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Works Augustine of Hippo (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

VII.

[VII 9] Cum itaque se tale aliquid putat, corpus esse se putat.

Et quia sibi bene conscia est principatus sui quo corpus regit, hinc factum est ut quidam quaererent quid corporis amplius valet in corpore, et hoc esse mentem vel omnino totam animam existimarent. Itaque alii sanguinem, alii cerebrum, alii cor (non sicut scriptura dicit: Confitebor tibi, domine, in toto corde meo, et: Diliges dominum deum tuum ex toto corde tuo; hoc enim abutendo vel transferendo vocabulo dicitur a corpore ad animum), sed ipsam omnino particulam corporis quam in visceribus dilaniatis videmus eam esse putaverunt. Alii ex minutissimis individuisque corpusculis quas atomos dicunt concurrentibus in se atque cohaerentibus eam confici crediderunt. Alii aerem, alii ignem substantiam eius esse dixerunt. Alii eam nullam esse substantiam quia nisi corpus nullam substantiam poterant cogitare et eam corpus esse non inveniebant, sed ipsam temperationem corporis nostri vel compagem primordiorum quibus ista caro tamquam connectitur esse opinati sunt. Eique omnes eam mortalem esse senserunt quia sive corpus esset sive aliqua compositio corporis non posset utique immortaliter permanere.

Qui vero eius substantiam vitam quandam nequaquam corpoream, quandoquidem vitam omne vivum corpus animantem ac vivificantem esse repererunt, consequenter et immortalem quia vita carere vita non potest ut quisque potuit, probare conati sunt. Nam de quinto illo nescio quo corpore quod notissimis quattuor huius mundi elementis quidam coniungentes hinc animam esse dixerunt, hoc loco diu disserendum non puto; aut enim hoc vocant corpus quod nos cuius in loci spatio pars toto minor est, et in illis adnumerandi sunt qui mentem corpoream esse crediderunt; aut si vel omnem substantiam vel omnem mutabilem substantiam corpus appellant, cum sciant non omnem locorum spatiis aliqua longitudine et latitudine et altitudine contineri, non cum eis de vocabuli questione pugnandum est.

[10] In his omnibus sententiis quisquis videt mentis naturam et esse substantiam et non esse corpoream, id est non minore sui parte minus occupare loci spatium maiusque maiore, simul oportet videat eos qui opinantur esse corpoream non ob hoc errare quod mens desit eorum notitiae, sed quod adiungunt ea sine quibus nullam possunt cogitare naturam; sine phantasiis enim corporum quidquid iussi fuerint cogitare nihil omnino esse arbitrantur, ideoque non se tamquam sibi desit mens requirat. Quid enim tam cognitioni adest quam id quod menti adest, aut quid tam menti adest quam ipsa mens? Unde et ipsa quae appellatur inventio si verbi originem retractemus, quid aliud resonat nisi quia invenire est in id venire quod quaeritur? Propterea quae quasi ultro in mentem veniunt non usitate dicuntur inventa, quamvis cognita dici possint quia non in ea quaerendo tendebamus ut in ea veniremus, hoc est ea inveniremus. Quapropter sicut ea quae oculis aut ullo alio corporis sensu requiruntur ipsa mens quaerit (ipsa enim etiam sensum carnis intendit, tunc autem invenit cum in ea quae requiruntur idem sensus venit), sic alia quae non corporea sensu internuntio sed per se ipsam nosse debet cum in ea venit, invenit aut in superiore substantia, id est in deo, aut in ceteris animae partibus sicut de ipsis imaginibus corporum cum iudicat; intus enim in anima eas invenit per corpus impressas.

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De la trinité

CHAPITRE VII.

OPINION DES PHILOSOPHES SUR LA SUBSTANCE DE L’ÂME.

