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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

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De la trinité

CHAPITRE XVII.

VOIR DIEU PAR DERRIÈRE.

Cette expression : « Tu me verras par derrière», peut s’entendre très-convenablement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et marquer ainsi la chair en laquelle il est né de la vierge Marie, est mort et est ressuscité. Et en effet le mystère de l’Incarnation, par lequel le Verbe s’est fait homme, ne s’est accompli que vers la fin des siècles, tandis que ce même Verbe, considéré comme la face de Dieu, existe de toute éternité, Mais en tant qu’il n’y a point en lui usurpation de se dire l’égal de Dieu le Père, jamais l’homme n’a pu le voir sans mourir. Si vous m’en demandez la raison, je vous répondrai tout d’abord qu’après cette vie où nous sommes éloignés du Seigneur, et où le corps qui se corrompt appesantit l’âme, nous le verrons « face à face », selon l’ex pression de l’Apôtre. C’est en parlant de cette vie mortelle et terrestre, que le psalmiste a dit que « tout homme vivant n’est que vanité » ; et encore, « que nul homme vivant ne se justifie « devant le Seigneur I( Ps., XXXVIII, 6, CXLII, 2 ) » Dans cette vie, dit également l’apôtre saint Jean, « ce que nous serons un jour ne paraît pas encore, mais nous savons que, quand le Christ viendra dans sa gloire, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est ( I Jean, III, 2 ) ». Or, qui ne comprend que l’Apôtre désigne ici cet état heureux où la mort et la résurrection doivent nous établir?

J’observe en outre, qu’autant ici-bas nous pénétrons en la connaissance de la sagesse divine, qui a fait toutes choses, autant nous mourons aux affections de la chair. Ainsi, de jour en jour le monde meurt à notre égard, et nous mourons au monde, en sorte que nous pouvons dire avec l’Apôtre : « Le monde est crucifié pour moi, et je suis crucifié pour le monde ( Gal., VI, 14 ) ». C’est encore de cette mort que le même Apôtre a dit: « Si vous êtes morts avec Jésus-Christ, pourquoi agissez-vous comme si vous viviez dans le monde ( Coloss., II, 20 )? » C’est aussi que nul homme ne peut voir, sans mourir, la face, c’est-à-dire la manifestation pleine et entière de la sagesse divine. Car c’est là cette vision béatifique, après laquelle soupire tout homme qui s’étudie à aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme et de tout son esprit, et qui,. aimant ses frères comme lui-même, s’efforce, autant qu’il est en lui, de les amener au même bonheur. Eh! n’est-ce pas en ce double amour de Dieu et, du prochain que sont renfermés la loi et les prophètes?

Au reste , Moïse nous en offre un bel exemple; car, tout brûlant d’amour pour le Seigneur, il dit d’abord: « Si j’ai trouvé grâce devant vous, faites que je vous voie et que je vous connaisse, afin que je trouve grâce devant vos yeux »; et puis il ajoute immédiatement, comme preuve de son amour pour ses frères : « Faites aussi que je connaisse par là que toute cette multitude est votre peuple ». Telle est cette vision béatifique qui ravit toute âme du désir de la posséder. Mais ce désir est d’autant plus ardent en nous que notre vie est plus pure; et la pureté de celle-ci s’augmente selon nos efforts pour nous élever à la spiritualité, de même que nos progrès dans cette dernière voie se mesurent sur notre mort, plus ou moins parfaite, aux affections de la chair et du sang. Nous ne saurions donc, (383) tant que « nous sommes éloignés du Seigneur, et que nous n’allons à lui que par la foi, sans le voir encore à découvert ( II Cor., V, 6,7 ) », nous ne saurions voir le Christ que par derrière, c’est-à-dire en sa chair. Et même, pour obtenir cette vision, il nous faut, à l’exemple de Moïse, demeurer. fermes sur le rocher de la foi, d’où nous la contemplerons comme d’un lieu sûr et inexpugnable , c’est-à-dire du sein de l’Eglise catholique, dont Jésus-Christ a dit « qu’il l’établirait sur la pierre ». Au reste, notre amour pour Jésus-Christ et notre désir de voir sa face sont d’autant plus grands en nous, que nous connaissons mieux combien le premier il nous a aimés en sa chair.

