19.
« Il ne peut donc y avoir d’union réciproque entre la justice et l’iniquité », non-seulement dans le schisme, mais encore dans l’unité. « Car Dieu connaît ceux qui sont à lui, et quiconque invoque le nom du Seigneur doit s’abstenir de toute iniquité ; et il ne peut y avoir d’union entre la lumière et les ténèbres (II Cor., VI, 14.) », non-seulement dans le schisme, mais encore dans l’unité. En effet, dit saint Jean, « Celui qui hait son frère est encore dans les ténèbres (I Jean, II, 9.) ». Or, ils haïssaient saint Paul, ceux qui annonçant Jésus-Christ avec un esprit de jalousie et de dissension malveillante, se flattaient de venir le troubler jusque sous le poids de ses chaînes (Philipp., I, 15, 17) ; et cependant Cyprien nous enseigne que ces mêmes prédicateurs appartenaient à l’unité de l’Eglise : « Si donc les ténèbres ne peuvent éclairer, ni l’iniquité justifier», comme parle notre saint martyr, je demande comment ces ministres pouvaient baptiser dans l’unité de l’Eglise? Je demande comment ces vases d’ignominie peuvent dans la maison même du père de famille opérer la sanctification des hommes, en leur conférant la justice et la sainteté? N’est-ce point parce que la sainteté de ce sacrement ne peut être souillée par les pécheurs, soit quand elle est conférée par eux, soit quand elle est reçue par des hommes qui ne veulent changer ni leur coeur, ni leur vie? C’est en parlant de ces pécheurs extérieurement attachés à l’unité, que Cyprien a dit: « Ils ne renoncent au siècle que du bout des lèvres, et non point par leurs œuvres (Cyp., lettre XI, aux Clercs.) ».