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Works Augustine of Hippo (354-430)

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Du baptême contre les Donatistes

29.

« Celui qui revient à l’Eglise», dit saint Cyprien, « doit être baptisé et renouvelé, afin qu’il soit. sanctifié dans l’unité par les saints ». Mais que fera-t-il donc de celui qui dans l’unité aura marché dans la voie des pécheurs? Un homicide est-il un saint? Et si l’on baptise dans l’Eglise afin que « l’hérétique se dépouille du crime qu’il a commis, quand, cherchant un prêtre pour revenir à Dieu, il est tombé dans le sacrilège par la séduction de l’erreur», comment pourra se dépouiller de sa faute celui qui dans l’unité même de l’Eglise, cherchant l’homme de Dieu, s’est adressé à un homicide par la séduction de l’erreur? Si « dans un même homme il ne peut arriver qu’une chose soit vaine, et qu’une autre prévale », pourquoi dans un homicide le sacrement peut-il être saint tandis que le coeur est coupable? Si « celui-là ne peut pas baptiser, qui ne peut pas donner « le Saint-Esprit », pourquoi l’homicide baptise-t-il dans l’unité? Ou bien, comment un homicide peut-il avoir le Saint-Esprit, puisque celui qui possède le Saint-Esprit jouit de la lumière, tandis que « celui qui hait son frère est encore dans les ténèbres? » « Parce qu’il n’y a qu’un seul baptême et un seul Esprit », si les hommes qui n’ont pas le seul Esprit ne peuvent avoir le seul baptême, pourquoi dans l’unité celui qui est innocent et celui qui est homicide ont-ils le même baptême, tandis qu’ils n’ont pas le même Esprit?

Ainsi donc l’hérétique. et le catholique peuvent avoir le seul et même baptême sans avoir la seule Eglise, comme dans l’unité celui qui est innocent et celui qui est homicide peuvent avoir le seul baptême sans avoir le même Esprit; car, comme il n’y a qu’un seul baptême, il n’y a non plus qu’un seul Esprit et une seule Eglise. Par conséquent, à l’égard de chaque homme il faut reconnaître ce qu’il a et lui donner ce qu’il n’a pas. Si « rien de bon ni de valide ne peut être fait devant le Seigneur par ceux que le Seigneur regarde comme ses adversaires et ses ennemis », pourquoi donc le baptême conféré par un homicide est-il valide? Est-ce que nous ne regardons pas les homicides comme les adversaires et les ennemis du Seigneur? Or, «celui qui hait son frère est homicide ». Comment donc conféraient-ils le baptême, ceux qui, nourrissant de la haine contre Paul, le serviteur du Christ Jésus, en nourrissaient par là même contre Jésus qui disait à Paul « Pourquoi me persécutez-vous (Act., IX, 4 )? » quand ce n’était que ses serviteurs qui étaient persécutés? A la fin du monde le souverain Juge ne doit-il pas s’écrier : « Ce que vous n’avez pas fait pour le dernier des miens, vous ne l’avez pas fait pour moi-même (Matt., XXV, 45) » Par conséquent, tous ceux qui nous quittent ne sont plus d’avec nous, mais tous ceux qui sont avec nous ne sont pas pour cela des nôtres. Dans une aire où l’on bat le grain, ce qui s’envole n’est pas du froment, mais tout ce qui reste n’est pas pour cela du froment. De là ces paroles de saint Jean : « Ils sont sortis d’avec nous, mais ils n’étaient pas des nôtres. Car s’ils eussent été des nôtres ils tussent demeurés avec nous (I Jean, II, 19)». Ainsi donc Dieu ne craint pas de se servir des méchants pour nous donner le sacrement de la grâce; quant à la grâce elle-même, s’il nous la donne, c’est par lui-même et par ses saints. Par exemple, s’il s’agit de la rémission des péchés, il nous l’accorde par lui-même ou par les membres de la colombe auxquels il a dit: « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (Jean, XX, 23 ) ». Quant au baptême, qui est par excellence le sacrement de la rémission des péthés, il est certain qu’il peut être possédé par les homicides, encore plongés dans les ténèbres puisqu’ils n’ont pas arraché de leur coeur la haine fraternelle; d’un autre côté, doit-on dire que ce sacrement, reçu dans des coeurs mai disposés, n’y a pas opéré la rémission des péchés, ou que ces péchés à peine remis ont repris une existence nouvelle? Je ne saurais me prononcer sur ce point. Quoi qu’il en soit, j ‘affirme sans hésiter que par lui-même et en tant qu’il vient de Dieu ce sacrement est saint, et que, soit dans l’unité, soit dans le schisme, il ne saurait être souillé par la perversité ni de ceux qui le donnent ni de ceux qui le reçoivent.

