9.
Rappelons d’abord les paroles prononcées par Cyprien lui-même, car il suffit de les
énoncer pour comprendre son ardent amour de la paix et son ardente charité. « Bien-aimés collègues, vous venez d’entendre ce que notre coévêque Jubaianus nous écrit, nous consultant, malgré notre médiocrité, sur le baptême illicite et profane des hérétiques. Vous avez vu que dans ma réponse je déclare, comme nous l’avons souvent déclaré, que les hérétiques qui reviennent à l’Eglise, doivent être baptisés et sanctifiés par le baptême de l’Eglise. Enfin, la seconde lettre de Jubaianus, écrite dans toute la sincérité de sa foi et de sa religion, nous apprend, non-seulement qu’il adhère à notre décision, mais encore qu’il nous remercie de l’avoir instruit et éclairé. Ce qu’il nous reste à faire, c’est donc d’émettre chacun notre opinion sur ce point, sans prétendre toutefois ni juger personne, ni priver du droit de communion celui qui formulerait une opinion contraire. En effet, aucun d’entre nous ne s’est constitué l’évêque des évêques; aucun n’aspire à frapper d’une crainte tyrannique ses propres collègues, pour les contraindre à suivre son avis. Car tout évêque jouit de sa pleine liberté et de toute sa puissance, et ne peut pas plus être jugé par un autre évêque, qu’il ne peut le juger lui-même. Attendons le jugement suprême de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui seul a le pouvoir de nous préposer au gouvernement de son Eglise, et de nous juger selon nos œuvres (Concile de Carthage ).