XVI.
Mais j'admire vraiment cette consolation presque apostolique que vous adressez à vos coreligionnaires. Sans doute, ils n'ont qu'à se louer d'Émérite, qui a fait pour vous tout ce qu'il a pu, puisqu'il a refusé de se séparer de votre cause, quoiqu'il lui eût été impossible de la justifier; mais combien d'autres qui, rejetant vos erreurs, sont rentrés dans le sein de l'Église catholique ! C'est contre eux que vous rappelez cette parole de l'Apôtre : « Si quelques-uns d'entre eux renoncent à la foi, est-ce que leur infidélité détruira la foi divine? Assurément non ». Pourquoi vous arrêter en si beau chemin ? dites franchement que ceux qui ont cru à la parole de Dieu ont perdu la foi, et que cette foi n'est conservée que par ceux qui croient à la parole de l'homme. « Toutes les nations seront bénies en votre race », dit le Seigneur1. Voilà celui en qui mettent leur foi et leur confiance, ceux qui vous quittent pour passer dans nos rangs. Des hommes ont osé dire que les nations des rives opposées de la mer avaient péri sous l'influence du péché de Cécilianus, et c'est à la parole de tels hommes, que croient ceux qui persévèrent dans votre communion. Et vous soutenez que ceux qui se sont attachés à la foi de Dieu ont perdu la foi, tandis que ceux gui ne se sont reposés que sur la parole des hommes ont conservé la foi de Dieu. Est-ce sans raison qu'après ces paroles que vous avez rappelées précédemment, l'Apôtre ajoute aussitôt: « Or, Dieu est la vérité même et tout homme est menteur2? » Quoi de plus faux, si ceux qui croient à la parole du Dieu de vérité ont perdu la foi, tandis que cette même foi est conservée dans toute sa pureté par ceux qui croient à la parole de l'homme naturellement menteur ?