XLIX.
Si donc les Donatistes ont toujours aimé à se suicider eux-mêmes ; si dès le commencement ils ont été des traîtres, pourquoi s'étonner qu'ils aient inspiré à leur postérité un violent amour pour le genre de mort du modèle de tous les traîtres1 ? Cependant, pour empêcher qu'on ne trouvât entre eux et lui une ressemblance trop frappante, rarement ils ont employé la strangulation. Mais peu importe la forme en elle-même. En effet, celui qui inspira au traître Judas la pensée de se pendre, c'est celui qui, à différentes reprises; jeta dans l'eau et dans le feu ce malheureux enfant que le Sauveur daigna guérir2; celui qui précipita dans la mer tout un troupeau de pourceaux3; celui qui suggéra au Seigneur l'audacieuse présomption de se précipiter du haut du temple4. Peu importe donc les différents genres de mort dans lesquels vous vous précipitez; il est toujours vrai de dire qu'en vous tuant ainsi sous l'inspiration du démon, vous marchez sur les traces du traître Judas. Admettons même que vous ne soyez pas des traîtres ; ne suffit-il pas de constater que, dociles aux leçons criminelles que vous avez reçues de ceux qui ont apostasié et formé ce schisme au sein duquel vous persévérez, vous n'imitez que trop fidèlement le triste exemple laissé par le traître Judas ? Voilà donc avec quelle justice vous vous élèverez contre ceux qui vous auront accablés d'afflictions : si votre mort doit être vengée, c'est contre vous-mêmes que se tournera cette trop juste vengeance.