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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

VII.

[VII 11] Iam vero in alia trinitate interiore quidem quam est ista in sensibilibus et in sensibus sed tamen quae inde concepta est, cum iam non ex corpore sensus corporis sed ex memoria formatur acies animi cum in ipsa memoria species inhaeserit corporis quod forinsecus sensimus, illam speciem quae in memoria est quasi parentem dicimus eius quae fit in phantasia cogitantis. Erat enim in memoria et priusquam cogitaretur a nobis sicut erat corpus in loco et priusquam sentiretur ut visio fieret. Sed cum cogitatur ex illa quam memoria tenet, exprimitur in acie cogitantis et reminiscendo formatur ea species quae quasi proles est eius quam memoria tenet. Sed neque illa vera parens neque ista vera proles est. Acies quippe animi quae formatur ex memoria cum recordando aliquid cogitamus non ex ea specie procedit quam meminimus visam quandoquidem eorum meminisse non possemus nisi vidissemus; acies autem animi quae reminiscendo formatur erat etiam priusquam corpus quod meminimus videremus. Quanto magis priusquam id memoriae mandaremus. Quamquam itaque forma quae fit in acie recordantis ex ea fiat quae inest memoriae, ipsa tamen acies non inde exsistit, sed erat ante ista. Consequens est autem ut si non est illa vera parens, nec ista vera sit proles. Sed et illa quasi parens et ista quasi proles aliquid insinuant unde interiora atque veriora exercitatius certiusque videantur.

[12] Difficilius iam plane discernitur utrum voluntas quae memoriae copulat visionem non sit alicuius eorum sive parens sive proles, et hanc discretionis difficultatem facit eiusdem naturae atque substantiae parilitas et aequalitas. Neque enim sicut foris facile discernebatur formatus sensus a sensibili corpore et voluntas ab utroque propter naturae diversitatem quae inest ab invicem omnibus tribus, de qua satis supra disseruimus, ita et hic potest. Quamvis enim haec trinitas de qua nunc quaeritur forinsecus invecta est animo, intus tamen agitur et non est quidquam eius praeter ipsius animi naturam. Quo igitur pacto demonstrari potest voluntatem nec quasi parentem nec quasi prolem esse, sive corporeae similitudinis quae memoria continetur sive eius quae inde cum recordamur exprimitur, quando utrumque in cogitando ita copulat ut tamquam unum singulariter appareat et discerni nisi ratione non possit? Atque illud primum videndum est non esse posse voluntatem reminiscendi nisi vel totum vel aliquid rei eius quam reminisci volumus in penetralibus memoriae teneamus. Quod enim omni modo et omni ex parte obliti fuerimus, nec reminiscendi voluntas exoritur quoniam quidquid recordari volumus recordati iam sumus in memoria nostra esse vel fuisse. Verbi gratia si recordari volo quid heri coenaverim, aut recordatus iam sum coenasse me, aut si et hoc nondum, certe circa ipsum tempus aliquid recordatus sum, si nihil aliud ipsum saltem hesternum diem et eius eam partem qua coenari solet et quid sit coenare. Nam si nihil tale recordatus essem, quid heri coenaverim recordari velle non possem. Unde intellegi potest voluntatem reminiscendi ab his quidem rebus quae memoria continentur procedere adiunctis simul eis quae inde per recordationem cernendo exprimuntur, id est ex copulatione rei cuiusdam quam recordati sumus et visionis quae inde facta est in acie cogitantis cum recordati sumus. Ipsa quae utrumque copulat voluntas requirit et aliud quod quasi vicinum est atque contiguum recordanti. Tot igitur huius generis trinitates quot recordationes quia nulla est earum ubi non haec tria sint, illud quod in memoria reconditum est etiam antequam cogitetur, et illud quod fit in cogitatione cum cernitur, et voluntas utrumque coniungens et ex utroque ac tertia se ipsa unum aliquid complens. An potius ita cognoscitur una quaedam in hoc genere trinitas ut unum aliquid generaliter dicamus quidquid corporalium specierum in memoria latet, et rursus unum aliquid generalem visionem animi talia recordantis atque cogitantis quorum duorum copulationi tertia coniungitur copulatrix voluntas ut sit hoc totum unum quiddam ex quibusdam tribus?

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De la trinité

CHAPITRE VII.

AUTRE TRINITÉ DANS LA MÉMOIRE.