  1. J’ajoute que notre salut et notre justification s’opèrent par la foi en sa résurrection selon cette même chair. Car, nous dit l’Apôtre, « si vous croyez de coeur que Dieu a ressuscité Jésus-Christ après sa mort, vous serez sauvés » : et encore : « Jésus-Christ a été livré à la mort pour nos péchés, et il est ressuscité pour notre justification ( Matt., XVI, 18 ). Sa résurrection selon la chair est donc le mérite de notre foi. Et en effet, les Juifs croient bien qu’en cette chair il est mort sur la croix, mais ils rejettent le dogme de sa résurrection. Nous, au contraire, nous y adhérons fermement, parce que nous sommes établis sur la pierre ferme. C’est pourquoi « nous attendons d’une espérance certaine l’adoption des enfants de Dieu, qui sera la délivrance de nos corps ( Rom., VIII, 23) ». Car cette plénitude de perfection que la foi nous montre en Jésus-Christ, qui est le Chef des élus , doit aussi se réaliser en nous qui sommes les membres de son corps mystique. Aussi veut-il ne se montrer à nous par derrière, qu’au moment où sa gloire passera, afin que nous croyions à sa résurrection. Le mot pâque signifie en hébreu passage, et c’est à ce sens que fait allusion l’évangéliste saint Jean, lorsqu’il dit « qu’avant la fête de la pâque, Jésus-Christ sachant que l’heure était venue de passer de ce monde à son Père (Jean, XIII, 1 )».

  2. Toutefois, il est important d’observer que les hérétiques et les schismatiques qui professent ce dogme de la résurrection en dehors de l’Eglise catholique, ne voient point par derrière le Sauveur Jésus du lieu qui est près de lui. Ce n’est pas, en effet, sans une intention particulière que le Seigneur dit à Moïse : « Voici un lieu près de moi; tu te tiendras là sur ce rocher». Quel lieu terrestre est plus rapproché du Seigneur? Etre rapproché de lui, c’est le toucher spirituellement. Car, autrement, quel lieu n’est près du Seigneur, puisqu’il atteint avec force d’une extrémité à l’autre, et qu’il dispose toutes choses avec douceur? N’est-ce pas encore de lui que le Prophète a dit que « le Ciel est sa demeure, et la terre l’escabeau de ses pieds » ? Et lui-même ne nous dit-il pas: « Quel palais pouvez-vous me bâtir? et quel est le lieu de mon repos? tout ce qui existe, ma main l’a fait ( Isa., LXVI, 1,2 ) »?

Ainsi le lieu qui est tout spécialement près du Seigneur, et dans lequel nous nous tenons sur la pierre ferme, est l’Eglise catholique. C’est là que celui qui croit à la résurrection de Jésus-Christ contemple la pâque du Seigneur, c’est-à-dire son passage, et il le voit lui-même par derrière, c’est-à-dire en la réalité de son humanité. « Tu te tiendras là sur ce rocher, dit le Seigneur à Moïse, lorsque ma gloire passera ». Et en effet, quand la gloire du Seigneur Jésus passa devant nos yeux dans le mystère de la résurrection et dans celui de l’ascension, nous fûmes solidement établis sur la pierre. Pierre lui-même fût confirmé dans la foi, en sorte que, désormais, il prêcha courageusement celui qu’il avait auparavant renié par crainte et par faiblesse. Sans doute, par le fait seul de sa vocation à l’apostolat, il avait été placé dans un creux du rocher, mais le Seigneur le couvrait de sa main, et l’empêchait de voir. Certainement, il devait un jour voir le Seigneur par derrière, mais plus tard, parce que Jésus-Christ n’était pas encore passé de la mort à la vie, et qu’il n’était pas encore entré en possession de la gloire de sa résurrection.

