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Works Augustine of Hippo (354-430) De Trinitate

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De Trinitate

V.

[V 7] Sed haec omnia quae dixi et quaecumque alia simili more locutionis humanae digne de deo dici videntur et universae trinitati qui est unus deus et personis singulis in eadem trinitate conveniunt. Quis enim vel unum deum, quod est ipsa trinitas, vel patrem vel filium vel spiritum sanctum audeat dicere aut non viventem aut nihil sentientem vel intellegentem, aut in ea natura qua inter se praedicantur aequales quemquam eorum esse mortalem sive corruptibilem sive mutabilem sive corporeum? Aut quisquam ibi neget aliquem potentissimum, iustissimum, speciosissimum, optimum, beatissimum? Si ergo haec atque huiusmodi omnia et ipsa trinitas et in ea singuli dici possunt, ubi aut quomodo trinitas apparebit?

Redigamus itaque prius haec plurima ad aliquam paucitatem. Quae vita enim dicitur in deo ipsa est essentia eius atque natura. Non itaque deus vivit nisi vita quod ipse sibi est. Haec autem vita non talis est qualis inest arbori ubi nullus intellectus, nullus est sensus. Nec talis qualis inest pecori; habet enim vita pecoris sensum quinquepertitum sed intellectum habet nullum, at illa vita quae deus est sentit atque intellegit omnia, et sentit mente, non corpore quia spiritus est deus. Non autem sicut animalia quae habent corpora per corpus sentit deus; non enim ex anima constat et corpore, ac per hoc simplex illa natura sicut intellegit sentit, sicut sentit intellegit, idemque sensus qui intellectus est illi. Nec ita ut aliquando esse desistat aut coeperit; immortalis est enim. Nec frustra de illo dictum est quod solus habeat immortalitatem. Nam immortalitas eius vere immortalitas est in cuius natura nulla est commutatio. Ipsa est etiam vera aeternitas qua est immutabilis deus sine initio, sine fine, consequenter et incorruptibilis. Una ergo eademque res dicitur sive dicatur aeternus deus sive immortalis sive incorruptibilis sive immutabilis, itemque cum dicitur vivens et intellegens quod est utique sapiens, hoc idem dicitur. Non enim percepit sapientiam qua esset sapiens, sed ipse sapientia est. Et haec vita eademque virtus sive potentia, eademque species qua potens atque speciosius dicitur. Quid enim potentius et speciosius sapientia quae attingit a fine usque in finem fortiter et disponit omnia suaviter? Bonitas etiam atque iustitia numquid inter se in dei natura sicut in eius operibus distant tamquam duae diversae sint qualitates dei, una bonitas, alia iustitia? Non utique. Sed quae iustitia ipsa bonitas, et quae bonitas ipsa beatitudo. Incorporalis autem vel incorporeus ideo dicitur deus ut spiritus credatur vel intellegatur esse, non corpus.

[8] Proinde si dicamus: ‚Aeternus, immortalis, incorruptibilis, immutabilis, vivus, sapiens, potens, speciosus, iustus, bonus, beatus, spiritus,‘ horum omnium novissimum quod posui quasi tantummodo videtur significare substantiam, cetera vero huius substantiae qualitates; sed non ita est in illa ineffabili simplicique natura. Quidquid enim secundum qualitates illic dici videtur secundum substantiam vel essentiam est intellegendum. Absit enim ut spiritus secundum substantiam dicatur deus et bonus secundum qualitatem, sed utrumque secundum substantiam. Sic omnia cetera quae commemoravimus unde in superioribus libris multa iam diximus. De quattuor igitur primis quae modo a nobis enumerata atque digesta sunt id est aeternus, immortalis, incorruptibilis, immutabilis, unum aliquid eligamus quia unum quattuor ista significant sicut iam disserui, ne per multa distendatur intentio, et illud potius quod positum est prius, id est aeternus. Hoc faciamus et de quattuor secundis quae sunt vivus, sapiens, potens, speciosus. Et quoniam vita qualiscumque inest et pecori cui sapientia non inest, duo vero ista, sapientia scilicet atque potentia, ita sunt inter se in homine comparata ut sancta scriptura diceret: Melior est sapiens quam fortis, speciosa porro etiam corpora dici solent; unum ex his quattuor quod eligimus sapiens eligatur, quamvis haec quattuor in deo non inaequalia dicenda sint; nomina enim quattuor, res autem una est. De tertiis vero ultimis quattuor, quamvis in deo idem sit iustum esse quod bonum, quod beatum, idemque spiritum esse quod iustum et bonum et beatum esse, tamen quia in hominibus potest esse spiritus non beatus, potest et iustus et bonus nondum beatus, qui vero beatus est profecto et iustus et bonus et spiritus est; hoc potius eligamus quod nec in hominibus esse sine illis tribus potest, quod est beatus.

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De la trinité

CHAPITRE V.

COMBIEN IL EST DIFFICILE DE DÉMONTRER LA TRINITÉ PAR LA RAISON NATURELLE.

