluntatis quem dicimus finem si adhuc refertur ad aliud quemadmodum possumus dicere requiem pedis esse in ambulando cum ponitur unde alius innitatur cum passibus pergitur. Si autem aliquid ita placet ut in eo cum aliqua delectatione voluntas adquiescat, nondum est tamen illud quo tenditur, sed et hoc refertur ad aliud; deputetur non tamquam patria civis sed tamquam refectio vel etiam mansio viatoris.