CHAPITRE VI.
JUGEMENT ERRONÉ DE L’AME SUR ELLE-MÊME.
- Or, l’âme se trompe quand elle s’unit à ces images avec tant de passion qu’elle s’imagine être de même nature qu’elles. Elle s’y assimile en quelque sorte, non réellement, mais par la pensée; non qu’elle se croie une image, mais elle se confond avec l’objet dont elle porte l’image en elle-même. Elle conserve cependant la faculté de juger et de discerner l’objet matériel qu’elle a laissé au dehors et l’image qu’elle en garde au dedans d’elle. Nous exceptons les cas où ces images sont aussi vives que si elles étaient, non plus présentes seulement à la pensée, mais réellement senties au dehors, comme il arrive dans le sommeil, dans la folie ou dans l’extase.