XIII.
Qu'il considère donc quelle erreur a pu lui inspirer les paroles suivantes : « Bon gré, malgré, les traditeurs par leurs sacrements sacrilèges ne font que se rendre plus coupables envers Jésus-Christ». Donner à ces hommes le nom de traditeurs sans prouver qu'ils le soient , c'est déjà une grande témérité, que pourtant, à la rigueur, on pourrait encore tolérer de sa part ; mais comment supporter qu'il flétrisse du nom de sacrilèges les sacrements de Jésus-Christ, lors même qu'en réalité, comme il-le prétend calomnieusement, ils seraient conférés par des traditeurs, pourvu qu'ils soient administrés au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, selon le rite évangélique ? Il dira peut-être que les sacrements conférés par des sacrilèges, ne sont pas les sacrements de Jésus-Christ. Pourquoi dès lors ne pas ajouter que ce n'est pas non plus le nom de Jésus-Christ qui est invoqué par les sacrilèges ? Mais il recule devant cette conclusion. Ecoutons plutôt : « Il est certain que dans tout ce que les sacrilèges osent faire, fût-ce même au nom de Jésus-Christ, ils perdent leur temps et n'accomplissent qu'une oeuvre mensongère ». « Fût-ce même au nom de Jésus-Christ », dit-il, est-ce qu'il n'affirme pas qu'il s'agit ici réellement du nom même de Jésus-Christ ? De même donc que tout ce que font les sacrilèges au nom de Jésus-Christ est radicalement nul ; de même que le baptême de Jésus-Christ, reçu ou conféré par les hérétiques, est pour eux absolument invalide; toutefois, de même que pour les premiers il s'agit réellement du nom de Jésus-Christ ; pour les autres il s'agit également du baptême même de Jésus-Christ. Ces deux points doivent être affirmés et maintenus, au lieu d'être niés et détruits, autrement les dons les plus signalés du Seigneur ne seraient pour nous qu'une occasion de l'offenser plus indignement, au moment même où nous travaillons à réformer la conduite de tous ces sacrilèges, qui usent si mal des bienfaits du ciel.