  1. Nous trouvons aussi un sens figuratif dans les paroles suivantes du livre de l’Exode: «Je te couvrirai de ma main, dit le Seigneur à Moïse, jusqu’à ce que ma gloire soit passée. Ensuite, je retirerai ma main, et tu me verras par derrière ( Exod., XXIII, 22, 23. ) ». Nous savons, en effet, que beaucoup d’entre les Juifs, figurés alors par Moïse, crurent en Jésus-Christ après sa résurrection; et ils le virent par derrière, parce que le Seigneur avait retiré sa main de devant leurs yeux. C’est ce qu’avait annoncé le prophète Isaïe, dont l’évangéliste saint (384) Matthieu rapporte les paroles : « Le coeur de ce peuple, dit-il, s’est aveuglé; ses oreilles sont appesanties, et ses yeux sont fermés » On peut aussi, et non sans vraisemblance appliquer à ce même peuple cet autre passage des psaumes: «Votre main s’est appesantie sur moi jour et nuit ( Jean, VI ; 10 ) ». Le Jour ne signifierait-il pas ici les miracles que Jésus-Christ faisait au public, et que les Juifs ne voulurent point reconnaître? Et la nuit ne marquerait-elle point la passion du Sauveur, quand ces mêmes Juifs le crurent véritablement mort comme un simple homme? Mais, lorsqu’il fut entré en sa gloire, ils le virent par derrière. Car l’apôtre saint Pierre leur ayant annoncé qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât, ils furent touchés de repentir et de componction. Ils demandèrent donc le baptême, et en le recevant ils virent se réaliser pour eux cette parole du même psaume : « Heureux ceux auxquels leurs iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts ».

Aussi ce même peuple, qui a dit en la personne du psalmiste « Seigneur, votre main s’est appesantie sur moi jour et nuit », s’empresse-t-il, dès que le Seigneur a retiré sa main, et qu’il l’a vu par derrière, de faire entendre un cri de douleur et de repentir. Bien plus, il réclame le pardon de ses péchés au nom et par les mérites de sa foi en la résurrection de Jésus-Christ. « Je me suis tourné vers vous, dit-il, dans mon affliction, et sous la pression de l’épine. Je vous ai déclaré mon crime, et je ne vous ai point caché, mon iniquité. J’ai dit : je confesserai contre moi mes prévarications au Seigneur, et vous m’avez remis l’impiété de mon cœur ( Ps., XXXI, 4 )». Cependant nous ne devons pas nous enfoncer si profondément dans les ténèbres de la chair, que nous pensions que le même Dieu qui nous cache sa face, se laisse voir par derrière. Car nous l’avons vu de ces deux manières, lorsqu’il s’est montré à nous sous la forme d’esclave; et quant au Verbe divin qui est la sagesse de Dieu, ce serait un blasphème de dire que, comme l’homme, il se présente tantôt de face, et tantôt par derrière, ou d’affirmer qu’il change d’aspect et qu’il est soumis aux diverses influences du mouvement, du lieu et du temps.

