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De l'âme et de son origine
33.
Ce que vous dites du phénix n'a aucun rapport à la question qui nous occupe. En supposant, comme on le croit, qu'il renaisse de sa mort, il serait l'image de la résurrection des corps et ne détruirait nullement la croyance au sexe des âmes. J'imagine cependant que vous auriez regardé votre digression comme devant produire peu d'effet si, à l'occasion du phénix, vous ne vous étiez livré à toutes les déclamations ordinaires aux jeunes gens. Ce phénix a-t-il donc dans son corps les membres génitaux masculins sans être mâle, ou les membres génitaux féminins sans être femelle ? La seule chose que je vous demande, c'est de bien peser ce que vous dites, ce que vous affirmez, ce dont vous voulez nous convaincre. Vous dites que l'âme, répandue dans tous les membres, s'y est condensée par une sorte de congélation, et que depuis le haut jusqu'en bas, depuis la moelle la plus intime jusqu'à la superficie de la peau, elle s'est laissé imprégner de la forme du corps. Par conséquent, lorsqu'elle s'est trouvée dans un corps de femme, elle a pris les différentes formes du corps de la femme, de manière que, étant un corps véritable, ayant des membres véritables, elle n'est cependant point une femme. Dites-moi donc comment il peut se faire qu'ayant dans un corps véritable et vivant tous les membres de la femme, elle ne soit point une femme? comment il peut se faire qu'ayant dans un corps véritable et vivant tous les membres de l'homme, elle ne soit point un homme? A qui viendra jamais la pensée de croire, de dire et d'enseigner de semblables absurdités? Direz-vous que les âmes n'engendrent pas? Mais les mulets et les mules ne sont donc pas mâles et femelles? Que dirai-je des eunuques? On peut les priver de mouvement et de fécondité, mais le sexe ne leur est pas enlevé, ils en conservent toujours les membres et le caractère. En devenant eunuque on ne cesse pas d'être homme. Et puis, pour être conséquent avec vous-même, vous devez dire que l'âme d'un eunuque conserve tous les caractères dont le corps extérieur a été privé. En effet, à mesure que l'opération s'accomplissait, l'âme devait se retirer pour ne point subir cette mutilation ; en sorte qu'elle conserve la première forme qu'elle avait avant ce changement survenu pour le corps, et par une répression subite se conserve dans toute son intégrité. D'un autre côté, quand il s'agit de l'état des âmes après la mort, vous ne voulez plus leur concéder la distinction des sexes, quoiqu'elles conservent encore les membres qui établissent cette distinction; vous en .donnez pour raison que leur conformation première est uniquement le résultat du lieu qu'elles habitaient, c'est-à-dire du corps extérieur. Toutes ces allégations, mon fils, ne sont que mensonges; si vous ne voulez pas admettre la distinction des sexes dans les âmes, ne les regardez pas comme des corps.
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A Treatise on the soul and its origin
Chapter 33.--The Phenix After Death Coming to Life Again.
Now, what you say about the phenix has nothing whatever to do with the subject before us. For the phenix symbolizes the resurrection of the body; it does not do away with the sex of souls; if indeed, as is thought, he is born afresh after his death. I suppose, however, that you thought your discourse would not be sufficiently plausible unless you declaimed a good deal about the phenix, after the fashion of young people. Now do you find in the body of your bird male organs of generation and not a male bird; or female ones, and not a female? But, I beg of you, reflect on what it is you say,--what theory you are trying to construct, and to recommend for our acceptance. You say that the soul, spread through all the limbs of the body, grew stiff by congelation, and received the entire shape of the whole body from the crown of the head to the soles of the feet, and from the inmost marrow to the skin's outward surface. At this rate it must have received, in the case of a female body, all the inner appurtenances of a woman's body, and yet not be a woman! Why, pray, are all the members feminine in a true living body, and yet the whole no woman? And why all be male, and the result not a man? Who can be so presumptuous as to believe, and profess, and teach all this? Is it that souls never generate? Then, of course, mules and she-mules are not male and female. Is it that souls without bodies of flesh would be unable to cohabit? Well, but this deprivation is shared by castrated men; and yet, although both the process and the motion be taken from them, their sex is not removed--some slender remnant of their male members being still left to them. Nobody ever said that a eunuch is not a male. What now becomes of your opinion, that the souls even of eunuchs have the generative organs unimpaired, and that these organs will remain entire, on your principle, in their souls, even when they are clean removed from their bodily structure? For you say, the soul knows how to withdraw itself when that part of the flesh begins to be cut off, so that the form which has been removed when amputated is not lost; but although spread over it by condensation, it retires by an extremely rapid movement, and so buries itself within as to be kept quite safe; yet that cannot, forsooth, be a male in the other world which carries with it thither the whole appendage of male organs of generation, and which, if it had not even other signs in the body, was a male by reason of those organs alone. These opinions, my son, have no truth in them; if you will not allow that there is sex in the soul, there cannot be a body either.