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De la trinité
CHAPITRE XXI.
REVÉLATIONS SENSIBLES DU SAINT-ESPRIT. — RÉSUMÉ.
- Il y a donc eu dans le Verbe comme mélange et fusion de la nature divine et de la nature humaine pour former une seule personne: et ce mystère s’est accompli lorsque dans la plénitude des temps le Fils de Dieu fut envoyé, afin que naissant de la femme, il devînt pour le salut des hommes fils de l’homme. Sans doute l’ange a bien pu avant l’incarnation annoncer et représenter ce divin Sauveur, mais il ne lui a jamais été permis de se substituer à sa personne. Et maintenant que dire de la colombe et des langues de feu qui signalèrent la présence de l’Esprit-Saint? Ce n’étaient que des symboles puisqu’il existe entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint une entière égalité de nature, et une même éternité. La créature se montra alors docile et obéissante pour représenter par ses mouvements et ses formes cet Esprit divin et immuable, mais elle ne lui fut point unie, comme dans l’incarnation la nature humaine l’a été au Verbe fait chair. Je n’ose donc affirmer qu’avant le baptême de Jésus-Christ et le jour de la Pentecôte de semblables apparitions n’aient pu avoir lieu. Mais e dis en toute assurance que le Père, le Fils et l’Esprit-Saint n’ont qu’une seule et même nature, qu’il n’y a qu’un seul Dieu créateur, et que les oeuvres de la toute-puissance divine appartiennent inséparablement aux trois personnes de la Sainte Trinité. Toutefois ce mystère ne saurait être invinciblement démontré par aucun des signes ou figures que nous empruntons aux créatures sensibles et matérielles, tant celles-ci s’éloignent de Dieu et lui sont inférieures.
Cette même impuissance se fait encore remarquer dans notre langage. Car la parole, qui fait entendre un son matériel ne peut nommer que séparément le Père, le Fils et le Saint-Esprit; et elle est ainsi forcée de mettre comme quelque inégalité entre les trois personnes divines, puisqu’elle n’en prononce le nom que successivement, et à des intervalles plus ou moins rapprochés. Cependant, parce que le Père, le Fils et l’Esprit-Saint n’ont qu’une seule et même nature, ils ne sont qu’un seul Dieu, et ne peuvent avoir avec les créatures aucun rapport de mobilité, ni d’espace ni de durée. Les trois personnes divines existent de toute éternité, et elles existeront éternellement, car en Dieu l’éternité ne saurait se concevoir sans la vérité et sans l’amour. Lorsqu’au contraire je nomme le Père, le Fils et le Saint-Esprit, je les nomme séparément, et quand j’écris ces trois noms, je suis contraint de les écrire séparément. Au reste la même difficulté se présente au sujet des facultés de notre âme. Et en effet, si je nomme la mémoire, l’intelligence et la volonté, je rapporte chacun de ces noms à une faculté spéciale de mon âme, quoiqu’en réalité cette âme soit une et indivisible. Sans doute dans le langage, on distingue la mémoire, l’intelligence et la volonté; mais dans l’opération, ou action extérieure, on reconnaît que tout est commun à ces trois facultés. Ainsi en est-il de la sainte Trinité. Elle a parlé tout entière par le Père, s’est incarnée par le Fils, et s’est montrée dans le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe. Toutefois nous ne laissons pas que de rapporter individuellement à chaque personne ces différentes actions. Cette explication :peut en quelque sorte nous faire comprendre comment les trois personnes de la sainte Trinité, quoique réellement inséparables, peuvent (422) néanmoins agir séparément par l’intermédiaire des créatures visibles, et comment encore la même action, qui au dehors se rapporte spécialement au Père, au Fils, ou au Saint-Esprit, est cependant l’action commune et indivisible de la Trinité entière.
- Si vous me demandez maintenant quel fut avant l’incarnation l’agent qui mettait en mouvement les paroles, les figures et les symboles qui annonçaient ce mystère, je vous dirai que Dieu y employait le ministère des anges, comme je pense l’avoir suffisamment prouvé par divers passages des saintes Ecritures. Mais comment s’est accomplie l’Incarnation? Je réponds à cette seconde question en affirmant que le Verbe de Dieu s’est fait chair, c’est-à-dire qu’il s’est fait homme. Toutefois la nature divine n’a point été changée, ni transformée en la nature humaine; mais l’une et l’autre subsistent en une seule personne, qui est tout ensemble Fils de Dieu et fils de l’homme. Comme tous les hommes, le Verbe incarné a réellement un corps, et il possède une âme raisonnable; et nous le nommons Dieu en raison de sa nature divine, et homme en raison de sa nature humaine. Vous est-il difficile de comprendre ce mystère? purifiez votre esprit par la foi, par la fuite du péché et par le soin des bonnes oeuvres; joignez-y encore la prière et les saints désirs de la piété, et bientôt, soutenu parle secours divin de la grâce, vous arriverez à l’amoureuse intelligence -de ces hautes vérités.
