XXXIX.
Quant à Mensurius, que répondrai-je, puisque pendant sa vie jusqu'au jour de sa mort, son peuple n'a jamais porté atteinte à l'unité? Il est, dit-on, incriminé dans les lettres de Secundus de Tigisit; mais le texte lui-même prouve qu'elles furent échangées dans un esprit tout pacifique, et du reste elles ne furent jamais livrées à la publicité. Notre adversaire parle aussi de l'église de Cirte, et il accable d'invectives les évêques qui en occupèrent le siége. Mais comment donc n'a-t-il pas vu que les calomnies qu'il lance contre les plus saints personnages de notre temps, et que nous connaissons parfaitement, nous prouvent que toutes ses diatribes contre les personnes que nous n'avons pas connues, ne sont également que des calomnies et que nous devons les regarder comme telles? D'un autre côté, quand nous entendons Profuturus, mort seulement depuis peu d'années, et Fortunat, qui est encore vivant et qui lui succéda dans l'épiscopat, tout Manichéens qu'ils furent et dès lors apostats, quand, dis-je, nous les entendons lancer des attaques continuelles contre des personnages qui de nos jours ne sont même plus connus, nous avons le droit de conclure que, leur vie a été d'autant plus pure qu'ils sont l'objet, de la part de leurs adversaires, des accusations les plus honteuses.