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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De Trinitate

Edition Masquer
De Trinitate

XVI.

[XVI] Quapropter ita dicitur illud dei verbum ut dei cogitatio non dicatur ne aliquid esse quasi volubile credatur in deo, quod nunc accipiat, nunc recipiat formam ut verbum sit eamque possit amittere atque informiter quodam modo volutari. Bene quippe noverat verba et vim cogitationis inspexerat locutor egregius qui dixit in carmine:

secumque volutat

Eventus belli varios;

id est, cogitat. Non ergo ille dei filius cogitatio dei sed verbum dei dicitur. Cogitatio quippe nostra perveniens ad id quod scimus atque inde formata verbum nostrum verum est. Et ideo verbum dei sine cogitatione dei debet intellegi ut forma ipsa simplex intellegatur, non aliquid habens formabile quod esse etiam possit informe. Dicuntur quidem etiam in scripturis sanctis cogitationes dei sed eo locutionis modo quo ibi et oblivio dei dicitur, quae utique ad proprietatem in deo nulla est.

[26] Quamobrem cum tanta sit nunc in isto aenigmate dissimilitudo dei et verbi dei in qua tamen nonnulla similitudo comperta est, illud quoque fatendum est quod etiam cum similes ei erimus quando eum videbimus sicuti est (quod utique qui dixit hanc procul dubio quae nunc est dissimilitudinem attendit), nec tunc natura illi erimus aequales. Semper enim natura minor est faciente quae facta est. Et tunc quidem verbum nostrum non erit falsum quia neque mentiemur neque fallemur. Fortassis etiam non erunt volubiles nostrae cogitationes ab aliis in alia euntes atque redeuntes, sed omnem scientiam nostram uno simul conspectu videbimus. Tamen cum et hoc fuerit, si et hoc fuerit, formata erit creatura quae formabilis fuit ut nihil iam desit eius formae ad quam pervenire deberet; sed tamen coaequanda non erit illi simplicitati ubi non formabile aliquid formatum vel reformatum est sed forma. Neque informis neque formata ipsa ibi aeterna est immutabilisque substantia.

Traduction Masquer
De la trinité

CHAPITRE XVI.

MÊME QUAND NOUS SERONS SEMBLABLES A DIEU, NOTRE VERBE NE POURRA JAMAIS ÊTRE ÉGALÉ AU VERBE DIVIN.

Ainsi donc, quand on parle du Verbe de Dieu, on ne l’appelle pas la pensée de Dieu, pour ne pas laisser croire qu’il y ait en Dieu quelque chose de mobile, qui tantôt prenne, tantôt reçoive la forme de Verbe, qui puisse ensuite la perdre, rester sans forme, et subir en quelque sorte des évolutions. Il connaissait bien la nature de la parole et la puissance de la pensée, le grand poète qui a dit: « il roule dans son esprit les diverses vicissitudes de la guerre ( Virg. Enéide, ch. X, V, 159, 160 ) » c’est-à-dire il pense. Le Fils de Dieu ne s’appelle donc pas pensée de Dieu, mais Verbe de Dieu. Car notre pensée parvenue à ce que nous savons et en prenant sa forme, devient notre verbe vrai. Et on doit entendre le Verbe de Dieu sans la pensée de Dieu, pour bien comprendre que c’est une forme simple, qui n’a rien qui soit à former ou qui puisse rester sans forme. On parle, il est vrai, dans les Saintes Ecritures, des pensées de Dieu; mais c’est dans le sens où l’on dit aussi oubli de Dieu: expressions qui, dans leur signification propre, ne sauraient s’appliquer à Dieu.

  1. Cette énigme étant donc maintenant si différente de Dieu et du Verbe de Dieu, malgré la faible ressemblance qu’on y découvre, il faut (558) encore reconnaître que, même « quand nous serons semblables à lui » alors que « nom le verrons tel qu’il est ( Jean, III, 2 ) » — et celui qui l’a dit ne perdait certainement pas de vue la différence — qu’alors même, dis-je, nous ne serons point égaux à lui en nature. Car la nature créée est toujours inférieure à celle qui l’a faite. Sans doute, notre verbe ne sera plus faux, puisque nous ne mentirons plus et ne serons plus trompés; peut-être encore nos pensées ne seront-elles plus mobiles, passant et repassant d’un objet à un autre ; peut-être embrasserons-nous d’un coup d’oeil tous les objets

de nos connaissances. Néanmoins, tout cela étant— si cela doit être — la créature qui était susceptible d’être formée aura été formée, pour qu’il ne lui manque rien de la forme à laquelle elle devait parvenir; mais on ne pourra l’égaler à cette simplicité, où rien de susceptible d’être formé n’a été formé où réformé; et qui n’étant ni sans forme ni formée, est, là, une substance éternelle et immuable.

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