  1. Il y a encore une autre trinité, plus intérieure, il est vrai, que celle qui se forme dans les choses sensibles et dans les sens, mais qui cependant y prend sa source : c’est quand le regard de l’âme est formé par la mémoire, laquelle a conservé le souvenir de l’apparence du corps que nous avons senti extérieurement: apparence qui est dans la mémoire, et que nous appelons comme le père de celle qui se forme dans l’imagination; elle était dans notre mémoire même avant qu’on y pensât, comme le corps était dans l’espace, même avant qu’il occasionnât la sensation ‘où est résultée la vision. Mais, par l’effet de la pensée, de l’image conservée par la mémoire il se forme une autre image dans le regard de celui qui pense et en suite de son souvenir, et celle-ci est en quelque sorte le fils de celle que garde la mémoire. Cependant ni l’une n’est vraiment père, ni l’autre vraiment fils. En effet, le regard de l’âme formé de la mémoire, alors que notre pensée réveille des souvenirs, ne procède pas de l’apparence que nous nous souvenons d’avoir vue, puisque nous ne pourrions pas nous souvenir si nous n’avions pas vu; mais ce regard de l’âme formé par le souvenir existait déjà avant que nous eussions vu le corps dont nous nous souvenons, et à bien plus forte raison avant que nous le gravassions dans notre mémoire. Ainsi, bien que la forme qui se produit dans le regard de l’âme qui se souvient, résulte de celle qui existe dans la mémoire, cependant ce regard n’en vient pas et lui est même antérieur. Donc si l’une n’est pas vrai père, l’autre n’est pas vrai fils. Mais cette espèce de père et cette espèce de fils nous fournissent une donnée, pour découvrir plus avant et plus sûrement des choses plus intimes et plus vraies.

  2. Il est d’abord plus difficile de distinguer si la volonté qui unit la vision à la mémoire est père ou fils de l’une des deux; et ce qui augmente la difficulté, c’est l’égalité et la similitude de nature et de substance. En effet, il n’en est pas ici comme dans l’autre cas, où il était facile, comme nous l’avons assez prouvé, de discerner le sens informé du corps sensible, (490) et la volonté, de l’une et l’autre, ou la différence des trois natures. Bien que la trinité dont il s’agit maintenant soit introduite du dehors dans l’âme, cependant elle s’opère à l’intérieur et n’est pas d’une autre nature qpe l’âme elle-même. Comment donc peut-on démontrer que la volonté n’est pas en quelque façon le père ou le fils, soit de la ressemblance corporelle qui est contenue dans la mémoire, soit de celle qui en est formée quand nous avons un souvenir, puisqu’elle les unit tellement par la pensée qu’elles semblent ne faire qu’un et ne peuvent être discernées que par la raison ? Tout d’abord il faut voir qu’il ne peut y avoir volonté de se souvenir, si les replis de la mémoire ne contiennent, ou en totalité ou en partie, ce dont nous voulons nous souvenir. En effet, on ne saurait vouloir se rappeler une chose oubliée en tout sens et complètement, puisqu’il faut déjà se souvenir que ce dont on veut se souvenir est ou a été dans la mémoire. Par exemple, si je veux me rappeler ce que nous avons mangé hier à souper, je me souviens ou de mon souper, ou de quelque circonstance qui s’y rattache, tout au moins du jour d’hier, de la partie du jour où l’on soupe d’ordinaire, et de ce que c’est que souper. Si je ne me rappelais rien de ce genre, je ne pourrais vouloir me rappeler ce que j’ai mangé hier à souper: d’où il faut conclure que la volonté de se souvenir procède des choses renfermées dans la mémoire, et en outre de celles qui en sont tirées par le souvenir, c’est-à-dire par l’union, qui s’opère entre l’objet que nous nous rappelons et la vision qui en est résultée dans le regard de la pensée, au moment où nous nous sommes souvenus. Mais la volonté elle-même qui opère cette union, exige aussi quelque autre chose qui est comme voisin et contigu k celui qui se souvient. Il y a donc autant de trinités de cette espèce qu’il y a de souvenirs, parce qu’il n’y a pas de souvenir où ne se rencontre ces trois choses: l’objet caché dans la mémoire même avant qu’on y pense; ce qui se forme dans la pensée quand cet objet est vu, et la volonté qui les unit l’un à l’autre, les complète et ne fait, elle troisième, qu’un tout avec eux. Ou bien serait-ce qu’une trinité de cette espèce consisterait en ceci : que nous appellerions généralement unité tout ce que la mémoire renferme d’images corporelles, unité encore la vision générale de l’âme exerçant sur ces objets sa pensée et ses souvenirs, puis, que la volonté intervenant, une troisième, pour joindre ensemble ces deux unités, les trois choses réunies ne formeraient qu’un seul tout?

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Inhaltsangabe

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