Übersetzung
ausblenden
De la trinité
CHAPITRE XVIII.
BUT DE L’INCARNATION.
- Ainsi l’homme est incapable de s’élever par lui-même jusqu’aux choses éternelles. Car son esprit est courbé sous le poids du péché, et enchaîné par l’amour des biens de la terre, de même que son corps est assujetti à la mort par suite de la souillure originelle. Il a donc besoin d’être purifié. Or cette purification, qui doit nous mettre en communication avec les choses éternelles, ne peut s’effectuer qu’au moyen des mêmes affections terrestres qui captivent nos sens et obscurcissent notre intelligence. Et en effet, la santé est tout l’opposé de la maladie ; néanmoins nul ne peut amener la guérison, s’il ne se met en rapport avec la maladie elle-même. C’est ainsi que les mêmes préoccupations du temps et de la terre qui amusent l’homme faible et malade, quand elles sont inutiles, le disposent à un meilleur état, quand elles sont utiles, et le conduisent enfin aux pensées éternelles, quand il est entièrement guéri. Or, si notre âme, une fois purifiée, doit s’adonner à la méditation des vérités éternelles, elle ne peut cependant obtenir cette purification que par des moyens temporels. Aussi un des sages de la Grèce a-t-il dit «que la vérité est à la foi ce que l’éternité est à la création ».
Et cette sentence est bien vraie, puisque ce philosophe entend par création tout ce qui est soumis à l’action du temps. Mais n’est-ce point là le véritable état de l’homme? et n’est-il point sujet au changement en son âme comme en son corps? on ne saurait en effet nommer éternel rien de ce qui est tant soit peu mobile et changeant. C’est pourquoi moins l’homme est fixe et stable, moins il est éternel. Toutefois on nous promet de nous conduire par la vérité à la vie éternelle; mais notre foi s’éloigne autant de cette vérité que notre mortalité est distante de l’éternité. Il faut donc que l’homme embrasse fermement la croyance des mystères qui pour lui ont été opérés dans le temps, afin que par cette croyance il soit purifié de la tache du péché. Et puis, lorsqu’il sera parvenu à la vision intuitive, la vérité succédera à la foi, et l’éternité à la mortalité. Ainsi- notre foi deviendra vérité pleine et entière, quand nous posséderons cette vision parfaite qui nous est- promise; et de même on nous promet une vie éternelle. Car la Vérité , non la vérité qui grandira la foi , mais la Vérité qui est souveraine et infaillible , parce qu’elle est éternelle, la Vérité a dit : « La vie éternelle est de vous connaître, vous le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé (Jean, XVII, 3 ) ».
Ainsi lorsque notre foi deviendra vérité par la vision béatifique, notre corps mortel sera transformé et rendu immortel. Mais en attendant ces merveilleuses opérations de la grâce, et même pour les réaliser, nous devons donner l’assentiment de notre foi aux mystères qui se sont accomplis dans le temps, de même (417) que nous espérons en posséder un jour dans l’éternité la vision pure et distincte. C’est pourquoi le Fils de Dieu, qui est la vérité suprême, et qui est co-éternel au Père, a daigné venir parmi nous, afin d’unir dans un rapport ineffable la foi qui est l’exercice de notre vie mortelle, et la vérité qui sera l’apanage de notre vie immortelle. Et en effet, il est venu se faisant Fils de l’homme, et s’il demande que nous ayons foi en lui, c’est pour que cette foi nous conduise à la possession de sa vérité propre et substantielle. Car en prenant l’infirmité de notre chair mortelle, il n’a point dépouillé son éternité. La vérité est donc à la foi ce que l’éternité est à la création ; et l’oeuvre de notre purification exigeait que le Dieu qui est éternel, parût dans le temps, afin que notre foi n’eût point un objet différent de celui qu’elle verra un jour dans tout l’éclat de la vérité.