  1. Tout ce que j’ai dit et tout ce que le langage humain peut exprimer qui soit digne de la Divinité, s’applique a toute la Trinité, qui est un seul Dieu, et à chacune des personnes de cette même Trinité prise en particulier. Qui oserait, en effet, affirmer soit de Dieu seul, qui est la Trinité même, soit du Père, ou du Fils ou du Saint-Esprit, qu’il ne vit pas, qu’il ne connaît ou ne comprend pas, ou que, dans cette même nature où l’on enseigne qu’ils sont égaux, l’un d’eux est mortel, ou corruptible, ou sujet à changement, ou matériel? Ou bien qui osera dire que l’un d’eux n’est pas très-puissant, très-juste, très-beau, très-bon, très-heureux? Si donc ces choses et toutes celles de ce genre peuvent se dire de la Trinité même et de chacune des personnes en particulier, où et comment découvrirons-nous la Trinité? Réduisons donc ces divers points à un petit nombre. Car ce qu’on appelle vie en Dieu, c’est son essence même et sa nature. Dieu ne vit donc que de sa vie, c’est-à-dire de son essence propre. Or cette vie n’est point celle de l’arbre, qui n’a ni intelligence ni sentiment. Elle n’est point celle de l’animal; qui possède les cinq sens, il est vrai, mais est privé d’intelligence. La vie qui est Dieu connaît et comprend tout; elle connaît par l’esprit et non par le corps : car Dieu est esprit (Jean, IV, 24 ). Dieu ne connaît pas par le corps, comme les animaux qui ont un corps, car il n’est point composé d’une âme et d’un corps; par conséquent c’est une nature simple qui connaît comme elle comprend et comprend comme elle connaît : vu que connaître et comprendre sont pour elle la même chose. Et ce n’est point à dire qu’il doive cesser un jour ou qu’il ait commencé : car il est immortel. C’est avec raison qu’on a dit de lui qu’il possède seul l’immortalité (I Tim., VI, 6 ): car celui-là seul est vraiment immortel, dont la nature n’est sujette à aucun changement. Cette vraie éternité, qui rend Dieu immuable, est sans commencement et sans fin, et par conséquent incorruptible. Ainsi dire que Dieu est éternel, ou immortel, ou incorruptible, ou immuable, c’est dire une seule et même chose; et affirmer qu’il est vivant ou intelligent, c’est-à-dire sage, c’est encore tout un. Car il n’a pas reçu la sagesse dont il est sage, mais il est lui-même la sagesse. Et cette sagesse est sa vie, et aussi la vertu ou puissance qui le rend puissant, et la beauté qui le rend beau. Quoi en effet de plus puissant et de plus beau que la sagesse qui atteint d’une extrémité à l’autre avec force et dispose toutes choses avec douceur (Sag., VIII, 1 )?Et sa bonté et sa justice se distinguent-elles dans sa nature comme dans ses oeuvres? Sont-elles deux qualités diverses, dont l’une s’appelle la bonté, et l’autre la justice? Pas le moins du monde; mais la justice est la même chose que la bonté, et la bonté la même chose que le bonheur, Or on dit que Dieu est immatériel ou incorporel, pour faire comprendre et admettre qu’il n’est point corps mais esprit.

  2. Quand nous disons : éternel, immortel, incorruptible, immuable, vivant, sage, puissant, beau, juste, bon, heureux, esprit, il semblerait que cette dernière expression seule se rapporte à la substance, et que les autres n’indiquent que les qualités de cette substance; (545) mais il n’en est pas ainsi dans cette nature ineffable et simple. Car tout ce qui semble, là, désigner une qualité, doit s’entendre de la substance ou essence. Gardons-nous de dire que Dieu est esprit quant à la substance, et bon quant à la qualité; car ces deux choses tiennent à sa substance, Et ainsi des autres attributs que j’ai cités tout à l’heure et dont j’ai déjà longuement parlé dans les livres précédents. Choisissons-en donc un parmi les quatre premiers que j’ai mentionnés dans cet ordre : éternel, immortel, incorruptible, immuable; puisque les quatre ne font qu’un, comme je l’ai déjà dit. Pour ne pas fatiguer l’attention du lecteur, prenons le premier des quatre : c’est-à-dire l’éternité. Appliquons le même procédé aux quatre suivants: vivant, sage, puissant, beau. Et comme l’animal a une vie quelconque, mais point de sagesse; comme ces deux qualités, sagesse et puissance sont ainsi rapprochées dans l’homme par la divine Ecriture : « Le sage est meilleur que le fort (Sag., V, 1 ) » comme, d’autre part, on a l’usage de dire de certains corps qu’ils sont beaux choisissons, dans ces quatre attributs, la sagesse. Non qu’ils soient inégaux dans Dieu ce sont quatre noms, mais la chose est une. Quant aux trois derniers, bien qu’en Dieu ce soit la même chose d’être juste, bon, heureux, la même chose d’être esprit, juste, bon et heureux: cependant comme, dans l’homme, il peut y avoir un esprit qui ne soit pas heureux; que cet esprit peut être bon et juste sans être heureux, et que celui qui est heureux est certainement un esprit juste et bon : choisissons entre les quatre ce qui suppose nécessairement les trois autres : heureux.

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