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The Seven Books of Augustin, Bishop of Hippo On Baptism, Against the Donatists
15.
But what attitude do they assume, when it is shown that the holy Cyprian, though he did not himself admit as members of the Church those who had been baptized in heresy or schism, yet held communion with those who did admit them, according to his express declaration, "Judging no one, nor depriving any one of the right of communion if he differ from us?" 1 If he was polluted by communion with persons of this kind, why do they follow his authority in the question of baptism? But if he was not polluted by communion with them, why do they not follow his example in maintaining unity? Have they anything to urge in their defense except the plea, "We choose to have it so?" What other answer have any sinful or wicked men to the discourse of truth or justice,--the voluptuous, for instance, the drunkards, adulterers, and those who are impure in any way, thieves, robbers, murderers, plunderers, evil-doers, idolaters,--what other answer can they make when convicted by the voice of truth, except "I choose to do it;" "It is my pleasure so"? And if they have in them a tinge of Christianity, they say further, "Who art thou that judgest another man's servant?" 2 Yet these have so much more remains of modesty, that when, in accordance with divine and human law, they meet with punishment for their abandoned life and deeds, they do not style themselves martyrs; while the Donatists wish at once to lead a sacrilegious life and enjoy a blameless reputation, to suffer no punishment for their wicked deeds, and to gain a martyr's glory in their just punishment. As if they were not experiencing the greater mercy and patience of God, in proportion as "executing His judgments upon them by little and little, He giveth them place of repentance," 3 and ceases not to redouble His scourgings in this life; that, considering what they suffer, and why they suffer it, they may in time grow wise; and that those who have received the baptism of the party of Maximianus in order to preserve the unity of Donatus, may the more readily embrace the baptism of the whole world in order to preserve the peace of Christ; that they may be restored to the root, may be reconciled to the unity of the Church, may see that they have nothing left for them to say, though something yet remains for them to do; that for their former deeds the sacrifice of loving-kindness may be offered to a long-suffering God, whose unity they have broken by their wicked sin, on whose sacraments they have inflicted such a lasting wrong. For "the Lord is merciful and gracious, slow to anger, plenteous in mercy and truth." 4 Let them embrace His mercy and long-suffering in this life, and fear His truth in the next. For He willeth not the death of a sinner, but rather that he should turn from his way and live; 5 because He bends His judgment against the wrongs that have been inflicted on Him. This is our exhortation.
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Du baptême contre les Donatistes
15.
Mais enfin, que prétendent donc ces Donatistes , puisqu’il est. certain que saint Cyprien, tout en refusant à l’hérésie et au schisme la possession du baptême, resta toujours en communion avec ceux qui admettaient la doctrine contraire? Nous en trouvons la preuve dans les paroles suivantes « Ne jugeons personne et gardons-nous de retrancher de notre communion celui qui professerait une opinion contraire (Au concile de Carthage rappelé plus haut, ch. II.) ». Or, s’il s’est souillé en communiquant avec ses adversaires, pourquoi donc les Donatistes invoquent-ils sans cesse l’autorité de son nom pour appuyer leur propre doctrine? Et s’il n’a pas été souillé par ses relations avec les défenseurs de l’ancienne coutume, pourquoi donc les Donatistes ne cherchent-ils pas à imiter son attachement inviolable à l’unité? Quelle ressource peut-il leur rester, si ce n’est de dire: Nous le voulons ainsi? Quand des hommes livrés à tous les crimes, à la luxure, à l’ivresse, à l’adultère, à l’impureté, au vol, à la rapine, à l’homicide, à la malveillance, à l’idolâtrie, se voient pressés par la vérité et par la justice, que peuvent-ils répondre autre chose, sinon : C’est là ce que je veux, c’est là ce qui me plaît? Et s’ils portent un nom quelque peu chrétien, ne s’écrient-ils pas « Qui êtes-vous donc pour oser juger le serviteur de votre frère (Rom., XIV,4)?» Et cependant ces coupables dont je viens de parler, se voyant sous le coup des châtiments que leur attire la violation des lois divines et humaines, se gardent bien de se couronner eux-mêmes du diadème du martyre. Il n’en est pas de même des Donatistes; avec une vie toute de sacrilèges, ils se flattent de passer pour innocents; et après s’être rendus coupables des plus grands crimes, ils ne croient mériter aucun châtiment; infligez-leur telle punition bien méritée, ils s’en feront un piédestal sur lequel ils se couronneront de la gloire du martyre. La seule conclusion que l’on puisse tirer, c’est que la miséricorde et la patience de Dieu éclatent sur eux d’une manière d’autant plus visible, qu’ils trouvent dans leurs souffrances passagères l’occasion d’autant plus favorable de faire pénitence (Sag., XII, 10), que ces souffrances se succèdent avec moins d’interruption, Dieu veut les faire rentrer en eux-mêmes en leur mettant sous les yeux ce qu’ils souffrent et la cause pour laquelle ils souffrent. Eux qui pour assurer l’unité du Donatisme ont ratifié le baptême conféré par les Maximianistes, combien plus ne devraient-ils pas, pour la paix du troupeau de Jésus-Christ, ratifier le baptême de l’Eglise universelle, se rattacher à la souche véritable, se réconcilier avec l’unité, comprendre qu’il ne leur reste rien de leurs vaines déclamations, tandis qu’il leur reste le mérite de leurs oeuvres. Pour expier leurs péchés passés, le seul moyen c’est de chercher à apaiser Dieu par l’offrande du sacrifice de dilection, au lieu de continuer à rompre l’unité par une scission criminelle, et à prodiguer aux sacrements divins le tribut quotidien de leurs injures sacrilèges. Dieu est rempli de pitié et de miséricorde, de patience et de longanimité, de bonté et de véracité (Ps., CII, 8). Tant qu’ils sont sur la terre, qu’ils invoquent le Dieu miséricordieux et bon, et qu’ils craignent pour l’autre vie son inflexible justice. Car Dieu ne veut pas que l’impie meure et périsse, mais qu’il se convertisse et qu’il vive (Ezéch., XXXIII, 11); devant le repentir Dieu se laisse fléchir et oublie les injures passées. Tels sont les conseils que nous ne cessons de donner.