Néanmoins l’homme faible et mortel ne pourrait jamais arriver par lui-même à l’éternité, site Fils de Dieu, en prenant notre mortalité, ne nous eût attiré à son éternité propre. Mais aujourd’hui notre foi pénètre dans les cieux à la suite de Jésus-Christ, en qui elle croit fermement, qui est né, qui est mort, est ressuscité , et est monté aux cieux. De ces quatre faits, nous savons bien que deux se réalisent à notre égard, car qui ignore que l’homme naît et meurt? Quant aux deux derniers, c’est-à-dire la résurrection et l’ascension, ils sont l’objet de notre espérance, parce que nous croyons en Celui en qui ils se sont accomplis. La nature humaine a pris en Jésus-Christ possession de l’éternité; c’est pourquoi notre corps lui-même participera à cette éternité, lorsque notre foi sera transformée en la plénitude de la vérité. C’est ce que nous enseigne la parole suivante de Jésus-Christ. Comme il voulait affermir ses apôtres en la foi, afin de les amener à la vérité, et parla vérité les délivrer de la mort et les conduire à l’éternité bienheureuse, il leur disait : « Si vous persévérez en ma parole, vous serez vraiment mes disciples ». Et puis il ajouta, comme s’ils lui eussent demandé quel serait le fruit de cette persévérance : « Vous connaîtrez la vérité ». Mais parce qu’ils pouvaient encore se dire à eux-mêmes : eh ! quel besoin un homme a-t-il de la vérité? le divin Sauveur conclut par ces mots: « Et la vérité vous délivrera(Jean, VIII, 31, 32 ). Or de quels maux la vérité pouvait-elle les délivrer, si ce n’est de la mort, de la corruption et de l’instabilité? car d’une part le propre de la vérité est d’être immortelle, incorruptible et immuable, et de l’autre la véritable immortalité, la véritable incorruptibilité et l’immutabilité véritable ne sont que l’éternité.
Übersetzung
ausblenden
Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit
18. Kapitel. Der Sohn Gottes wurde Mensch, damit wir durch den Glauben an ihn zur unwandelbaren Wahrheit gelangen.
24. Weil wir also zur Erfassung des Ewigen unfähig waren und der Unrat der Sünde uns beschwerte, der sich durch die Liebe zu den zeitlichen Dingen aufgehäuft hatte und durch die Abstammung des Sterblichen an uns gleichsam naturhaft in uns hineingewachsen war, bedurften wir der Entsündigung. Entsündigt aber, so daß S. 172 wir nach dem Ewigen ausgerichtet wurden, konnten wir nur durch Zeitliches werden, nach dem wir eben schon bis dahin stark ausgerichtet waren. So ist ja auch die Gesundheit von der Krankheit ganz verschieden, und doch muß das Heilmittel der Krankheit angepaßt sein, wenn es die Gesundheit herbeiführen soll. Wertlose Heilmittel aus dem Reiche des Zeitlichen täuschen die Kranken, wertvolle verhelfen zur Genesung und führen die Geheilten in das Reich des Ewigen. Die Geistseele nun muß, wenn sie entsündigt ist, den ewigen Dingen in der Beschauung, den zeitlichen, damit sie entsündigt wird, im Glauben begegnen. So sagte ja auch einer von denen, die man einst bei den Griechen zu den Weisen zählte: „Was für das Entstandene die Ewigkeit ist, ist für den Glauben die Wahrheit.