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De la trinité
CHAPITRE VII.
COMMENT LE FILS EST-IL INFÉRIEUR AU PÈRE ET A LUI-MÊME.
- Ces divers textes de nos divines Ecritures et plusieurs autres ont fourni, comme je l’ai dit, à tous ceux qui ont déjà traité ce sujet, d’abondantes preuves pour réfuter les erreurs et les calomnies des hérétiques, et pour établir notre croyance en Dieu, un en nature et triple en personnes. Mais lorsqu’il s’agit de l’incarnation du Verbe de Dieu, incarnation, par laquelle Jésus-Christ s’est fait homme afin d’opérer l’oeuvre de notre rédemption, et de se porter comme médiateur entre Dieu et l’homme, les écrivains sacrés, il faut le reconnaître, tantôt insinuent que le Père est plus grand que le Fils, et tantôt même le disent ouvertement. De là l’erreur de ceux qui, par défaut d’une étude sérieuse des Ecritures, ne saisissent qu’imparfaitement l’ensemble de leur doctrine , et attribuent ce qu’elles disent de Jésus-Christ comme homme, à Jésus-Christ comme Dieu; or, qui ne sait qu’en tant que Dieu il était avant l’Incarnation, de même qu’il sera éternellement ? C’est ainsi que certains hérétiques soutiennent que le Fils est inférieur au Père, parce que lui-même a dit : « Le Père est plus grand que moi ( Jean, XIV, 25 ) ». Mais ce raisonnement nous conduit à dire que Jésus-Christ est au-dessous du Fils de Dieu; car n’est-il pas en effet descendu jusqu’à cet abaissement, « puisqu’il s’est anéanti lui-même en prenant la forme d’esclave? »Toutefois, en prenant la forme d’esclave, il n’a point perdu la nature de Dieu, et il est demeuré égal à son Père. Ainsi, en prenant la forme d’esclave, il est resté Dieu, et il est toujours le Fils unique de Dieu, soit que nous le considérions sous celte forme d’esclave, soit en sa nature de. Dieu. Sous ce dernier rapport, Jésus-Christ est égal à son Père, et sous le premier il est médiateur entre Dieu et les hommes. Mais alors, qui ne comprend que comme Dieu il soit plus grand que comme Dieu-homme, et que même ayant pris la forme d’esclave, il soit inférieur à lui-même?
C’est pourquoi la sainte Ecriture dit avec raison, et que le Fils est égal au Père, et que le Père est plus grand que le Fils. Or, ces deux propositions sont vraies, si l’on entend la première de Jésus-Christ eu tant que Dieu, et la seconde de Jésus-Christ en tant qu’homme. Au reste, l’Apôtre exprime dans-son épître aux Philippiens cette distinction, et-nous la donne comme la solution vraie et facile de toutes les difficultés de ce genre. Et en effet, quoi de plus formel que ce passage : «Jésus-Christ ayant la nature de Dieu, n’a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s’égaler à Dieu; et cependant il s’est anéanti lui-même en prenant la forme d’esclave, en se rendant semblable aux hommes, et se faisant reconnaître pour homme par tout ce qui a paru de lui ( Philipp., II, 6, 7 )? »Ainsi le Fils de Dieu, égal au Père par sa nature divine, lui est inférieur par sa nature humaine. En prenant la forme d’esclave, il (353) s’est mis au-dessous du Père, mais il est resté son égal comme Dieu, car il était Dieu avant que de se faire Homme-Dieu. Comme Dieu, il est ce Verbe dont saint Jean a dit que « toutes choses avaient été faites par lui ( Jean, I, 3 )»; et comme homme, « il a été formé d’une femme, et assujetti à la loi , pour racheter ceux qui étaient sous la loi (Gal., IV, 5 )». Comme Dieu, il a concouru à la création de l’homme, et il a été fait homme lorsqu’il a pris la forme d’esclave. Et en effet, si le Père seul eût créé l’homme, l’Ecriture ne rapporterait pas ces paroles
« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance (Gen., I, 26 ) ». Ainsi, parce qu’étant Dieu, le Verbe a pris la forme d’esclave, il est tout ensemble Dieu et homme. Il est Dieu parce qu’il conserve la nature divine, et il est homme parce qu’il a pris la nature humaine. Mais en Jésus-Christ, ces deux natures n’ont subi aucune altération ni aucun changement. La divinité ne s’est point abîmée en l’humanité, de telle sorte qu’elle eût cessé d’être la divinité, et l’humanité n’a point été absorbée par la divinité, de telle sorte qu’elle eût cessé d’être l’humanité.
Edition
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De Trinitate
VII.
[VII 14] His et talibus divinarum scripturarum testimoniis quibus, ut dixi, priores copiosius usi expugnaverunt haereticorum tales calumnias vel errores, insinuatur fidei nostrae unitas et aequalitas trinitatis. Sed quia multa in sanctis libris propter incarnationem verbi dei, quae pro salute nostra reparanda facta est, ut mediator dei et hominum esset homo Christus Iesus, ita dicuntur ut maiorem filio patrem significent vel etiam apertissime ostendant, erraverunt homines minus diligenter scrutantes vel intuentes universam seriem scripturarum, et ea quae de Christo Iesu secundum hominem dicta sunt ad eius substantiam quae ante incarnationem sempiterna erat et sempiterna est transferre conati sunt. Et illi quidem dicunt minorem filium esse quam pater est quia scriptum est ipso domino dicente: Pater maior me est. Veritas autem ostendit secundum istum modum etiam se ipso minorem filium. Quomodo enim non etiam se ipso minor factus est qui semet ipsum exinanivit formam servi accipiens? Neque enim sic accepit formam servi ut amitteret formam dei in qua erat aequalis patri. Si ergo ita accepta est forma servi ut non amitteretur forma dei cum et in forma servi et in forma dei idem ipse sit filius unigenitus dei patris, in forma dei aequalis patri, in forma servi mediator dei et hominum homo Christus Iesus, quis non intellegat quod in forma dei etiam ipse se ipso maior est, in forma autem servi etiam se ipso minor est? Non itaque immerito scriptura utrumque dicit, et aequalem patri filium, et patrem maiorem filio. Illud enim propter formam dei, hoc autem propter formam servi sine ulla confusione intellegitur.
Et haec nobis regula per omnes sanctas scripturas dissolvendae huius quaestionis ex uno capite epistulae Pauli apostoli promitur ubi manifestius ista distinctio commendatur. Ait enim: Qui cum in forma dei esset, non rapinam arbitratus est esse aequalis deo, sed semet ipsum exinanivit formam servi accipiens, in similitudine hominum factus et habitu inventus ut homo. Est ergo dei filius deo patri natura aequalis, habitu minor. In forma enim servi quam accepit minor est patre; in forma autem dei in qua erat etiam antequam hanc accepisset aequalis est patri. In forma dei verbum per quod facta sunt omnia; in forma autem servi factus ex muliere, factus sub lege ut eos qui sub lege erant redimeret. Proinde in forma dei fecit hominem; in forma servi factus est homo. Nam si pater tantum sine filio fecisset hominem, non scriptum esset: Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram. Ergo quia forma dei accepit formam servi, utrumque deus et utrumque homo; sed utrumque deus propter accipientem deum, utrumque autem homo propter acceptum hominem. Neque enim illa susceptione alterum eorum in alterum conversum atque mutatum est; nec divinitas quippe in creaturam mutata est ut desisteret esse divinitas, nec creatura in divinitatem ut desisteret esse creatura.