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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

Edition Masquer
De Trinitate

IV.

[IV 7] Voluntas vero illa quae hac atque hac fert et refert aciem formandam coniungitque formatam, si ad interiorem phantasiam tota confluxerit atque a praesentia corporum quae circumiacent sensibus atque ab ipsis sensibus corporis animi aciem omnino averterit atque ad eam quae intus cernitur imaginem penitus converterit, tanta offunditur similitudo speciei corporalis expressa ex memoria ut nec ipsa ratio discernere sinatur utrum foris corpus ipsum videatur an intus tale aliquid cogitetur. Nam interdum homines nimia cogitatione rerum visibilium vel inlecti vel territi etiam eiusmodi repente voces ediderunt quasi revera in mediis talibus actionibus seu passionibus versarentur. Et memini me audisse a quodam quod tam expressam et quasi solidam speciem feminei corporis in cogitando cernere soleret ut ei se quasi misceri sentiens etiam genitalibus flueret. Tantum habet virium anima in corpus suum et tantum valet ad indumenti qualitatem vertendam atque mutandam quomodo afficiatur indutus qui cohaeret indumento suo. Ex eodem genere affectionis etiam illud est quod in somnis per imagines ludimur. Sed plurimum differt utrum sopitis sensibus corporis sicuti sunt dormientium, aut ab interiore compage turbatis sicuti sunt furentium, aut alio quodam modo alienatis sicuti sunt divinantium vel prophetantium, animi intentio quadam necessitate incurrat in eas quae occurrunt imagines sive ex memoria sive alia aliqua occulta vi per quasdam spiritales mixturas similiter spiritalis substantiae, an sicut sanis atque vigilantibus interdum contingit ut cogitatione occupata se voluntas avertat a sensibus atque ita formet animi aciem variis imaginibus rerum sensibilium tamquam ipsa sensibilia sentiantur. Non tantum autem cum appetendo in talia voluntas intenditur fiunt istae impressiones imaginum, sed etiam cum devitandi et cavendi causa rapitur animus in ea contuenda quae fugiat. Unde non solum cupiendo sed etiam metuendo infertur vel sensus ipsis sensibilibus vel acies animi formanda imaginibus sensibilium. Itaque aut metus aut cupiditas quanto vehementior fuerit tanto expressius formatur acies sive sentientis ex corpore quod in loco adiacet sive cogitantis ex imagine corporis quae memoria continetur.

Quod ergo est ad corporis sensum aliquod corpus in loco, hoc est ad animi aciem similitudo corporis in memoria; et quod est aspicientis visio ad eam speciem corporis ex qua sensus formatur, hoc est visio cogitantis ad imaginem corporis in memoria constitutam ex qua formatur acies animi; et quod est intentio voluntatis ad corpus visum visionemque copulandam ut fiat ibi quaedam unitas trium quamvis eorum sit diversa natura, hoc est eadem voluntatis intentio ad copulandam imaginem corporis quae inest in memoria et visionem cogitantis, id est formam quam cepit acies animi rediens ad memoriam, ut fiat et hic quaedam unitas ex tribus non iam naturae diversitate discretis sed unius eiusdemque substantiae quia hoc totum intus est et totum unus animus. [8] Sicut autem cum forma et species corporis interierit non potest ad eam voluntas sensum revocare cernentis, ita cum imago quam memoria gerit oblivione deleta est non erit quo animi aciem formandam voluntas recordando retorqueat.

Traduction Masquer
De la trinité

CHAPITRE IV.

COMMENT SE FAIT CETTE UNITÉ.

  1. Mais si la volonté, qui porte et reporte de tout côté le regard à informer et l’unit à son objet quand il est formé, si la volonté, dis-je, se concentre tout entière dans l’image intérieure, détourne entièrement le regard de l’esprit des corps qui environnent les sens et des sens eux-mêmes, et s’attache (487) uniquement à l’image aperçue au dedans la ressemblance du corps, tirée de la mémoire est telle, qu’il n’est pas même possible à la raison de distinguer si c’est le corps lui-même qu’on voit ou sa figure imaginaire. En effet, il arrive parfois que des hommes, séduits ou effrayés pour avoir trop pensé à des choses visibles, prononcent subitement des paroles telles qu’ils en prononceraient s’ils faisaient telle action ou éprouvaient telle impression. Je me souviens même d’avoir ouï dire à un homme qu’il se représentait si vivement, si réellement par la pensée un corps de femme, qu’il croyait s’unir à elle charnellement et en éprouvait les conséquences. Tant l’âme a d’empire sur son corps! Tant la manière dont un vêtement va à celui qui le porte, offre de facilité pour le retourner ou en changer la qualité!

Les jeux de l’imagination pendant le sommeil appartiennent encore à ce genre d’affection. Toutefois il importe de savoir si, quand l’attention de l’âme est forcément entraînée vers les images qui lui viennent ou de la mémoire, ou de quelque puissance occulte par certaines ingérences spirituelles d’une substance également spirituelle; de savoir, dis-je, si cela arrive lorsque les sens corporels sont assoupis, comme dans le sommeil par exemple, ou lorsqu’ils sont dans un état de perturbation organique, comme dans la folie, ou arrachés en quelque sorte à eux-mêmes, comme les devins et les prophètes; ou bien, si, comme cela arrive parfois à l’homme bien portant et éveillé, la volonté, s’emparant d’une pensée, s’arrache à l’empire des sens, et forme elle-même le regard de l’âme par différentes images de choses sensibles, comme- si ces choses étaient réellement soumises aux sens. Or, ces impressions d’images n’ont jas lieu seulement quand la volonté est portée là par le désir; mais encore quand l’âme est entraînée à considérer ces objets pour les éviter et se tenir en garde. D’où il suit que ce n’est pas seulement le désir, mais aussi la crainte, qui porte le sens vers les choses sensibles, ou le regard de l’âme vers les images des choses sensibles. Par conséquent, plus la crainte ou le désir sont violents, plus le regard est vif, soit dans l’oeil qui voit un corps présent, soit dans l’âme qui pense d’après l’image fixée dans la mémoire. Ainsi ce qu’est la présence d’un corps au sens corporel, la ressemblance du corps gravée dans la mémoire l’est au regard de l’âme; ce qu’est la vision de l’oeil à l’espèce de corps dont elle est formée, la vision de la pensée l’est à l’image du corps, fixée dans la mémoire, de laquelle se forme le regard de l’âme; ce qu’est l’attention de la volonté pour unir la vue du corps et la vision intérieure, former une certaine unité de trois choses, malgré la différence des natures, cette même attention de la volonté l’est pour unir l’image du corps qui est dans la mémoire, et la vision de la pensée, c’est-à-dire la forme que le regard de l’âme a prise en revenant à la mémoire; de sorte qu’ici encore il y a une certaine unité faite de trois choses, qui ne sont plus de nature diverse, mais d’une seule et même substance: parce que tout cela est intérieur, et que tout cela est une seule âme.

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