  1. C’est pourquoi il vous est sans doute permis de dire que Notre-Seigneur Jésus-Christ se montrait dans les différents prodiges qui sont racontés au livre de l’Exode; vous pouvez même soutenir, comme tout semble l’indiquer, que le Fils de Dieu parut seul, ou-présumer que ce fut le Saint-Esprit, ainsi que je l’ai insinué; mais il serait téméraire d’en conclure que jamais Dieu le Père ne s’est montré aux patriarches sous une forme sensible et matérielle. Et en effet, dans un grand nombre d’apparitions, l’on ne saurait spécifier à laquelle des trois personnes divines, le Père, ou le Fils, ou l’Esprit-Saint, elles se rapportent. Néanmoins il existe à cet égard de telles probabilités, qu’il serait par trop téméraire d’affirmer que jamais Dieu le Père ne s’est montré aux patriarches ou aux prophètes sous une figure sensible. Cette opinion n’a été émise que par ceux qui n’ont pu comprendre, qu’on doit appliquer aux trois personnes en unité de nature ces paroles de l’Apôtre : « Au roi des siècles, au Dieu qui est l’immortel, l’invisible, l’unique, honneur et gloire ». Et encore : « Aucun homme ne l’a vu, ni ne peut le voir ( I Tim., I, 17, VI, 16 ) ». Et en effet, la foi orthodoxe entend ce passage de la substance divine, qui est souverainement une et immuable, et en laquelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu’un seul et même Dieu. C’est pourquoi lorsque le Dieu invisible et immuable de sa nature a daigné employer la créature pour apparaître sous des formes visibles et matérielles, il ne s’est point montré tel qu’il est; ces formes ont seulement révélé sa présence selon l’opportunité des choses et des circonstances.

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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit

17. Kapitel. Was unter dem Rücken Gottes zu verstehen ist.

Nicht unpassend pflegt man den Rücken symbolisch von der Person unseres Herrn Jesus Christus zu verstehen und von seinem Fleische zu erklären, in welchem er aus der Jungfrau geboren wurde, starb und von den Toten auferstand. Vielleicht wurde es Rücken (posteriora) genannt, weil die Sterblichkeit das Ende (posterioritas) ist, oder vielleicht auch deshalb, weil das Weltende schon nahe war, das heißt, weil schon die letzte Zeit S. 92 (posterius) war, als er die menschliche Natur anzunehmen sich herabließ. Sein Antlitz aber ist jene Gottesgestalt, in welcher er die Gottesgleichheit nicht für ein unrechtmäßiges Gut hielt,1 die Gottesgestalt, die niemand sehen kann und am Leben bleiben: Dies Wort bedeutet entweder, daß wir nach diesem Leben, in dem wir fern vom Herrn wandeln,2 wo der Leib, der zugrunde geht, die Seele beschwert,3 ihn von Angesicht zu Angesicht schauen, wie der Apostel sagt4 — von diesem Leben heißt es nämlich in den Psalmen: „Lauter Eitelkeit ist jeder lebende Mensch“,5 und wiederum: „Nicht ist gerechtfertigt vor dir irgendein Lebender.“6 In diesem Leben ist nach Johannes auch „noch nicht offenbar, was wir sein werden. Wir wissen aber“, sagt er, „wenn es einmal offenbar wird, werden wir ihm ähnlich sein und ihn schauen, wie er ist“.7 Das wollte er jedenfalls von dem Zustand nach diesem Leben verstanden wissen, wenn wir die Schuld des Todes bezahlt und die verheißene Auferstehung empfangen haben — oder es weist darauf hin, daß wir in diesem Leben, insoweit als wir die Weisheit Gottes, durch die alles geworden ist, geistig erfassen, den fleischlichen Begierden absterben, so daß wir die Welt als für uns tot erachten und auch wir selber für diese Welt sterben und sagen können, was der Apostel sagt: „Die Welt ist mir gekreuzigt und ich der Welt.“8 Von diesem Tode sagte er nämlich auch: „Wenn ihr mit Christus gestorben seid, was laßt ihr euch dann Satzungen vorschreiben, als lebtet ihr noch in der Welt?“9 Nicht also ohne Grund ist es, daß niemand das Antlitz, das heißt das unverhüllte Wesen der Weisheit Gottes sieht und am Leben bleibt. Denn sie ist der Glanz, nach dessen Schau jeder seufzt, welcher darnach brennt, Gott von ganzem Herzen, aus ganzer Seele und aus ganzem Geiste zu lieben. Für dieses Schauen erbaut S. 93 der, welcher seinen Nächsten liebt wie sich selbst, nach Kräften auch diesen. An diesen beiden Geboten hängt ja das ganze Gesetz und die Propheten.10 Das finden wir aber auch bei Moses angedeutet. Denn als er aus der Gottesliebe heraus, die in seiner Seele gewaltig brannte, gesagt hatte: „Wenn ich also Gnade gefunden habe vor dir, so zeige dich mir unverhüllt, damit ich daran erkenne, daß ich Gnade gefunden habe vor dir“,11 fügt er aus der Nächstenliebe heraus sofort das weitere Wort hinzu: „und daß ich sehe, daß dieses Volk wirklich dein Volk ist“.12 Das ist also der Glanz, welcher jede geistige Seele hinreißt in Sehnsucht nach ihm, um so brennender, je reiner sie ist; um so reiner aber ist sie, je mehr sie sich zum Geistigen erhebt; um so mehr aber erhebt sie sich zum Geistigen, je mehr sie dem Fleischlichen abstirbt. Solange wir aber fern vom Herrn und im Glauben wandeln, nicht im Schauen,13 müssen wir den Rücken Christi, das ist sein Fleisch, in eben dem Glauben sehen, das heißt auf dem festen Fundament des Glaubens stehend; dies bezeichnet ja das Wort Fels. Von einer so gesicherten Warte aus wollen wir auf die irdische Wirklichkeit Christi hinschauen, in der katholischen Kirche nämlich, von der das Wort gilt: „Und auf diesen Felsen will ich meine Kirche bauen.“14 Um so sicherer nämlich lieben wir das Antlitz Christi, das zu schauen wir verlangen, je mehr wir an seinem Rücken erkennen, wie sehr uns Christus zuerst geliebt hat.

