Edition
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De Trinitate
IX.
[IX 14] Potestatem quippe suam diligens anima a communi universo ad privatam partem prolabitur, et apostatica illa superbia quod initium peccati dicitur, cum in universitate creaturae deum rectorem secuta legibus eius optime gubernari potuisset, plus aliquid universo appetens atque id sua lege gubernare molita, quia nihil est amplius universitate, in curam partilem truditur et sic aliquid amplius concupiscendo minuitur, unde et avaritia dicitur radix omnium malorum; totumque illud ubi aliquid proprium contra leges quibus universitas administratur agere nititur per corpus proprium gerit quod partiliter possidet, atque ita formis et motibus corporalibus delectata, quia intus ea secum non habet, cum eorum imaginibus quas memoriae fixit involvitur et phantastica fornicatione turpiter inquinatur omnia officia sua ad eos fines referens quibus curiose corporalia ac temporalia per corporis sensus quaerit, aut tumido fastu aliis animis corporeis sensibus deditis esse affectat excelsior, aut coenoso gurgite carnalis voluptatis immergitur.
Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE IX.
SUITE DU MÊME SUJET.
- En effet, l’âme éprise de sa propre puissance, quitte le rang qu’elle tient dans l’ordre universel pour s’attacher à des intérêts privés. Cédant à cet orgueil rebelle que l’Ecriture appelle « le commencement de tout péché (Eccli., X, 15 ) », alors qu’elle aurait pu suivre, au sein de la création, le Dieu qui gouverne l’univers et être parfaitement dirigée par des lois, elle a ambitionné quelque chose de plus que l’univers même qu’elle s’est efforcée d’assujettir à sa volonté; et comme il n’y a rien de plus que l’univers, elle est refoulée dans un coin de l’espace et perd pour avoir trop désiré, ce qui a fait dire à l’Apôtre que l’avarice est « la racine de tous les maux (I Tim., VI, 5 ) »; et tout ce qu’elle fait, quand elle agit par un motif propre contre les lois qui régissent la création, elle le fait par l’entremise de son corps, qu’elle ne possède qu’en partie. Mettant ainsi sa complaisance dans les formes et les mouvements des corps et ne les possédant pas en elle-même, elle s’égare à travers leurs images fixées dans sa mémoire, se souille misérablement par une fornication imaginaire, dirige toutes ses fonctions vers ces fins, vers la recherche curieuse des choses matérielles et temporelles au moyen de ses sens; ou, bouffie d’orgueil, elle aspire à s’élever au-dessus des autres âmes, livrées comme elle à l’empire des (500) sens, ou enfin elle se plonge dans le sale bourbier de la volupté charnelle.