XXIX.
Je comprends ce qui peut vous émouvoir. Vous m'objectez peut-être que dans toute cette énumération il n'est pas question de sacrement, tandis que le baptême est un sacrement divin. II pourrait donc fort bien se faire que l'or, la lumière, la nourriture, les armes, les vêtements, soient utiles pour les uns, tandis qu'ils sont inutiles ou nuisibles pour les autres; mais n'est-ce pas autre chose quand il s'agit de soutenir que le baptême, à l'égard de ceux qui l'ont reçu, soit utile pour les uns et nuisible pour les autres? Eh bien ! soit, examinons si les biens de l'ordre surnaturel profitent toujours à ceux qui les reçoivent. Il suffit de poser cette question pour la résoudre et pour se convaincre avec nous que ces biens ne profitent pas toujours à ceux qui les possèdent. Je n'en veux d'autres preuves que vos propres aveux. Avant tout vous avouez que l'on doit croire à l'apôtre saint Paul. Ce point seul me suffit. Vous avouez également que c'est bien l'apôtre saint Paul qui a prononcé cette parole : « La loi est bonne ». Il suit de là que la loi est bonne, mais pour ceux qui en font un usage légitime1. Supposé qu'on en fasse un usage criminel, la loi n'en devient pas mauvaise par elle-même, mais elle nuit certainement aux méchants.
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I Tim. I, 8. ↩