Mais après l’Incarnation, comment la voix du Père s’est-elle fait entendre, et comment l’Esprit-Saint s’est-il montré sous une forme corporelle? Tout d’abord j’affirme que ce prodige s’est opéré à l’aide d’une créature. Cependant je n’ose assurer ni que cette créature fut seulement un corps matériel, ni qu’elle n’était point mise en mouvement par cet agent spirituel que les Grecs nomment esprit, et qui sans être une âme, serait doué d’intelligence et de raison. Mais même en ce sens, il n’y aurait point eu unité de personne, comme dans le Verbe né d’une Vierge. Car qui oserait dire que la créature, quelle qu’elle fût, qui reproduisait la voix du Père, fût Dieu le Père, et que la colombe ou les langues de feu qui symbolisèrent la présence de l’Esprit-Saint, fussent cet Esprit lui-même? En toute hypothèse, il ne s’agit ici que d’une figure et d’un signe que Dieu dirigeait selon son bon plaisir. Au reste, il me paraît également difficile d’assigner à ce miracle une meilleure explication, et téméraire d’affirmer qu’on ne peut lui en trouver une autre. Toutefois je m’abstiens en ce moment de prouver mon sentiment, et je le ferai plus tard, autant que Dieu m’en donnera la force; car je dois auparavant discuter et réfuter les diverses objections que les hérétiques tirent non pas de nos livres saints, mais du raisonnement humain, et par lesquelles ils accommodent à leurs erreurs les témoignages des Ecritures qui établissent la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
- Quant à l’égalité des trois personnes, je crois avoir suffisamment prouvé que pour avoir été envoyé par le Père, le. Fils n’est point inférieur au Père, et que l’Esprit-Saint n’est inférieur ni au Père, ni au Fils, quoiqu’il soit envoyé par le Père et par le Fils. Ce terme de mission ou d’envoi doit s’entendre du corps humain qu’a pris le Verbe, et de la créature sous laquelle l’Esprit-Saint s’est montré: ou plutôt il nous rappelle que le Père est le principe des deux autres personnes, et il ne désigne dans la Trinité aucune inégalité de nature, ni aucune différence de perfection. Et en effet, supposons que Dieu le Père ait voulu se faire voir sous une forme corporelle, il n’en sera pas moins absurde de dire qu’il a été envoyé par le Fils qu’il a engendré, ou par l’Esprit-Saint qui procède de lui. Je termine donc ici ce quatrième livre, et dans les suivants, avec la grâce de Dieu, je me propose d’exposer et de réfuter les subtils arguments de mes adversaires. (423)
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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit
21. Kapitel. Die sichtbare Offenbarung der Dreieinigkeit.
Was aber die sinnfällige Offenbarung des Heiligen Geistes betrifft, sei es, daß sie in der Gestalt einer Taube1 oder in feurigen Zungen erfolgte,2 so wage ich nicht zu behaupten, daß vorher nichts Derartiges geschah, da ein Gott unterworfenes und dienendes Geschöpf durch zeithafte Bewegungen und Gestalten seine Substanz, die ebenso ewig und unwandelbar ist wie jene des Vaters und Sohnes, kundtat, jedoch nicht mit dem Heiligen Geiste zur Einheit der Person verbunden wurde, wie das beim Fleische der Fall war, welches das Wort wurde.3 Doch möchte ich ganz zuversichtlich behaupten, daß Vater, Sohn und Heiliger Geist, im Besitze einer und derselben Substanz, der Schöpfer Gott, die allmächtige Dreieinigkeit, untrennbar sind in ihrem Wirken, daß sie aber durch das ganz andere und insbesondere durch das stoffliche Geschöpf nicht untrennbar dargestellt werden können. So können die Worte Vater, Sohn und Heiliger Geist, welche hörbar erklingen, nur in jeweils ganz genau bestimmten, klar voneinander geschiedenen Zeitteilen ausgesprochen werden, wie sie eben die Silben des betreffenden Wortes gerade fordern. Vater, Sohn und Heiliger Geist sind also in ihrer Substanz, durch welche sie sind, trotz ihrer Dreiheit eins, keine zeithafte Bewegung stört die über jede geschöpfliche Wirklichkeit erhabene Einheit; es gibt da keine Zeit- oder Ortsunterschiede; sie sind allzumal ein und dasselbe von Ewigkeit zu Ewigkeit wie die Ewigkeit S. 184 selbst, die nicht ohne Wahrheit und Liebe sein kann. In meinen Worten aber sind Vater, Sohn und Heiliger Geist getrennt, ja ich kann sie gar nicht gleichzeitig nennen. Ebenso nehmen sie in den sichtbaren Buchstaben, durch die man sie ausdrückt, jeweils getrennt einen bestimmten Raum ein. So ähnlich ist es, wenn ich mein Gedächtnis, meine Vernunft und meinen Willen nenne. Da beziehen sich die einzelnen Worte auf je einen Gegenstand, doch ist jedes von allen dreien zugleich gebildet. Denn keines von diesen drei Worten kann ausgesprochen werden, ohne daß Gedächtnis, Vernunft und Wille zugleich am Werke wären. So hat die ganze Dreieinigkeit zugleich die Stimme des Vaters, das Fleisch des Sohnes und die Taube des Heiligen Geistes gewirkt, während sich jede Erscheinung immer nur auf eine Person bezog. Durch dieses Gleichnis läßt sich erkennen, daß die in sich untrennbare Dreieinigkeit durch die Bilder der sichtbaren Schöpfung getrennt geoffenbart wird und daß das Wirken der Dreieinigkeit auch bei jenen Geschehnissen untrennbar ist, welche jeweils nur den Vater oder den Sohn oder den Heiligen Geist offenbaren sollen.
