Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE XI.
NOMBRE, POIDS ET MESURE.
- Mais comme on peut multiplier les objets qui se sont gravés individuellement dans la mémoire , la mesure pourrait appartenir à la mémoire et le nombre à la vision; parce que, bien que les visions de ce genre puissent se multiplier en quantité innombrable, chacune d’elles a cependant dans la mémoire des limites qu’elle ne saurait dépasser. La mesure appartient donc à la mémoire et le nombre à la vision. C’est ainsi que, dans les corps visibles, il existe une mesure déterminée, à laquelle le sens des spectateurs s’applique en très-grand nombre, en sorte que, d’un seul corps visible, beaucoup de personnes informent leur vue, et que même un seul homme, parce qu’il a deux yeux, voit souvent le même objet en double, comme nous l’avons dit plus haut. Donc dans tous les objets qui forment la vision, il y a une mesure déterminée; et c’est dans les visions mêmes qu’est le nombre. Or, la volonté qui assemble et ordonne ces deux choses, qui les joint par une certaine unité, et ne place librement le désir de sentir ou de penser que dans les objets d’où les visions se forment, la volonté, dis-je, joue ici le rôle de poids. Voilà comment, pour le dire d’avance, la mesure, le nombre, le poids doivent se retrouver partout ailleurs. Pour le moment , j’ai démontré autant que je l’ai pu et comme je l’ai pu, que la volonté qui unit l’objet visible et la vision
espèces de père et de fils — soit dans la sensation, soit dans la pensée, ne peut être appelée ni père ni fils. Mais le temps m’avertit de chercher cette même trinité dans l’homme intérieur, de laisser là l’homme animal et charnel, qu’on appelle extérieur et dont j’ai tant parlé, pour pénétrer au dedans. Là, je l’espère, nous pourrons trouver dans certaine trinité l’image de Dieu, avec l’aide de ce même Dieu qui bénira nos efforts : lui qui — la création le démontre et la sainte Ecriture l’atteste — a tout réglé avec mesure, avec nombre et avec poids (Sag., XI, 21 ).
Edition
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De Trinitate
XI.
[XI 18 ] Sed quia numerose cogitari possunt quae singillatim sunt impressa memoriae, videtur ad memoriam mensura, ad visionem vero numerus pertinere quia licet innumerabilis sit multiplicitas talium visionum, singulis tamen in memoria praescriptus est intransgressibilis modus. Mensura igitur in memoria, in visionibus numerus apparet sicut in ipsis corporibus visibilibus mensura quaedam est cui numerosissime coaptatur sensus videndi, et ex uno visibili multorum cernentium formatur aspectus ita ut etiam unus propter duorum oculorum numerum plerumque unam rem geminata specie videat sicut supra docuimus. In his ergo rebus unde visiones exprimuntur quaedam mensura est, in ipsis autem visionibus numerus. Voluntas vero quae ista coniungit et ordinat et quadam unitate copulat, nec sentiendi aut cogitandi appetitum nisi in his rebus unde visiones formantur adquiescens conlocat, ponderi similis est. Quapropter haec tria, mensuram, numerum, pondus, etiam in ceteris omnibus rebus animadvertenda praelibaverim.
Nunc interim voluntatem copulatricem rei visibilis atque visionis quasi parentis et prolis, sive in sentiendo sive in cogitando, nec parentem nec prolem dici posse quomodo valui et quibus valui demonstravi. Unde tempus admonet hanc eandem trinitatem in interiore homine requirere atque ab isto de quo tamdiu locutus sum animali atque carnali qui exterior dicitur introrsus tendere. Ubi speramus invenire nos posse secundum trinitatem imaginem dei, conatus nostros illo ipso adiuvante quem omnia sicut res ipsae indicant, ita etiam sancta scriptura in mensura et numero et pondere disposuisse testatur.