Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE XVIII.
AUCUN DON DE DIEU NE L’EMPORTE SUR LA CHARITÉ.
- Ce don est le plus grand des dons de Dieu. Lui seul sépare les fils du royaume éternel des enfants de l’éternelle perdition. D’autres dons sont distribués par l’Esprit-Saint mais ils sont inutiles sans la charité. Par conséquent personne ne peut passer de gauche à droite, si l’Esprit-Saint ne lui inspire l’amour de Dieu et du prochain. Ce n’est qu’à ce point de vue de la charité que l’Esprit est proprement appelé le Don. Celui qui ne l’a pas, parlât-il les langues des hommes et des anges, est comme un airain sonnant et une cymbale retentissante; et quand il aurait le don de prophétie, qu’il connaîtrait tous les mystères et toute la science; quand il aurait toute la foi, au point de transporter les montagnes, il n’est rien, et quand il distribuerait tout son bien et qu’il livrerait son corps pour être brûlé cela ne lui servirait de rien (I Cor., XIII, 1-3 ). Qu’il est donc grand ce bien, sans lequel de si grands biens ne sauraient conduire personne à la vie éternelle!
Or, cet amour ou cette charité — deux expressions pour la même chose — même quand celui qui le possède ne parle pas les langues, n’a pas le don de prophétie, ne connaît pas tous les mystères et toute la science, ne distribue pas tout son bien aux pauvres — soit parce qu’il n’en a point à distribuer, soit parce que ses propres besoins s’y opposent — ne livre pas son corps pour être brûlé, faute d’occasion de subir ce supplice ; cet amour, dis-je, le conduit au royaume éternel, et donne à la foi même tout son prix. Car, sans la charité, la foi peut exister, mais non être utile. Ce qui fait dire à l’apôtre Paul: « Dans le Christ Jésus ni la circoncision ni l’incirconcision ne servent de rien ; mais la foi qui agit par la charité (Gal., V, 6 ) » : distinguant ainsi cette foi de celle des démons qui croient et tremblent (Jac., II, 19 ). Donc l’amour qui est de Dieu et Dieu, est proprement l’Esprit-Saint par qui est répandue en nos coeurs la charité de Dieu, en vertu de laquelle la Trinité tout entière habite en nous. Voilà pourquoi le Saint-Esprit, quoique Dieu, est à très-juste titre appelé aussi Don de Dieu. Et ce don, quel peut-il être au fond, sinon la charité qui conduit à Dieu, et sans laquelle aucun autre don de Dieu ne conduit à Dieu?
Edition
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De Trinitate
XVIII.
[XVIII 32] Nullum est isto dei dono excellentius. Solum est quod dividit inter filios regni aeterni et filios perditionis aeternae. Dantur et alia per spiritum munera, sed sine caritate nihil prosunt. Nisi ergo tantum impertiatur cuique spiritus sanctus ut eum dei et proximi faciat amatorem, a sinistra non transfertur ad dextram. Nec spiritus proprie dicitur donum nisi propter dilectionem quam qui non habuerit si linguis hominum loquatur et angelorum, sonans aeramentum est et cymbalum tinniens; et si habuerit prophetiam et scierit omnia sacramenta et omnem scientiam et habuerit omnem fidem ita ut montes transferat, nihil est; et si distribuerit omnem substantiam suam et si tradiderit corpus suum ut ardeat, nihil ei prodest. Quantum ergo bonum est sine quo ad aeternam vitam neminem bona tanta perducunt? Ipsa vero dilectio sive caritas (nam unius rei est nomen utrumque), si habeat eam qui non loquitur linguis nec habet prophetiam nec omnia scit sacramenta omnemque scientiam nec distribuit omnia sua pauperibus vel non habendo quod distribuat vel aliqua necessitate prohibitus, nec tradit corpus suum ut ardeat si talis passionis nulla temptatio est, perducit ad regnum ita ut ipsam fidem non faciat utilem nisi caritas. Sine caritate quippe fides potest quidem esse sed non et prodesse. Propter quod et apostolus Paulus: In Christo, inquit, Iesu neque circumcisio aliquid valet neque praeputium, sed fides quae per dilectionem operatur, sic eam discernens ab ea fide qua et daemones credunt et contremescunt. Dilectio igitur quae ex deo est et deus est proprie spiritus sanctus est per quem diffunditur in cordibus nostris dei caritas per quam nos tota inhabitet trinitas. Quocirca rectissime spiritus sanctus, cum sit deus, vocatur etiam donum dei. Quod donum proprie quid nisi caritas intellegenda est quae perducit ad deum et sine qua quodlibet aliud dei donum non perducit ad deum?