29. Aber der Glaube an seine Auferstehung in eben diesem Fleische rettet und rechtfertigt uns. Der Apostel sagt: „Wenn du mit deinem Herzen glaubst, daß Gott ihn von den Toten auferweckt hat, dann wirst du gerettet werden.“15 Und wiederum: „Der um unserer Sünden wegen dahingegeben ward und um unserer Rechtfertigung willen auferstand.“16 Das Verdienst unseres Glaubens ist also die Auferstehung des Leibes Christi. S. 94 Daß nämlich jener Leib beim Kreuzesleiden starb, das glauben auch seine Feinde; daß er aber auferstanden ist, das glauben sie nicht. Indem wir diese Tatsache in überzeugtestem Glauben bejahen, blicken wir gleichsam von einem unerschütterlichen Felsen herab. In sicherer Hoffnung erwarten wir daher die Annahme an Kindes Statt, die Erlösung unseres Leibes.17 Wir erhoffen ja das für die Glieder Christi, die wir selber sind, was wir an ihm, unserem Haupte, in gesundem Glauben als vollendet erkennen. Daher will er, daß wir bei seinem Vorübergang seinen Rücken nur sehen, damit wir an seine Auferstehung glauben. Pascha ist nämlich ein hebräisches Wort, das Vorübergang heißt. Darum sagt auch der Evangelist Johannes: „Es war vor dem Paschafeste, da Jesus wußte, daß für ihn die Stunde gekommen war, aus dieser Welt zum Vater zu gehen.“18