31. Wenn man mich also fragt, wie jene Stimmen oder sinnfälligen Gestalten und Bilder vor der Fleischwerdung des Wortes Gottes entstanden sind, welche dieses in der Zukunft liegende Ereignis vorher vorbilden sollten, so erwidere ich, daß Gott diese Erscheinungen durch Engel gewirkt hat. Ich habe das auch durch Zeugnisse der Heiligen Schrift, wie ich glaube, hinlänglich bewiesen. Wenn man aber fragt, wie die Menschwerdung selbst geschah, so sage ich, daß das Wort Gottes selber Fleisch, das heißt Mensch wurde; nicht jedoch wurde es in das, was es wurde, umgewandelt und umgestaltet; vielmehr geschah die Menschwerdung so, daß die neue Wirklichkeit nicht nur Wort Gottes und Fleisch des Menschen ist, sondern auch eine menschliche Geistseele, und daß dieses Ganze sowohl Gott S. 185 heißt Gottes wegen als auch Mensch des Menschen wegen. Wenn das schwer zu begreifen ist, so muß der Geist durch den Glauben gereinigt werden, sich mehr und mehr der Sünde enthalten, Gutes tun und mit den Seufzern heiligen Sehnens beten, daß er mit göttlicher Hilfe vorankomme und zum Begreifen und Lieben gelange. Wenn man aber fragt, wie nach der Menschwerdung des Wortes die Stimme des Vaters entstand oder die körperliche Erscheinung, welche die Gegenwart des Heiligen Geistes offenbarte, so zweifle ich nicht daran, daß es durch Vermittlung eines Geschöpfes geschah. Ob jedoch nur ein stoffliches und sinnfälliges Geschöpf oder ein Verstandes- oder geistbegabtes, körperloses Wesen — so wollten manche das griechische νοερόν [noeron] übersetzen — seine Dienste lieh, nicht indem es zur Personeneinheit verbunden wurde — wer möchte etwa behaupten, daß jenes Geschöpf, durch dessen Vermittlung die Stimme des Vaters erklang, mag es sein was immer, so Gott Vater ist, und daß jenes Geschöpf, durch welches unter der Gestalt der Taube oder feuriger Zungen die Gegenwart des Heiligen Geistes geoffenbart wurde, mochte es sein was immer, so der Heilige Geist ist, wie der Sohn Gottes jener Mensch ist, welcher aus der Jungfrau geboren wurde? —, sondern nur, indem es als Gleichnis diente, das nach Gottes Ratschluß dargeboten werden sollte, oder ob irgendeine andere Wirklichkeit darunter zu verstehen ist, das festzustellen ist nicht leicht, und eine gewagte Behauptung hat keinen Zweck. Wie freilich diese Erscheinungen ohne Vermittlung eines verstandesbegabten oder geistbegabten Geschöpfes erfolgen konnten, vermag ich nicht einzusehen. Es ist hier nicht der Ort, diese meine Meinung zu begründen, soweit mir Gott hierzu überhaupt die Fähigkeit gibt. Zuerst sind nämlich die Beweise der Häretiker darzulegen und zu widerlegen, welche sie nicht aus der Heiligen Schrift, sondern aus ihrem eigenen Verstande hervorziehen, durch sie sich mächtig gezwungen fühlen, die S. 186 Schriftzeugnisse vom Vater, Sohne und Heiligen Geiste nach ihrem eigenen Willen zu erklären.
32. Für jetzt habe ich, wie ich glaube, hinlänglich bewiesen, daß der Sohn deshalb, weil er vom Vater gesandt ist, nicht geringer ist, und daß der Heilige Geist deshalb, weil der Vater und Sohn ihn sandten, nicht geringer ist. Derartige Aussagen der Heiligen Schrift weisen, wie sich ersehen läßt, hin auf die sichtbare Offenbarung einer Person oder richtiger auf den Urgrund der Dreieinigkeit, nicht auf Ungleichheit, Verschiedenheit oder Unähnlichkeit der Substanz. Auch wenn nämlich der Vater durch das Medium eines ihm unterworfenen Geschöpfes sichtbar hätte erscheinen wollen, wäre es Torheit zu sagen, er sei vom Sohne, den er erzeugte, oder vom Heiligen Geiste, welcher von ihm hervorging, gesandt worden.
Doch dieser Band ist nun umfangreich genug geworden. In den folgenden Büchern wollen wir die schlauen Argumente der Häretiker und ihre Widerlegung kennenlernen.