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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE X.

AUCUN MOYEN N’ÉTAIT PLUS CONVENABLE QUE L’INCARNATION DU VERBE POUR DÉLIVRER L’HOMME DES MISÈRES DE CETTE VIE MORTELLE. NOS MÉRITES SONT DES DONS DE DIEU.

  1. C’est peu de réfuter ceux qui disent: Dieu n’avait-il donc pas d’autre moyen de délivrer l’homme des misères de cette vie mortelle, que d’exiger que son Fils unique, Dieu éternel comme lui, se fît homme, en prenant une âme et un corps semblables aux nôtres, devint mortel et souffrît la mort? c’est peu, dis-je, de leur répondre en affirmant que ce moyen était bon, que Dieu, en daignant nous délivrer par Jésus-Christ homme et Médiateur entre Dieu et les hommes, a agi d’une manière conforme à sa dignité. Il faut aussi leur prouver que si Dieu, dont le domaine sur toutes choses est absolu, ne manquait pas d’autres moyens également possibles, il n’y en avait pas, et n’y en pouvait avoir de plus convenable pour guérir notre misère. Etait-il rien, en effet, de plus nécessaire, pour ranimer notre espérance, pour relever nos âmes abattues sous le fardeau de notre condition mortelle, les empêcher de désespérer de l’immortalité, que de nous faire voir combien Dieu nous estimait, et combien il nous aimait? Or, était-il possible d’en donner une preuve plus claire, plus éclatante que celle-là: le Fils de Dieu, immuablement bon, restant ce qu’il était en lui-même, prenant de nous et pour nous ce qu’il n’était pas; daignant, sans rien perdre de sa propre nature, revêtir la nôtre; portant le poids de nos péchés, sans en avoir commis aucun; et aussitôt que nous croyons à l’étendue de son amour, et que nous rentrons dans nos espérances perdues, nous versant ses dons, par pure générosité, sans que nous les ayons mérités en rien par (514) des bonnes oeuvres, après même que nous nous en sommes rendus indignes par nos fautes?

  2. Car ce que nous appelons nos mérites, ne sont pas autre chose que ses dons. En effet, pour que la foi agisse par la charité (Gal., V, 6 ), « la charité de Dieu est répandue en nos coeurs par l’Esprit- Saint qui nous a été donné (Rom., V, 5) ». Or l’Esprit nous a été donné après que Jésus a été glorifié par sa résurrection. Il avait promis de l’envoyer alors, et il l’a envoyé (Jean, XX, 22, VII, 39, XV, 26. ) ; parce que c’était alors que s’était vérifié ce qui avait été écrit et prédit de lui: « Montant au ciel, il a conduit une captivité captive : il a donné des dons aux hommes ( Eph., IV, 8 ; Ps., LXVII, 19 ) ». Ces dons, ce sont nos mérites, à l’aide desquels nous parvenons au souverain bien, l’immortelle félicité. « Dieu », dit l’Apôtre, « témoigne son amour pour nous en ce que, dans le temps où nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous. Maintenant donc, justifiés par son sang, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui de la colère ». Ceux qu’il appelait d’abord pécheurs, il les appelle ensuite ennemis de Dieu; ceux qu’il disait justifiés parle sang du Christ, il les dit ensuite réconciliés par la mort du Fils de Dieu; ceux qu’il faisait voir délivrés par lui de la colère, il les montre ensuite délivrés par sa vie. Ainsi, avant d’avoir reçu cette grâce, nous n’étions pas des pécheurs quelconques, mais pécheurs jusqu’à être ennemis de Dieu. Or, plus haut le même Apôtre nous avait appliqué, à nous pécheurs et ennemis de Dieu, deux expressions, dont l’une semble un terme radouci, mais dont l’autre est un terme effrayant, quand il disait: « En effet, le Christ, lorsque nous étions encore infirmes, est mort, au temps marqué, pour des impies (Rom., V, 6-10 ) ». Ces infirmes, il les appelle impies. Sans doute l’infirmité est peu grave par elle-même; mais elle peut aller jusqu’à s’appeler impiété. Or, s’il n’y avait pas d’infirmité, il n’y aurait pas besoin de médecin; et c’est le sens du mot hébreu « Jésus », en grec Soter en latin « Salvator ». La langue latine ne connaissait pas ce mot; elle pouvait se le donner, et elle l’a pris dès qu’elle l’a voulu. Mais ces mots de l’Apôtre: « Lorsque nous étions encore infirmes, il est mort, au temps marqué, pour « des impies », se rattachent étroitement aux deux expressions de pécheurs et d’ennemis de Dieu qui viennent ensuite, comme s’il eût voulu rapprocher l’infirmité et le péché, l’inimitié de Dieu et l’impiété.

