Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE IX.
EST-CE UNE SEULE PERSONNE OU LES TROIS PERSONNES ENSEMBLE QUE L’ON APPELLE UN SEUL DIEU?
- Après avoir démontré que le Père seul peut être appelé Père, parce qu’il n’y a de Père que lui, il faut examiner l’opinion qui prétend que le seul vrai Dieu n’est pas le Père seul, mais le Père, le Fils et le Saint-Esprit réunis. En effet, si l’on demande : le Père seul est-il Dieu? peut-on répondre que non, à moins de dire que le Père est vraiment Dieu, mais non le seul Dieu, et que le -seul Dieu c’est le Père, le Fils et le Saint-Esprit? Mais alors que ferons-nous du témoignage même du Seigneur? Après avoir nommé son Père et lui adressant la parole, il lui disait: « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent, vous seul vrai Dieu (Jean, XVII, 3 )? » Paroles que les Ariens interprètent en ce sens que le Fils n’est pas vrai Dieu. Mais laissant là les Ariens, nous avons à voir si par ces paroles : « C’est qu’ils vous connaissent, vous seul vrai Dieu », nous sommes forcés de croire que le Christ a voulu insinuer que le Père seul est vrai Dieu, en ce sens qu’il n’y a de Dieu que les trois réunis, Père, Fils et Saint-Esprit. Devons-nous conclure de ce témoignage du Christ que le Père seul est vrai Dieu, que le Fils seul est vrai Dieu, que le Saint-Esprit seul est vrai Dieu, c’est-à-dire que la Trinité même, dans son ensemble est le seul vrai Dieu, et non trois vrais dieux? Et quand le Sauveur ajoute : « Et celui que vous « avez envoyé, Jésus-Christ », faut-il sous-entendre : « est seul vrai Dieu », en sorte que le sens des paroles serait : c’est qu’ils connaissent que en vous et dans celui que vous-avez envoyé, Jésus-Christ, le seul vrai Dieu ? Pourquoi alors passe-t-il le Saint-Esprit sous silence? Est-ce parce que, quand on nomme une chose unie à une autre par un lien de paix tel que les deux ne fassent qu’un, ce lien de paix est par là même exprimé, sans être expressément nommé? En effet l’Apôtre semble aussi passer en quelque sorte l’Esprit sous silence, bien que sa présence soit sensible, dans ce passage où il dit: « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ à Dieu (I Cor., III, 22, 23 ) » : et dans cet autre : « Le chef de la femme est l’homme, le chef de l’homme est le Christ, et le chef du Christ est Dieu (Id., XI, 3 ) ». Mais, encore une fois, s’il n’y a de Dieu que les trois ensemble, comment Dieu est il le chef du Christ, c’est-à-dire comment la Trinité est-elle le chef du Christ, alors que le Christ doit être dans la Trinité pour qu’elle soit Trinité? Serait-ce que ce que le Père est avec le Fils, est le chef de ce que le Fils est seul? En effet le Père est Dieu avec le Fils, et le Fils seul est Christ; d’autant plus que celui qui parle ici est le Verbe fait chair, abaissement qui le rend inférieur au Père, selon ce qu’il dit lui-même : Parce que mon Père est plus grand que moi (Jean XIV, 28 )». Ainsi l’être divin, qui lui est commun avec le Père, est le chef de l’homme médiateur, qu’il est seul ( Tim., II, 5 ). Car si nous avons raison d’appeler l’âme la partie principale de l’homme, c’est-à-dire comme le chef de la substance humaine, quoique l’homme soit avec son esprit; à combien plus juste titre le Verbe, qui est Dieu avec le Père, sera-t-il le chef du Christ, bien que le Christ fait homme ne se puisse comprendre en dehors du Verbe qui s’est fait chair? Mais tout cela, nous l’avons dit, sera étudié plus spécialement dans la suite. Pour le moment, nous avons démontré, le plus brièvement possible, l’égalité et l’unité de substance dans la Trinité, en sorte que cette question, que nous nous réservons d’approfondir plus tard, ne peut en aucune façon, en quelque sens qu’elle soit résolue, nous empêcher de reconnaître la parfaite égalité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Edition
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De Trinitate
IX.
[IX 10] Et quoniam ostendimus quomodo possit dici solus pater quia non nisi ipse ibi pater, consideranda est illa sententia qua dicitur deum verum solum non esse patrem solum sed patrem et filium et spiritum sanctum. Si quis enim interroget pater solus utrum sit deus, quomodo respondebitur non esse nisi forte ita dicamus esse quidem patrem deum sed non eum esse solum deum, esse autem solum deum patrem et filium et spiritum sanctum? Sed quid agimus de illo testimonio domini? Patri enim dicebat et patrem nominaverat ad quem loquebatur cum ait: Haec est autem vita aeterna, ut cognoscant te unum verum deum. Quod quidem Arriani sic solent accipere quasi non sit filius deus verus. Quibus exclusis videndum est an intellegere cogamur cum dictum est patri: Ut cognoscant te unum verum deum, tamquam hoc insinuare voluerit quia et solus pater deus verus est, ne non intellegeremus deum nisi ipsa tria simul, patrem et filium et spiritum sanctum. Num ergo ex domini testimonio et patrem unum verum deum dicimus et filium unum verum deum et spiritum sanctum unum verum deum, et simul patrem et filium et spiritum sanctum, id est simul ipsam trinitatem, non tres veros deos sed unum verum deum? An quoniam addidit et quem misisti Iesum Christum, subaudiendum est ‚unum verum deum‘; et ordo verborum est: ‚ut te et quem misisti Iesum Christum cognoscant unum verum deum‘? Cur ergo tacuit de spiritu sancto? An quoniam consequens est ut ubicumque nominatur unum tanta pace uni adhaerens ut per hanc utrumque unum sit, iam ex hoc intellegatur etiam ipsa pax quamvis non commemoretur? Nam et illo loco apostolus videtur quasi praetermittere spiritum sanctum, et tamen ibi intellegitur ubi ait: Omnia vestra; nos autem Christi; Christus autem dei; et iterum: Caput mulieris vir; caput viri Christus; caput autem Christi deus. Sed rursus si deus non nisi omnia simul tria, quomodo caput Christi deus, id est caput Christi trinitas, cum in trinitate sit Christus ut sit trinitas? An quod est pater cum filio, caput est ei quod est solus filius? Cum filio enim pater deus; solus autem filius Christus est maxime quia iam verbum caro factum loquitur secundum quam humilitatem eius etiam maior est pater sicut dicit: Quoniam pater maior me est, ut hoc ipsum deum esse quod illi cum patre unum est caput sit hominis mediatoris quod ipse solus est. Si enim mentem recte dicimus principale hominis, id est tamquam caput humanae substantiae, cum ipse homo cum mente sit homo, cur non multo congruentius multoque magis verbum cum patre quod simul deus est caput est Christi, quamvis Christus homo nisi cum verbo quod caro factum est intellegi non possit? Sed hoc, ut iam diximus, aliquanto diligentius postea considerabimus. Nunc autem aequalitas trinitatis et una eademque substantia, quantum breviter potuimus, demonstrata est ut, quoquo modo se habeat ista quaestio quam discutiendam acriore intentione distulimus, nihil impediat quominus fateamur summam aequalitatem patris et filii et spiritus sancti.