30. Wenn jemand diesen Glauben hat, aber nicht in der katholischen Kirche steht, sondern in einem Schisma oder in einer Häresie, dann schaut er den Rücken des Herrn nicht von dem Platze aus, der bei ihm ist. Denn was bedeutet sonst das Wort des Herrn: „Siehe, bei mir ist Platz. Da magst du dich auf den Felsen stellen“19? Denn was soll der irdische Ort, der beim Herrn ist, anderes bedeuten als, daß beim Herrn ist, was ihn geistig berührt? Denn welcher räumlich umgrenzte Ort wäre nicht beim Herrn, der von einem Ende zum andern reicht mit Kraft und alles mit Sanftmut ordnet,20 dessen Sitz der Himmel, dessen Fußschemel die Erde heißt, der sagte: „Welches Haus wollt ihr für mich bauen? Oder welcher Ort wird meiner Ruhe dienen? Hat nicht meine Hand das alles geschaffen?“21 Naturgemäß versteht man jedoch unter dem Orte, der bei ihm ist, wo man auf einem Felsen steht, die katholische Kirche, in welcher derjenige heilbringend das Pascha des Herrn, das heißt den Vorübergang des Herrn, sieht und seinen Rücken, S. 95 das heißt seinen Leib, welcher an seine Auferstehung glaubt. Es heißt: „Da magst du dich auf den Felsen stellen. Es wird dann meine Herrlichkeit vorüberziehen.“22 Wir sind ja wirklich sofort, als die Herrlichkeit des Herrn bei der Verherrlichung des Herrn, in welcher er auferstand und zum Vater auffuhr, vorüberging, auf festen Felsengrund gestellt worden. Der Felsenmann ist damals selbst mit unerschütterlicher Festigkeit ausgestattet worden, so daß er mit Zuversicht den verkündigte, den er vorher aus Furcht dreimal verleugnet hatte,23 damals freilich schon dazu bestimmt, auf die Felsenhöhe gestellt zu werden; aber noch war er von der Hand des Herrn bedeckt, so daß er sie nicht sehen konnte. Denn den Rücken des Herrn sollte er erst schauen; der Herr war ja noch nicht vorübergegangen, nämlich vom Tode zum Leben, er war noch nicht durch die Auferstehung verherrlicht.

31. Wie nämlich im Exodus die Stelle folgt: „Ich werde meine Hand über dich decken, bis ich vorüber bin. Wenn ich dann meine Hand zurückziehe, wirst du meinen Rücken schauen“,24 so haben viele Israeliten, deren Vorbild Moses damals war, nach der Auferstehung des Herrn den Glauben an ihn angenommen, gleichsam seinen Rücken sehend, nachdem er seine Hand von ihren Augen weggenommen hatte. Daher erwähnt der Evangelist auch eine einschlägige Isaiasweissagung: „Verstocke das Herz dieses Volkes, verhärte seine Ohren, beschwere seine Augen!“25 Es ist schließlich auch nicht sinnlos, wenn man von ihnen folgende Psalmstelle gelten läßt: „Bei Tag und Nacht lag die Hand des Herrn schwer auf mir.“26 „Bei Tag“ bezieht sich vielleicht auf die offenkundigen Wunder, die er tat und die sie doch nicht zu seiner Anerkennung brachten, „bei Nacht“ aber auf seinen Leidenstod, wo sie die sichere Meinung hegten, er sei nun wie irgendeiner vernichtet S. 96 und ausgelöscht. Als er aber vorüberging, damit sie seinen Rücken sähen, da durchschnitt auf die Predigt des Apostels Petrus hin, daß Christus sterben und auferstehen mußte, Bußschmerz ihr Herz,27 so daß sie sich taufen ließen und an ihnen geschah, was am Anfang dieses Psalmes steht: „Selig, deren Missetaten nachgelassen und deren Sünden zugedeckt sind.“28 Auf das Wort: „Schwer lag deine Hand auf mir“ folgt daher, während der Herr gleichsam vorübergeht und seine Hand wegnimmt, so daß sie seinen Rücken sehen, ein Wort des Schmerzes und des Bekenntnisses, ein Wort des gläubigen Ja zur Auferstehung des Herrn und das daraus fließende Geschenk der Sündenvergebung. „Gewandelt wurde ich“, sagt der Psalmist, „in meiner Mühsal, als der Dorn in mich eindrang. Ich erkannte meine Schuld, und meine Ungerechtigkeit verbarg ich nicht. Ich sprach: Gestehen will ich gegen mich meine Missetat dem Herrn, und du ließest die Gottlosigkeit meines Herzens nach.“29 Wir dürfen uns nämlich nicht in eine solche Wolke fleischlichen Vorstellens einhüllen, daß wir das Antlitz des Herrn für unsichtbar, seinen Rücken aber für sichtbar halten. In der Knechtsform erschien ja beides sichtbar. Von der Gottesgestalt sei es ferne, daß wir an eine solche Unterscheidung denken. Ferne bleibe uns die Vorstellung, das Wort und die Weisheit Gottes habe ein Antlitz und einen Rücken wie der menschliche Körper, oder es könne eine Umwandlung der Gestalt oder eine Veränderung durch Bewegung, sei es hinsichtlich des Ortes, sei es hinsichtlich der Zeit, erfahren.

