56.
Le livre des Rois nous insinue, à l'endroit du patriarche David, une condition semblable en quelques points à celle que je plaide ici. Un prophète lui est envoyé et le menace de maux terribles que la colère de Dieu fera tomber sur lui â cause du crime qu'il a commis. Le prince, par l'aveu de son péché, obtient son pardon, car le prophète t lui répond que cette tache honteuse et ce forfait lui sont remis1 ; et cependant les châtiments dont Dieu l'avait menacé eurent leur accomplissement dans cette humiliation cruelle qu'un fils révolté lui fit subir. — Pourquoi les adversaires n'objectent-ils point ici : Puisque Dieu l'avait menacé à raison du péché, comment, après le péché remis, a-t-il accompli néanmoins ses menaces ? Sans doute, c'est qu'à cette difficulté eux-mêmes répondraient, avec une parfaite logique, que le crime de David lui avait été pardonné pour empêcher qu'il ne fût privé de la vie éternelle; mais que l'effet des menaces suivit néanmoins le pardon, afin d'exercer et de prouver, par ces humiliations' mêmes, la piété du prince pénitent. Ainsi Dieu a-t-il agi pour la mort corporelle : il l'a infligée à l'homme comme peine du péché; il n'a point rayé cette peine avec le péché même effacé, afin d'exercer la vertu.
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II Rois, XII, 13. ↩