“1 Das ist wirklich ein wahrer Ausspruch. Was wir „zeitlich“ nennen, das heißen jene „entstanden“. Zu dieser Art des Seienden gehören auch wir, nicht nur sofern wir einen Leib haben, sondern auch sofern wir eine wandelbare Seele haben. Im eigentlichen Sinne kann man nämlich von Ewigkeit nur dort sprechen, wo sich keinerlei Wandel begibt. Soweit wir also wandelbar sind, sind wir der Ewigkeit ferne. Wir haben aber die Verheißung, daß wir zum ewigen Leben kommen durch die Wahrheit, von deren unmittelbarer Erfassung wieder unser Glaube so verschieden ist wie die Sterblichkeit von der Ewigkeit. Jetzt also begegnen wir den um unsertwillen in der Zeit geschehenen Ereignissen im Glauben und werden so entsündigt. Wenn wir dann zum Schauen kommen, dann wird, wie auf den Glauben die unverhüllte Wahrheit folgt, auf die Sterblichkeit die Ewigkeit folgen. Unser Glaube entwickelt sich also fort zur unverhüllten Wahrheit, wenn wir zu jener Wirklichkeit gelangen, die unserem Glauben verheißen ist — verheißen ist uns aber das ewige Leben. Deshalb sagte die Wahrheit, nicht jene, zu der sich unser Glaube in der Zukunft fortentwickeln S. 173 wird, sondern die Wahrheit, die immer ist, weil bei ihr Ewigkeit herrschet: „Das aber ist das ewige Leben, daß sie dich, den einen wahren Gott erkennen, und den du gesandt hast, Jesus Christus.“2 Wenn also unser Glaube im Schauen zur unverhüllten Wahrheit sich entwickelt hat, dann wird unsere umgestaltete Sterblichkeit von der Ewigkeit umfangen werden. Bis dies geschieht, und damit es geschieht, sprechen wir zu den Heilsdingen, die einen Anfang nahmen, unser gläubiges Ja, wie wir hinsichtlich der ewigen Dinge auf die unverhüllte Schau der Wahrheit hoffen. Damit nun kein Mißklang besteht zwischen dem sterblichen Leben des Glaubens und dem ewigen Leben der unverhüllten Wahrheit, hat die Wahrheit, die ewig ist wie der Vater, von der Erde einen Anfang genommen,3 indem der Sohn Gottes so in die Welt kam, daß er Menschensohn wurde und unseren Glauben auf seine eigene Persönlichkeit richtete, damit er uns so zu seiner Wahrheit führe, er, der unsere Sterblichkeit angenommen hatte, ohne seine Ewigkeit zu verlieren. Was nämlich für eine Wirklichkeit, die einen Anfang hat, die Ewigkeit ist, das ist für den Glauben die unverhüllte Wahrheit. Wir mußten also in der Weise entsühnt werden, daß jener für uns einen Anfang nahm, der zugleich in seiner Ewigkeit verharrte, damit es nicht ein anderer ist, dem wir im Glauben begegnen, ein anderer, dem wir in der unverhüllten Wahrheit begegnen. Wir könnten ja, weil wir einen Anfang genommen haben, nicht in das Reich des Ewigen eingehen, wenn nicht ein Ewiger einen Anfang genommen hätte wie wir und so mit uns verbunden wäre und uns zu seiner Ewigkeit hinführte. Jetzt sind wir also in einer gewissen Weise dorthin im Glauben gefolgt, wohin er kam durch seine Auffahrt, er, an den wir gläubig geworden sind, der einen Anfang nahm, starb, auferstand, auffuhr. Die beiden ersten dieser vier Wirklichkeiten kennen wir aus eigenem Erleben. Wir wissen ja, daß die Menschen geboren S. 174 werden und sterben. Die zwei anderen, nämlich das Auferstehen und Auffahren, erhoffen wir uns mit Recht von der Zukunft, weil wir glauben, daß sie an ihm geschahen. In ihm wird also, weil das, was an ihm einen Anfang nahm, in die Ewigkeit einging, auch was an uns vergänglich ist, in die Ewigkeit eingehen, wenn unser Glaube zur unverhüllten Wahrheit gelangt. Zu den schon gläubig Gewordenen sagt er ja, damit sie am Worte des Glaubens halten und so zur Wahrheit und dadurch zur Ewigkeit geführt und von dem Tode befreit werden, folgendes: „Wenn ihr euch an mein Wort haltet, seid ihr wahrhaft meine Jünger.“ Und gleich als ob sie fragten: Mit welchem Gewinn?, fährt er fort: „Ihr werdet die Wahrheit erkennen.“ Und wiederum, gleich als ob sie sagten: Was nützt den Sterblichen die Wahrheit?, spricht er: „Und die Wahrheit wird euch frei machen.“4 Wovon? Doch nur vom Tode, von der Vergänglichkeit, von der Wandelbarkeit. Die Wahrheit ist ja unsterblich, unvergänglich, unwandelbar. Wahre Unsterblichkeit, wahre Unvergänglichkeit, wahre Unwandelbarkeit aber ist Ewigkeit.