  1. Quand l’âme se croit quelque chose de ce genre, elle se prend pour un corps. Et comme elle sent fort bien qu’elle domine le corps, il en est résulté que quelques-uns se sont demandé quel est ce principe plus puissant dans le corps, et ils ont cru que c’était l’intelligence, ou plutôt l’âme tout entière. Les uns ont opiné pour le sang, d’autres pour le cerveau, d’autres pour le coeur — non pas dans ce sens où l’Ecriture dit : « Je vous louerai, Seigneur, de toute l’étendue de mon coeur » ; et encore: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur (Ps., IX, CX, CXXXVII ; Deut., VI, 5 ; Matt., XXII, 37 )» : texte où le coeur est pris pour l’âme, par catachrèse ou par métaphore mais ils ont réellement entendu cette partie du corps que la dissection nous montre dans les entrailles humaines; — d’autres ont cru l’âme composée de molécules très-petites et indivisibles , qu’ils appellent atomes, et qui se seraient unies et accrochées ensemble. Il en est qui ont prétendu que sa substance était de l’air ou du feu. D’autres, ne pouvant s’imaginer une substance immatérielle, et ne voyant pas que l’âme fût un corps, ont affirmé qu’elle n’était pas une substance, mais la simple constitution de notre corps, ou l’ensemble des éléments primordiaux qui relient ensemble ses parties charnues. Mais tous ceux-là l’ont crue mortelle puisque, qu’elle soit corps ou l’organisation du corps, il est impossible qu’elle jouisse d’une durée sans terme. Quant à ceux qui ont vu dans sa substance un certain principe vital immatériel — ils avaient découvert que tout corps vivant possède un principe qui l’anime et le vivifie — ils ont cherché, conséquemment à leur opinion, à prouver que l’âme est immortelle, puisque la vie ne peut cesser de vivre. Quant à ce je ne sais quel cinquième corps, que quelques-uns ont ajouté aux quatre éléments si connus et dont ils ont voulu former l’âme, je ne pense pas que ce soit le cas d’en parler ici. En effet ou ils entendent comme nous, par corps ce qui est contenu dans l’espace local et est moindre dans la partie que dans le tout, et alors il faut les ranger parmi ceux qui croient l’âme matérielle ; ou ils donnent le nom de corps à toute substance, ou du moins à toute substance susceptible de changement, bien qu’ils sachent qu’elle n’occupe pas l’espace en longueur, en largeur et en hauteur, et alors c’est une dispute de mots dans laquelle nous n’avons pas à entrer.

  2. A travers toutes ces opinions, quiconque voit que la nature de l’âme est une substance, et une substance immatérielle, c’est-à-dire qu’elle n’occupe pas une place plus ou moins grande dans l’espace par telle ou telle partie de son être: celui-là voit aussi nécessairement que l’erreur de ces philosophes ne vient pas de ce qu’ils n’ont pas la notion de l’âme, mais de ce qu’ils y ajoutent des choses sans lesquelles ils ne sauraient imaginer une nature quelconque. En effet tout ce qu’on pourra offrir à leur pensée en dehors des images des corps, ils le regarderont comme pure chimère. Que l’âme ne se cherche donc pas, comme si elle se faisait défaut à elle-même. Car quoi d’aussi présent à la connaissance que ce qui est présent à l’âme? Or, qu’y a-t-il d’aussi présent à l’âme que l’âme elle-même ? Et si l’on s’en tient à l’étymologie, que signifie le mot invention, sinon arriver à ce que l’on cherche (In venire, venir dedans ) ? C’est pourquoi on ne dit pas des choses qui se présentent naturellement à l’esprit qu’elles sont trouvées ou inventées, quoiqu’on puisse dire qu’elles sont connues; la raison en est que nous ne dirigeons pas notre attention à les chercher pour arriver à elles, c’est-à-dire pour les trouver. Donc de même que, quand l’oeil ou tout autre sens du corps cherche quelque chose, c’est l’âme elle-même qui cherche — (479) car c’est elle qui dirige le sens charnel et qui trouve, quand ce sens découvre l’objet de sa recherche — ainsi quand il s’agit de ce qu’elle doit connaître par elle-même et sans l’intervention des sens corporels, c’est elle qui arrive à l’objet qu’elle trouve : soit qu’elle le trouve dans une substance supérieure qui est Dieu, soit qu’elle le découvre dans d’autres parties de son être, comme quand elle porte un jugement sur les images des corps : car elle les trouve imprimées en elle-même par l’entremise du corps.

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