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De Trinitate

X.

[X 13] Eos itaque qui dicunt: ‚Itane defuit deo modus alius quo liberaret homines a miseria mortalitatis huius ut unigenitum filium deum sibi coaeternum hominem fieri vellet induendo humanam animam et carnem mortalemque factum mortem perpeti?,‘ parum est sic refellere ut istum modum quo nos per mediatorem dei et hominum hominem Christum Iesum deus liberare dignatur asseramus bonum et divinae congruum dignitati; verum etiam ut ostendamus non alium modum possibilem deo defuisse cuius potestati cuncta aequaliter subiacent, sed sanandae nostrae miseriae convenientiorem modum alium non fuisse nec esse oportuisse. Quid enim tam necessarium fuit ad erigendam spem nostram mentesque mortalium condicione ipsius mortalitatis abiectas ab immortalitatis desperatione liberandas quam ut demonstraretur nobis quanti nos penderet deus quantumque diligeret? Quid vero huius rei tanto isto indicio manifestius atque praeclarius quam ut dei filius immutabiliter bonus in se manens quod erat et a nobis pro nobis accipiens quod non erat praeter suae naturae detrimentum nostrae dignatus inire consortium prius sine ullo malo suo merito mala nostra perferret, ac sic iam credentibus quantum nos diligat deus et quod desperabamus iam sperantibus dona in nos sua sine ullis bonis meritis nostris, immo praecedentibus et malis meritis nostris, indebita largitate conferret?

[14] Quia et ea quae dicuntur merita nostra dona sunt eius. Ut enim fides per dilectionem operetur, caritas dei diffusa est in cordibus nostris per spiritum sanctum qui datus est nobis. Tunc est autem datus quando est Iesus resurrectione clarificatus; tunc enim eum se missurum esse promisit et misit quia tunc sicut de illo scriptum est et ante praedictum: Ascendit in altum, captivavit captivitatem, dedit dona hominibus. Haec dona sunt merita nostra quibus ad summum bonum immortalis beatitudinis pervenimus. Commendat autem, inquit apostolus, caritatem suam deus in nobis quoniam cum adhuc peccatores essemus, Christus pro nobis mortuus est. Multo magis iustificati nunc in sanguine ipsius salvi erimus ab ira per ipsum. Adhuc addit et dicit: Si enim cum inimici essemus, reconciliati sumus deo per mortem filii eius, multo magis reconciliati salvi erimus in vita ipsius.

Quos peccatores dixit prius, hos posterius inimicos dei; et quos prius iustificatos in sanguine Iesu Christi, eos posterius reconciliatos per mortem filii dei; et quos prius salvos ab ira per ipsum, eos postea salvos in vita ipsius. Non ergo ante istam gratiam quoquo modo peccatores, sed in talibus peccatis fuimus ut inimici essemus dei. Superius autem idem apostolus nos peccatores et inimicos dei duobus identidem nominibus appellavit, uno velut mitissimo, alio plane atrocissimo dicens: Si enim Christus cum infirmi essemus adhuc iuxta tempus pro impiis mortuus est. Quos infirmos eosdem impios nuncupavit. Leve aliquid videtur infirmitas, sed aliquando talis est ut impietas nominetur. Nisi tamen infirmitas esset, medicum necessarium non haberet, qui est Hebraice Iesus, Graece σωτήρ, nostra autem locutione salvator. Quod verbum Latina lingua antea non habebat, sed habere poterat sicut potuit quando voluit. Haec autem apostoli sententia praecedens ubi ait: Adhuc cum infirmi essemus iuxta tempus pro impiis mortuus est, cohaeret his duabus sequentibus quarum in una dixit peccatores, in alia inimicos dei, tamquam illis singulis reddiderit singula, peccatores ad infirmos, inimicos dei referens ad impios.

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