32. Wenn indes in den im Buche Exodus berichteten Stimmen und sonstigen sinnfälligen Erscheinungen der Herr Jesus Christus als gegenwärtig erwiesen wurde oder das eine Mal Christus, wie diese Untersuchung dieses Schrifttextes nahelegt, das andere Mal der Heilige Geist, wie unsere obigen Darlegungen andeuten, so folgt S. 97 daraus doch nicht, daß Gott Vater niemals in einer solchen sichtbaren Gestalt den Vätern erschienen sei. Denn viele derartige Erscheinungen geschahen in jenen Zeiten, ohne daß dabei der Vater oder der Sohn oder der Heilige Geist genannt oder bezeichnet wurde. Vielmehr handelt es sich um mancherlei recht wahrscheinliche Andeutungen und Anzeichen. Es wäre daher allzu voreilig, wenn man behaupten wollte, Gott Vater sei den Vätern und Propheten niemals durch das Medium sichtbarer Gestalten erschienen. Diese Meinung hat jene Leute zu ihren Vätern, die das Schriftwort: „Dem König der Ewigkeit aber, dem unsterblichen, unsichtbaren und alleinigen Gott“,30 und das andere: „Den kein Mensch gesehen hat noch sehen kann“31, nicht von der Einheit der Dreieinigkeit zu verstehen vermochten. Der gesunde Glaube belehrt uns, daß dieses Schriftwort von der höchsten, im höchsten Sinne göttlichen und unwandelbaren Substanz zu verstehen ist, durch die Vater, Sohn und Heiliger Geist der eine und alleinige Gott sind. Jene Erscheinungen aber erfolgten durch wandelbare, dem unwandelbaren Gott unterworfene Geschöpfe; sie offenbarten Gott nicht, wie er an sich ist, sondern im Symbol, wie es Zeit und Umstände erforderten.


  1. Phil. 2, 6. ↩

  2. 2 Kor. 5, 6. ↩

  3. Weish. 9, 15. ↩

  4. 1 Kor. 13, 12. ↩

  5. Ps. 38, 6 [hebr. Ps. 39, 6]. ↩

  6. Ps. 142, 2 [hebr. Ps. 143, 2]. ↩

  7. 1 Joh. 3, 2. ↩

  8. Gal. 6, 14. ↩

  9. Kol. 2, 20. ↩

  10. Matth. 22, 40. ↩

  11. Exod. 33, 13. ↩

  12. Exod. 33, 13. ↩

  13. 2 Kor. 5, 7. ↩

  14. Matth. 16, 18. ↩

  15. Röm. 10, 9. ↩

  16. Röm. 4, 25. ↩

  17. Röm. 8, 23. ↩

  18. Joh. 13, 1. ↩

  19. Exod. 33, 21. ↩

  20. Weish. 8, 1. ↩

  21. Is. 66, 1 f. ↩

  22. Exod. 33, 21 f. ↩

  23. Matth. 26, 70―74. ↩

  24. Exod. 33, 22 f. ↩

  25. Is. 6, 10. Matth. 13, 15. ↩

  26. Ps. 31, 4 [hebr. Ps. 32, 4]. ↩

  27. Apg. 2, 37. 41. ↩

  28. Ps. 31, 1 [hebr. Ps. 32, 1]. ↩

  29. Ps. 31, 4 f. [hebr. Ps. 32, 4 f.]. ↩

  30. 1 Tim. 1, 17. ↩

  31. 1 Tim. 6, 16. ↩

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