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De Trinitate
IV.
[IV 6] Iam ergo in ipsis rebus aeternis, incorporalibus et immutabilibus in quarum perfecta contemplatione nobis beata quae non nisi aeterna est vita promittitur trinitatem quae deus est inquiramus. Neque enim divinorum librorum tantummodo auctoritas esse deum praedicat, sed omnis quae nos circumstat, ad quam nos etiam pertinemus, universa ipsa rerum natura proclamat habere se praestantissimum conditorem qui nobis mentem rationemque naturalem dedit qua viventia non viventibus, sensu praedita non sentientibus, intellegentia non intellegentibus, immortalia mortalibus, impotentibus potentia, iniustis iusta, speciosa deformibus, bona malis, incorruptibilia corruptibilibus, immutabilia mutabilibus, invisibilia visibilibus, incorporalia corporalibus, beata miseris praeferenda videamus. Ac per hoc quoniam rebus creatis creatorem sine dubitatione praeponimus, oportet ut eum et summe vivere et cuncta sentire atque intellegere, et mori, corrumpi mutarique non posse; nec corpus esse sed spiritum omnium potentissimum, iustissimum, speciosissimum, optimum beatissimumque fateamur.
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De la trinité
CHAPITRE IV.
CE QUE TOUTE CRÉATURE NOUS APPREND DE DIEU.
- Cherchons donc la Trinité qui est Dieu (544) dans les réalités éternelles, immatérielles et immuables, dans la parfaite contemplation desquelles on nous promet la vie heureuse, qui ne peut qu’être éternelle. L’existence de Dieu ne repose pas seulement sur l’autorité des livres divins, mais tout ce qui nous environne, mais la nature entière à laquelle nous appartenons, nous aussi, proclament l’Etre infiniment parfait qui les a créés, qui nous a donné une âme et une raison naturelle, en vertu de laquelle nous voyons qu’il faut préférer ce qui vit à ce qui ne vit pas, ce qui sent à ce qui ne sent pas, ce qui comprend à ce qui ne comprend pas, l’immortel au mortel, la puissance à l’impuissance, la justice à l’injustice, la beauté à la laideur, le bien au mal, l’incorruptible au corruptible , ce qui ne change pas à ce qui change, l’invisible au visible, l’immatériel au matériel, le bonheur au malheur. Par conséquent, comme nous mettons sans aucun doute le Créateur au-dessus des choses créées, il est nécessaire qu’il possède la vie à un plus haut degré, qu’il connaisse et comprenne tout; qu’il ne soit sujet ni à la mort ni à la corruption, ni au changement; qu’il ne soit point corps, mais esprit, et le plus puissant, le plus juste, le plus beau, le meilleur et le plus heureux de tous les esprits.