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The Seven Books of Augustin, Bishop of Hippo On Baptism, Against the Donatists

29.

But as to what he says, that "he who comes to the Church is to be baptized and renewed, that within he may be hallowed through the holy," 1 what will he do, if within also he meets with those who are not holy? Or can it be that the murderer is holy? And if the reason for his being baptized in the Church is that "he should put off this very thing also that he, being a man that sought to come to God, fell, through the deceit of error, on one profane," 2 where is he afterwards to put off this, that he may chance, while seeking a man of God within the Church itself, to have fallen, through the deceit of error, on a murderer? If "there cannot be in a man something that is void and something that is valid," 3 why is it possible that in a murderer the sacrament should be holy and his heart unholy? If "whosoever cannot give the Holy Spirit cannot baptize," 4 why does the murderer baptize within the Church? Or how has the murderer the Holy Spirit, when every one that has the Holy Spirit is filled with light, but "he who hates his brother is still in darkness?" 5 If because "there is one baptism, and one Spirit," 6 therefore they cannot have the one baptism who have not the one Spirit, why do the innocent man and the murderer within the Church have the one baptism and not have the one Spirit? So therefore the heretic and the Catholic may have the one baptism, and yet not have the one Church, as in the Catholic Church the innocent man and the murderer may have the one baptism, though they have not the one Spirit; for as there is one baptism, so there is one Spirit and one Church. And so the result is, that in each person we must acknowledge what he already has, and to each person we must give what he has not. If "nothing can be confirmed and ratified with God which has been done by those whom God calls His enemies and foes," 7 why is the baptism confirmed which is given by murderers? Are we not to call murderers the enemies and foes of the Lord? But "he that hateth his brother is a murderer." How then did they baptize who hated Paul, the servant of Jesus Christ, and thereby hated Jesus Himself, since He Himself said to Saul, "Why persecutest thou me?" 8 when he was persecuting His servants, and since at the last He Himself shall say, "Inasmuch as ye did it not to one of the least of these that are mine, ye did it not to me?" 9 Wherefore all who go out from us are not of us, but not all who are with us are of us; just as when men thresh, all that flies from the threshing-floor is shown not to be corn, but not all that remains there is therefore corn. And so John too says, "They went out from us, but they were not of us; for if they had been of us, they would no doubt have continued with us." 10 Wherefore God gives the sacrament of grace even through the hands of wicked men, but the grace itself only by Himself or through His saints. And therefore He gives remission of sins either of Himself, or through the members of that dove to whom He says, "Whosesoever sins ye remit, they are remitted unto them; and whosesoever sins ye retain, they are retained." 11 But since no one can doubt that baptism, which is the sacrament of the remission of sins, is possessed even by murderers, who are yet in darkness because the hatred of their brethren is not excluded from their hearts, therefore either no remission of sins is given to them if their baptism is accompanied by no change of heart for the better, or if the sins are remitted, they at once return on them again. And we learn that the baptism is holy in itself, because it is of God; and whether it be given or whether it be received by men of such like character, it cannot be polluted by any perversity of theirs, either within, or yet outside the Church.


  1. Cypr. Ep. lxx. 2. ↩

  2. Cypr. Ep. lxx. 2. ↩

  3. Cypr. Ep. lxx. 3. ↩

  4. Cypr. Ep. lxx. 3. ↩

  5. 1 John ii. 9. ↩

  6. Cypr. Ep. lxx. 3. ↩

  7. Cypr. Ep. lxx. 3. ↩

  8. Acts ix. 4. ↩

  9. Matt. xxv. 45. ↩

  10. 1 John ii. 19. ↩

  11. John xx. 23. ↩

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The Seven Books of Augustin, Bishop of Hippo On Baptism, Against the Donatists

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