Edition
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De Trinitate
XI.
[XI 12] Quod autem proprie singula in eadem trinitate dicuntur nullo modo ad se ipsa sed ad invicem aut ad creaturam dicuntur, et ideo relative non substantialiter ea dici manifestum est. Sicut enim trinitas unus deus dicitur magnus, bonus, aeternus, omnipotens, idemque ipse sua sic dici potest deitas, ipse sua magnitudo, ipse sua bonitas, ipse sua aeternitas, ipse sua omnipotentia; non sic dici potest trinitas pater nisi forte translate ad creaturam propter adoptionem filiorum. Quod enim scriptum est: Audi, Israhel: dominus deus tuus dominus unus est, non utique excepto filio aut excepto spiritu sancto oportet intellegi, quem unum dominum deum nostrum recte dicimus etiam patrem nostrum per gratiam suam nos regenerantem. Trinitas autem filius nullo modo dici potest. Spiritus vero sanctus secundum id quod scriptum est: Quoniam deus spiritus est, potest quidem universaliter dici quia et pater spiritus et filius spiritus, et pater sanctus et filius sanctus. Itaque pater et filius et spiritus sanctus quoniam unus deus et utique deus sanctus est et deus spiritus est potest appellari trinitas et spiritus et sanctus. Sed tamen ille spiritus sanctus qui non trinitas sed in trinitate intellegitur in eo quod proprie dicitur spiritus sanctus, relative dicitur cum et ad patrem et ad filium refertur quia spiritus sanctus et patris et filii spiritus est. Sed ipsa relatio non apparet in hoc nomine; apparet autem cum dicitur donum dei. Donum enim est patris et filii quia et a patre procedit, sicut dominus dicit, et quod apostolus ait: Qui spiritum Christi non habet hic non est eius, de ipso utique spiritu sancto ait. ‚Donum‘ ergo ‚donatoris‘ et ‚donator doni‘ cum dicimus relative utrumque ad invicem dicimus. Ergo spiritus sanctus ineffabilis quaedam patris filiique communio, et ideo fortasse sic appellatur quia patri et filio potest eadem appellatio convenire. Nam hoc ipse proprie dicitur quod illi communiter quia et pater spiritus et filius spiritus, et pater sanctus et filius sanctus. Ut ergo ex nomine quod utrique convenit utriusque communio significetur, vocatur donum amborum spiritus sanctus. Et haec trinitas unus deus, solus, bonus, magnus, aeternus, omnipotens; ipse sibi unitas, deitas, magnitudo, bonitas, aeternitas, omnipotentia.
Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE XI.
DES RELATIONS DIVINES.
- S’agit-il au contraire des opérations propres à chacune des trois personnes divines, nous disons qu’ici ces opérations ne touchent pas à la nature même de Dieu, et qu’elles n’affectent que les relations des trois personnes entre elles, ou leurs rapports avec les créatures. C’est pourquoi il est évident que tout ce qui s’affirme alors de Dieu tombe sur les relations divines, et non sur la nature ou essence divine. Ainsi nous disons des trois personnes de la sainte Trinité qu’elles ne sont qu’un seul et même Dieu, et que ce Dieu unique est grand, bon, éternel et tout-puissant, Nous ajoutons encore qu’il est à lui-même le principe de la divinité, non moins que sa propre grandeur, sa propre bonté, sa propre éternité et sa propre puissance. Mais on ne peut donner à la Trinité entière le nom de Père, si ce n’est peut-être dans un sens relatif aux créatures et à cause de notre adoption divine. Et en effet, cette parole de l’Ecriture : « Ecoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est seul Seigneur ( Deut., VI, 4 )», ne doit point s’entendre du Père à l’exclusion du Fils et du Saint-Esprit. Cependant nous pouvons avec raison appeler Père ce Dieu unique, parce qu’il nous engendre par sa grâce à la vie spirituelle. Mais on ne saurait dans aucun sens nommer la sainte Trinité Dieu le Fils. Quant à l’Esprit-Saint, comme il est écrit que «Dieu est Esprit (Jean, IV, 24 ) », il est permis de le faire du moins dans un sens général; car le Père est Esprit, le Fils est Esprit, et également, le Père est saint, et le Fils est saint. Ainsi parce que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu’un seul et même Dieu, et que ce Dieu est tout ensemble saint et Esprit, on peut désigner la Trinité tout entière par le mot Esprit-Saint.
Néanmoins quand il s’agit spécialement de l’Esprit-Saint comme troisième personne de la sainte Trinité, et non de la Trinité tout entière, nous le nommons Esprit-Saint dans un sens relatif, et par rapport au Père et au Fils, car il est l’Esprit et du Père et du Fils. Cependant il est vrai de dire que ce nom n’exprime point ces relations divines, et qu’elles se montrent bien mieux dans celui « de don de Dieu (Act., VIII, 20 ) ». Il est en effet le don du Père, puisque, selon la parole du Sauveur, «il procède du Père»: et il est également le don du Fils, puisque l’Apôtre nous dit que « celui qui n’a pas l’Esprit de Jésus-Christ n’est plaint à lui (Jean, XV, 26 ; Rom., VIII, 9 )». C’est donc relativement aux deux premières personnes de la sainte Trinité que nous nommons la troisième Don de Dieu, quoiqu’elle ne soit pas elle-même étrangère à cette donation. Car nous la considérons comme l’union ineffable du Père et du Fils; et peut-être n’est-elle appelée Esprit-Saint que parce que ce même nom convient au Père et au Fils. Ainsi le mot (430) Esprit-Saint désigne spécialement la troisième personne de la sainte Trinité, mais il s’applique aussi aux deux autres, car le Père et le Fils sont tous deux Esprits et tous deux saints. L’Esprit-Saint est donc nommé le Don mutuel du Père et du Fils, afin que ce nom qui convient à l’un et à l’autre, explique par lui-même que dans la Trinité cet Esprit est l’union des deux premières personnes. Mais cette Trinité de personnes ne forme qu’un seul Dieu qui est unique, bon, grand, éternel et tout-puissant; et qui est à lui-même son unité, sa divinité, sa grandeur, sa bonté, son éternité et sa toute-puissance.