Edition
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De Trinitate
XI.
[XI 15] Sed quid est iustificati in sanguine ipsius? Quae vis est huius sanguinis obsecro ut in eo iustificentur credentes? Et quid est reconciliati per mortem filii eius? Itane vero cum irasceretur nobis deus pater vidit mortem filii sui pro nobis et placatus est nobis? Numquid ergo filius eius usque adeo nobis iam placatus erat ut pro nobis etiam dignaretur mori, pater vero usque adeo adhuc irascebatur ut nisi filius pro nobis moreretur non placaretur? Et quid est quod alio loco idem ipse doctor gentium: Quid ergo, inquit, dicemus ad haec? Si deus pro nobis, quis contra nos? Qui filio proprio non pepercit sed pro nobis omnibus tradidit eum, quomodo non et cum illo omnia nobis donavit? Numquid nisi iam placatus esset pater proprio filio non parcens pro nobis eum traderet? Nonne videtur haec illi velut adversa esse sententia? In illa moritur pro nobis filius, et reconciliatur nobis pater per eius mortem; in hac autem tamquam prior nos dilexerit pater, ipse propter nos filio non parcit, ipse pro nobis eum tradit ad mortem. Sed video quod et antea pater dilexit nos non solum antequam pro nobis filius moreretur, sed antequam conderet mundum ipso teste apostolo qui dicit: Sicut elegit nos in ipso ante constitutionem mundi. Nec filius patre sibi non parcente pro nobis velut invitus est traditus quia et de ipso dictum est: Qui me dilexit et tradidit se ipsum pro me. Omnia ergo simul et pater et filius et amborum spiritus pariter et concorditer operantur. Tamen iustificati sumus in Christi sanguine et reconciliati sumus deo per mortem filii eius, et quomodo id factum si ut potero etiam hic quantum satis videbitur explicabo.
Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE XI.
DIFFICULTÉ : COMMENT SOMMES-NOUS JUSTIFIÉS PAR LE SANG DU FILS DE DIEU?
- Mais qu’est-ce que cela veut dire: «Justifiés par son sang? » Quelle est donc, je vous demande, la puissance de ce sang, pour que les croyants soient justifiés par lui? et que signifient ces mots: « Réconciliés par la mort de son Fils? » Serait-ce que Dieu le Père irrité contre nous, aurait déposé sa colère en voyant son Fils mourir pour nous? serait-ce que son Fils était déjà si bien réconcilié avec nous, qu’il ait daigné mourir pour nous, tandis que le Père était encore irrité au point de ne pardonner qu’à condition que son Fils mourrait pour nous? Et que signifie cet autre passage du Docteur des nations: « Que dirons-nous donc après cela? si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous aurait-il pas donné toutes choses avec lui (Rom., VIII, 31, 32 )? » Est-ce que si le Père n’eût pas été déjà apaisé il aurait livré son propre Fils pour nous, sans aucun ménagement ? Tout cela n’a-t-il pas l’air de se contredire ? d’une part, le Fils meurt pour nous, et par sa mort le Père se réconcilie avec nous; d’autre part, comme si le Père eût été le premier à nous aimer, par égard pour nous il n’épargne pas son Fils et le livre pour nous à la mort. Je vois même que le Père nous a aimés plus tôt encore, non-seulement avant que son Fils mourût, mais même avant de créer le monde, ainsi que l’Apôtre en rend témoignage en disant: « Comme il nous a élus en lui avant la fondation du monde (Eph., I, 4 )». Et le Fils, que le Père ménage si peu, n’a pas été livré pour nous malgré lui; car c’est de lui qu’on a dit: « Qui m’a aimé et s’est lui-même livré pour moi (Gal., II, 29 ) ». Donc le Père et le Fils et leur Esprit commun font tout ensemble et dans un parfait accord. Néanmoins nous avons été justifiés par le sang du Christ, et nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils. C’est ce que je vais expliquer du mieux que je pourrai et autant que cela me paraîtra nécessaire. (515)