XXXV.
Vous nous alléguez l'unité de Dieu, de la foi, du baptême, de l'Eglise incorruptible: sur tous ces points nous sommes parfaitement d'accord; mais vous pouvez déjà reconnaître que vous n'avez pas obtenu le résultat que vous vous proposiez, et qu'au contraire vous nous avez été d'un grand secours pour vous convaincre de ce que nous voulions vous prouver. Comprenez donc quelle situation heureuse est la nôtre ; quand des schismatiques ou des hérétiques reviennent à nous, nous rétablissons les vérités qu'ils ont dénaturées ; quant à celles qu'ils ont conservées pures et intactes, nous les reconnaissons, nous y applaudissons, sans nous exagérer à nous-mêmes, outre mesure, les vices de la nature humaine, et sans faire aucune injure aux choses divines nous suivons .ainsi les Mates de l'Apôtre, qui trouvant le nom de Dieu inscrit sur un autel de ces païens, adorateurs des idoles, applaudit à cette idée, loin de la condamner et de la maudire. Parce qu'un déserteur s'est servi du sceau royal pour s'entourer de satellites, est-ce une raison pour détruire et changer ce sceau dans tout homme qui, revenu de son erreur, a obtenu avec son pardon l'ordre de rassembler des troupes? Parce qu'un serviteur infidèle a gravé le nom de son maître sur les brebis qu'il lui a ravies, est-ce une raison pour se croire obligé de changer cette marque sur toutes les brebis restées fidèles?